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Produits phytosanitaires: plusieurs acteurs jugés en France pour tromperie

"Un micmac", "une volonté de masquer la traçabilité": plusieurs acteurs économiques du marché européen des pesticides sont jugés depuis lundi à Marseille, dans le sud-est de la France, pour une tromperie commise dans le circuit de commercialisation de produits phytosanitaires.

Cinq personnes physiques et deux morales sont soupçonnées d'avoir détourné les procédures d'importation pour dissimuler le lieu de fabrication des produits.
"Il y avait une volonté de masquer la traçabilité", a relevé Christine Mée, présidente du tribunal évoquant "un micmac".

L'enquête a démontré que des produits phytosanitaires préparés dans le nord de la France étaient envoyés en République tchèque, où leur composition était changée, avant d'être renvoyés en France.
Or dans l'espace économique européen, les importations de produits sont possibles lorsqu'ils bénéficient d'une autorisation de mise sur le marché dans le pays de provenance et dans celui de destination, à la condition qu'ils soient totalement identiques et fabriqués selon la même formule.

Le système repose sur la confiance, les autorisations sont accordées sur dossier, sans contrôle de conformité des produits importés.
"On n'a que des spécialistes de produits phytosanitaires mais personne ne connaît la règlementation, c'est formidable", a ironisé la présidente du tribunal.

Les prévenus - un fournisseur allemand, Michaël Merath à la tête de la société Mac Gmbh, un chimiste français de renom, Alain Goubel, dirigeant de la Société industrielle de produits chimiques (SIPC), un homme d'affaires sud-africain, Robert Maingard, et deux responsables de sociétés de distribution française et monégasque- tous "issus d'un tout petit monde dans lequel tout le monde se connaît", contestent la fraude.
Cette affaire n'a pas mis au jour d'atteintes à la santé humaine, les produits litigieux ayant une composition similaire aux produits originaux autorisés.

A l'exception d'un lot d'Ipromex 50% WP distribué en 2005 à des dizaines de maraîchers par une société du sud-est et qui contenait un insecticide classé cancérogène. Sa toxicité a été qualifiée d'"aiguë pour les utilisateurs" par l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments.

Plusieurs fabricants européens se sont constitués partie civile ainsi que l'Association des utilisateurs et distributeurs de l'agrochimie européenne (Audace).
Le procès devrait durer trois jours. Le tribunal devait examiner jeudi et vendredi un second volet de cette affaire portant sur de grandes quantités d'un herbicide à base de glyphosate mais le dossier sera renvoyé.

"Un micmac", "une volonté de masquer la traçabilité": plusieurs acteurs économiques du marché européen des pesticides sont jugés depuis lundi à Marseille, dans le sud-est de la France, pour une tromperie commise dans le circuit de commercialisation de produits phytosanitaires.
Cinq personnes physiques et deux morales sont soupçonnées d'avoir détourné les procédures d'importation...