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Lifestyle - Un peu plus

Un garçon au féminin

Justin Baldoni (Rafael dans la série « Jane the Virgin ») et Emily.

Après s'être longtemps tu, avoir enfoui ses sentiments, caché ses larmes, il s'est enfin réveillé. Décidé de ne plus se laisser gouverner par son ego, d'accepter sa féminité et ses émotions. Il a refusé de se laisser contrôler par sa sexualité et compris que sa force réside dans sa bonté. Lui, c'est l'homme. L'homme d'aujourd'hui. Un homme qui accepte sa fragilité et ses failles, ses peines et sa douceur. Un homme qui n'est plus une armoire à glace, mais un coffre de guimauve.
Cet homme a pris le dessus sur l'alpha male de base. Il lui a coupé l'herbe sous les pieds en étant viril, mais sensible. En étant amoureux et en le clamant. Cet homme-là, c'est l'homme moderne, à mi-chemin entre celui des cavernes et le dandy, entre le macho et le poète ; à mi-chemin entre Russel Crowe et Jude Law. Un ersatz de Michael Fassbender en somme.
Sauf que cet homme n'arrive pas à exister au Liban. Sa féminitude, il ne peut pas l'assumer. Il ne veut pas la voir et l'enterre au 36e sous-sol. Il a trop peur qu'on se méprenne à son sujet. Pourtant, il aimerait probablement sortir de ce formatage. Aimerait ne plus être élevé dans l'optique de tout assurer. D'être un homme, mon (son) fils. Il aimerait parler, s'exprimer, pleurer, dévoiler son amour et ses douleurs. Mais les hommes sont moins enclins à la confession que les femmes, qui sont culturellement habituées à exprimer leurs émotions; donc à relativiser. Les hommes sont plus habitués à refouler. Eux, ils fantasment. Elles, elles sont plus concrètes.
Mais comment faire quand familialement et socialement on vous fait comprendre depuis toujours qu'il faut être robuste, qu'il ne faut pas s'épancher, ni pleurer un amour perdu. Qu'il ne faut pas faillir à la tâche. Qu'il faut être le dominant à la voix forte, celui qui porte la culotte (ou plutôt le boxer) ; bref, le mâle, le vrai ? Comment faire quand on n'est pas préparé ? Quand, à force d'inhibitions, on se prend un retour de bâton qu'on ne comprend pas ? Quand se déversent sans crier gare des torrents de frissons et de chaleurs, de passion et de bouleversement ? Quand on aime ou qu'on a mal et qu'on n'est pas habitué à l'exposer ? Et même si les plus belles chansons, les plus beaux films et les plus beaux romans d'amour ont souvent été engendrés par des auteurs sans « e », il est difficile pour un homme lambda de se laisser gagner par les sentiments qu'il abrite.
Et pourtant... C'est beau un homme amoureux. Tellement. Il est sublime, car il sublime l'autre, le cristallise. Car il aime passionnément et sans pudeur. Car il va jusqu'au bout de son exaltation. C'est beau le regard d'un homme amoureux. Ce regard qu'il pose avec tendresse sur celle ou celui qu'il aime. C'est beau, parce qu'il aime ces détails que seul lui aperçoit. Cette cicatrice derrière le lobe de l'oreille, sa première ride au coin des yeux, ses petites manies. Il aime ses envies de burgers et de lahem baajine, à 2h du mat. Il aime ses mains, ses pieds, ses chaussettes, ses cheveux tirés, son odeur, ses yeux au réveil, ses cheveux blancs. Il aime la voir s'énerver devant un épisode de Jane The Virgin, poster des photos d'elle et lui sur son Instagram sans s'offusquer d'étaler son intimité.
Il s'en fout l'homme amoureux. Parce qu'il sait qu'être sensible ne veut pas dire être fragile. Qu'accepter d'afficher ce qu'il ressent ne met en aucun cas sa virilité en péril. Que mettre des mots sur ses maux est un acte de force et de courage à nul autre pareil. Que prendre plaisir à cuisiner, bercer son enfant, regarder une comédie romantique, verser une larme devant un post Facebook sur les animaux maltraités ; prendre plaisir à prendre soin de lui, ne remettait nullement en cause sa masculinité. Bien au contraire. C'est ça le masculin. C'est ça l'égalité des sexes. Ça l'avantage de la féminisation de la société. Les hommes ne sont pas plus sensibles ou fragiles que les femmes, ils le sont juste tout autant.

Après s'être longtemps tu, avoir enfoui ses sentiments, caché ses larmes, il s'est enfin réveillé. Décidé de ne plus se laisser gouverner par son ego, d'accepter sa féminité et ses émotions. Il a refusé de se laisser contrôler par sa sexualité et compris que sa force réside dans sa bonté. Lui, c'est l'homme. L'homme d'aujourd'hui. Un homme qui accepte sa fragilité et ses failles,...

commentaires (3)

Très bien décrit et exprimé, Bravo sans autre commentaires et, MERCI Pour ce texte

TRAD Dimitri

21 h 53, le 16 septembre 2017

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Commentaires (3)

  • Très bien décrit et exprimé, Bravo sans autre commentaires et, MERCI Pour ce texte

    TRAD Dimitri

    21 h 53, le 16 septembre 2017

  • ECRIRE POUR ECRIRE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 03, le 16 septembre 2017

  • Un garçon au féminin a trouvé la fille au masculin... Mabrouk...

    LeRougeEtLeNoir

    14 h 09, le 16 septembre 2017

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