Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde

Bagdad limoge un gouverneur en faveur de l’indépendance du Kurdistan

Bagdad a choisi de croiser le fer avec Erbil en limogeant hier le gouverneur d'une province disputée ayant pris parti pour le référendum sur l'indépendance du Kurdistan irakien, prévu dans dix jours.
Le Parlement fédéral a voté le limogeage du gouverneur kurde de la province de Kirkouk, Najm Eddine Karim, à l'unanimité des 173 députés présents et à l'appel du Premier ministre irakien Haïder al-Abadi. Après ce vote à Bagdad, auquel les députés kurdes ont refusé de participer, le gouverneur limogé a rejeté la décision de Bagdad et affirmé qu'il avait avec lui « les citoyens qui ont voté ». « C'est le Conseil provincial qui m'a donné sa confiance et lui seul peut me limoger, pas le Premier ministre ou le Parlement irakien », a ajouté Najm Eddine Karim.
Fin août, ce Conseil provincial avait voté pour l'organisation du référendum d'indépendance sur son territoire, contre l'avis de Bagdad, auquel la province est rattachée. Ses membres arabes et turkmènes avaient appelé au boycott de ce vote. Mardi à Bagdad, le Parlement fédéral s'était prononcé contre cette consultation prévue le 25 septembre et qui a déjà provoqué des remous dans l'ensemble de la région, les pays voisins comme l'Iran et la Turquie redoutant que les velléités séparatistes d'Erbil ne fassent tache d'huile parmi leur propre minorité kurde.
À mesure qu'approche le rendez-vous électoral du 25 septembre, le bras de fer entre Bagdad et Erbil ne cesse de s'accentuer, à coup de votes contestés et de rumeurs de plus en plus persistantes sur de possibles violences à venir. La question des zones disputées, comme Kirkouk, est en effet particulièrement sensible en Irak et le référendum pourrait faire exploser la situation. Dans cette province par exemple, il se dit de plus en plus que les différentes communautés sont en train de s'approvisionner en armes. De nombreuses forces armées paramilitaires se sont installées un peu partout dans le pays à la faveur de la déroute du groupe État islamique. Ainsi, dans la ville même de Kirkouk, chef-lieu de la province éponyme, les combattants kurdes ont pris le contrôle de la sécurité tandis que des unités paramilitaires chiites se sont déployées aux alentours.
Les voisins de l'Irak, Téhéran et Ankara en tête, appellent toujours à annuler cette consultation. Hier, la Turquie a averti que la tenue du référendum « aura un prix », une opposition susceptible de compromettre la viabilité d'un éventuel État kurde car le Kurdistan irakien tire l'essentiel de ses recettes de l'exportation de pétrole via un pipeline arrivant au port turc de Ceyhan.

Bagdad a choisi de croiser le fer avec Erbil en limogeant hier le gouverneur d'une province disputée ayant pris parti pour le référendum sur l'indépendance du Kurdistan irakien, prévu dans dix jours.Le Parlement fédéral a voté le limogeage du gouverneur kurde de la province de Kirkouk, Najm Eddine Karim, à l'unanimité des 173 députés présents et à l'appel du Premier ministre irakien...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut