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Lifestyle - LA MODE

Semaine new-yorkaise de la mode : un printemps tapageur

Le bal des défilés d'automne s'est ouvert mercredi 6 septembre à New York, pour la présentation du prêt-à-porter printemps-été 2018. Cette première fashion week de la saison a été marquée par une surenchère inédite sur les réseaux sociaux et des appels du pied
aux « millenials ».

Atmosphère éminemment arty chez Calvin Klein.

Tom Ford donne le coup d'envoi
Le monde de l'art et de la mode n'aime décidément pas Donald Trump. Cette nouvelle semaine new-yorkaise est donc marquée par de nombreuses défections en faveur de Paris (Tommy Hilfiger, Rodarte, Proenza Schooler, Altuzarra). Mais Tom Ford fait partie des revenants et compense les désertions avec une collection extrêmement sensuelle, avec de nombreux rappels de l'influence d'Yves Saint Laurent dont le créateur avait été le premier remplaçant. Pantalons bouffants, vestes épaulées typiques des années 80, robes moulantes drapées et manches « disco balls » incrustées de miroirs, la collection invite à la fête, et les 1 000 invités du show ne se sont pas fait prier. Avec Virgil Abloh aux platines et des serveurs en short, torse nus, c'est un véritable délire qui a suivi le défilé.

 

Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?
Pour sa seconde saison à la tête de la création de Calvin Klein, le Flamand Raf Simons, venu de chez Dior, a distillé une atmosphère éminemment arty, faisant appel à ce que l'Amérique a ou avait de meilleur, avec une collection très graphique dont la version masculine s'était inspirée du film Blade Runner (tiré du roman de science-fiction de Philip K. Dick, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?).

Mixte, pour ne pas dire unisexe, le printemps été 2018 de Calvin Klein floute les cloisons des vestiaires sexués. Après une collaboration, en février dernier, avec l'artiste contemporain Sterling Ruby dont la touche était présente dans ce défilé new-yorkais à travers des cordelières géantes multicolores pendant du plafond, la maison en appelle cette fois aux mânes d'Andy Warhol dont elle emprunte les sérigraphies (Car Crashes). Très colorée, la collection de Raf Simons multiplie teintes fluo et tissus soyeux contrastant avec le cuir éclaboussé de peinture, clin d'œil à l'expressionnisme abstrait. Le Flamand aura décidément réussi à dépoussiérer, avec la culture même de la Grande Pomme, une enseigne qui s'étiolait dans son propre minimalisme.

 

Philipp Plein, strip-tease et bling-bling
Tandis qu'Alexander Wang postait des devinettes pour chauffer l'ambiance par anticipation sur son compte Twitter (un bus circulait dans Manhatttan avec ses mannequins), Philipp Plein, connu pour son style tout cuir tout clous, donnait un spectacle torride qui faisait le buzz sur les réseaux sociaux, marginalisant la collection en elle-même pour n'afficher que l'esprit qu'elle véhicule. Le show s'est ouvert devant plusieurs milliers d'invités (un record, tant le marketing prédéfilé a été efficace) avec une apparition de Dita von Teese qui a achevé son numéro d'effeuillage par un plongeon dans une coupe à cocktail géante. Le rappeur Future a pris le relais, avec des danseuses lascives, mettant le feu à la salle avant l'arrivée des premiers mannequins. La collection était en raccord avec l'ambiance, streetwear, porno-chic, rap, bling-bling, un rien SM avec de longues nattes en guise de fouet, lanières de cuir et colliers de chien.

 

Palette 60's chez Tory Burch
Pur produit de l'Ivy League, Tory Burch n'allait tout de même pas céder aux vulgaires sirènes du racolage érotique qui dominaient ces défilés new-yorkais. La Pennsylvanienne est connue pour avoir fait gagner à son enseigne son premier milliard en moins de dix ans avec une recette toute simple : confort et versatilité. Militante en faveur de l'autonomisation de la femme, son style est doux, coloré et engagé. Pour la saison printemps-été 2018, la créatrice et redoutable entrepreneuse a donc choisi pour atout une palette et un graphisme exceptionnels, ceux du célèbre décorateur David Hicks (1929-1998) qui ont dominé les tendances dans les années 60. Ces coloris optimistes, associés à des textures sensuelles et fluides, distillaient une gaîté raffinée et repositionnaient la mode dans la vie réelle.

 

Comment peut-on être américain ?
La très parisienne enseigne Zadig & Voltaire rejouait à New York les Lettres persanes en s'infiltrant pour la première fois dans ces défilés déjantés avec un vestiaire contemporain, portable, sans prétention, un rien rock et sexy. Baptisée « Et que règne l'amour », la collection de la créatrice suédoise Cécilia Bönström est un équilibre subtil entre clins d'œil soirée dans les tenues de jour et inversement. Les invités étaient arrivés, curieusement, accompagnés de chiens, ce qui a suscité d'innombrables commentaires amusés, notamment sur Instagram.

 

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