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Moyen Orient et Monde - Crise

Washington veut très vite de nouvelles sanctions onusiennes contre Pyongyang

Dimanche, la Corée du Nord avait procédé à un nouvel essai nucléaire, une bombe à hydrogène d'une puissance estimée à 50 kilotonnes, soit trois fois plus que la bombe lâchée sur Hiroshima en 1945.

Le Conseil de sécurité de l’ONU était réuni en urgence, hier, après un sixième essai nucléaire nord-coréen, dimanche. Face à ce nouveau défi lancé à la communauté internationale, les États-Unis ont annoncé négocier une nouvelle résolution de sanctions contre Pyongyang, qu’ils veulent voir approuvée le 11 septembre. Stephanie Keith/Getty Images/AFP

Les États-Unis ont annoncé, hier, négocier à l'ONU une nouvelle résolution de sanctions contre la Corée du Nord qu'ils veulent voir approuver le 11 septembre, lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité au cours de laquelle Pékin et Moscou ont prôné le « dialogue ». La France et la Grande-Bretagne, autres membres permanents du Conseil, ainsi que le Japon, membre non permanent, ont également affirmé être favorables à de nouvelles sanctions, au lendemain d'un sixième essai nucléaire nord-coréen.
« Nous verrons ce qu'il y a dans le projet de résolution », a déclaré après la réunion l'ambassadeur russe auprès de l'ONU, Vassily Nebenzia. Mais « des sanctions seules n'aideront pas à trouver une solution et je ne suis pas sûr qu'elles influenceront l'autre partie », a-t-il ajouté. La position de la Chine sur un huitième train de sanctions n'est pas connue. La crise avec la Corée du Nord « doit être résolue de manière pacifique », avait déclaré devant le Conseil de sécurité l'ambassadeur chinois à l'ONU, Liu Jieyi. « Grâce au dialogue, nous pouvons aboutir à une dénucléarisation de la péninsule Coréenne », avait-il ajouté.
Pékin, premier soutien de Pyongyang, est un acteur-clé dans la problématique nord-coréenne. Le 5 août, la Chine s'était jointe aux 14 autres membres du Conseil de sécurité pour adopter des sanctions sévères contre la Corée du Nord, visant à priver ce pays d'un milliard de dollars par an de recettes tirées de ses exportations dans les domaines du fer, du charbon et de la pêche.

Stock de sanctions
Les États-Unis n'ont pas précisé les domaines qui pourraient être visés par les nouvelles sanctions. « Trop, c'est trop », il faut que l'ONU prenne « les mesures les plus fortes possibles » car « l'heure est venue de cesser les demi-mesures », a déclaré l'ambassadrice américaine Nikki Haley. Selon des diplomates, les États-Unis ont un stock de sanctions à proposer à l'ONU, et, précise l'un d'eux, il faut attendre que « Pékin en prenne un bout ». Parmi les nouvelles mesures pourraient figurer un renvoi en Corée du Nord des expatriés nord-coréens, source importante de revenus pour Pyongyang, des sanctions touchant le textile, ou, pour la première fois, le secteur du pétrole.
Le dernier train de sanctions internationales, début août, avait été adopté après un mois de négociations difficiles entre Washington et Pékin. La résolution avait été adoptée à l'unanimité des 15 membres du Conseil de sécurité, avec l'appui de Pékin et de Moscou.
Plusieurs membres du Conseil de sécurité ont insisté, hier, sur « l'urgence » d'une nouvelle réponse de la communauté internationale après l'essai nucléaire, survenu dimanche, de la Corée du Nord à un niveau inégalé. La Corée du Nord pourrait avoir désormais la capacité de mettre une bombe nucléaire sur un missile pouvant toucher les États-Unis, mais les Occidentaux n'en ont pas de certitude absolue à ce stade. La nouvelle focalisation de l'ONU, cette semaine, sur la Corée du Nord intervient alors que le régime de Kim Jung-un semble se préparer à un nouveau tir de missile balistique. La bombe à hydrogène que Pyongyang a fait exploser dimanche avait une puissance estimée à 50 kilotonnes, soit cinq fois plus que le précédent test nord-coréen, et plus de trois fois plus que la bombe américaine lâchée sur Hiroshima en 1945, selon des responsables sud-coréens.
Hier soir, à l'issue d'un entretien téléphonique entre le président russe, Vladimir Poutine, et son homologue sud-coréen, Moon Jae-in, Moscou et Séoul ont « fermement condamné » l'essai nucléaire de Pyongyang « qui est une violation grossière des résolutions de l'ONU, qui affaiblit le régime international de non-prolifération et pose une menace sérieuse à la paix et la sécurité de la région », a déclaré le Kremlin dans un communiqué.

Sang-froid
Pour éviter la course à la surenchère entre Américains et Nord-Coréens, la Chine et la Russie ont récemment proposé une approche « gel contre gel ». Pékin et Moscou ont ainsi préconisé une suspension des manœuvres militaires américano/sud-coréennes contre un gel des programmes d'armement nord-coréens. Mais hier, Nikki Haley a sèchement rejeté cette offre. « Nous ne le ferons pas » car « on ne peut baisser la garde » alors que le régime nord-coréen « ne demande qu'une chose, la guerre », a-t-elle dit.
Son homologue russe a insisté pour que les pays membres du Conseil de sécurité « préservent leur sang-froid » et ne se « laissent pas déborder par des émotions ». Avec ces propos, il a semblé viser implicitement le président américain Donald Trump, qui avait promis il y a quelques semaines « le feu et la fureur » à son homologue nord-coréen s'il continuait à provoquer la communauté internationale. Menace réitérée dimanche soir.
En outre, face au nouveau défi lancé par Pyongyang, Séoul et Washington ont annoncé hier le renforcement en Corée du Sud du système de lance-missiles Thaad (Terminal High-Altitude Area Defense), le bouclier américain qui provoque la fureur de Pékin. Par ailleurs, Donald Trump et Moon Jae-in sont tombés d'accord pour supprimer le seuil limitant la charge portée par les missiles de la Corée du Sud à 500 kg.
Source : AFP

Les États-Unis ont annoncé, hier, négocier à l'ONU une nouvelle résolution de sanctions contre la Corée du Nord qu'ils veulent voir approuver le 11 septembre, lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité au cours de laquelle Pékin et Moscou ont prôné le « dialogue ». La France et la Grande-Bretagne, autres membres permanents du Conseil, ainsi que le Japon, membre non...
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