Venezuela : le Parlement continuera à siéger, malgré la Constituante

L'opposition vénézuélienne, majoritaire au Parlement, a assuré lundi qu'elle continuerait à siéger, malgré l'élection de l'Assemblée constituante voulue par le président socialiste Nicolas Maduro, qui doit entamer ses travaux dans le même bâtiment mercredi.

"Nous sommes là non pas parce qu'on nous a fait un cadeau, mais parce que nous représentons le (nombre de) voix qu'aucun Parlement n'avait jamais eu dans l'histoire du Venezuela (...) et cela doit être respecté", a déclaré Julio Borges, président de l'Assemblée nationale, lors d'une conférence de presse.

L'opposition vénézuélienne considère l'Assemblée constituante élue dimanche comme illégale et a appelé à de nouvelles manifestations. Selon les autorités, plus de huit millions d'électeurs, soit 41,5% du corps électoral, ont participé au scrutin de dimanche. La journée a été marquée par des violences qui ont fait dix morts.

La Constituante doit diriger le pays pour une durée indéterminée et siéger au Parlement, où l'opposition est majoritaire depuis l'année dernière. Elle se situe au-dessus de tous les pouvoirs, y compris du président, et doit rédiger une nouvelle Constitution remplaçant celle promulguée en 1999 par le défunt président Hugo Chavez.

Dans une interview accordée à l'AFP, l'ex-cheffe de la diplomatie Delcy Rodriguez avait affirmé dimanche que "ce qui est envisagé, c'est la coexistence, il doit y avoir un processus de coexistence" entre le Parlement et la Constituante.

Mais il n'y a encore "aucun type de communication" entre les deux entités, a affirmé Julio Borges lundi.

"Il n'y a ni cohabitation, ni coexistence, ni rien de tout cela, on ne peut pas cohabiter avec un voyou chez soi", a renchéri le député d'opposition Henry Ramos Allup, prédécesseur de M. Borges à la présidence de l'Assemblée nationale.