Hassan Nasrallah, une personnalité idolâtrée par un camp et diabolisée par l'autre. Mais une chose est certaine, c'est que ce dignitaire religieux qui a su apprivoiser la caméra et étudie chaque détail de ses apparitions télévisées, presque seul contact avec son public et ses adversaires, n'est pas une personnalité politique anodine.
Secrétaire général du Hezbollah depuis 1992, il a su maîtriser, dès ses débuts, l'art de paraître à la télévision. Son ton, sa manière de parler, sa sobriété ou ses emportements, son sens du timing sont impressionnants.
Il sait comment captiver les téléspectateurs, quelles que soient leurs affiliations politiques, à chaque apparition télévisée. Face à la caméra, son discours est structuré. Le plan est d'ailleurs souvent annoncé au début de l'allocution. Son style est simple et direct, modéré dans le ton la plupart du temps, mais ferme, voire virulent quand l'événement ou le propos le requièrent. Il n'hésite pas non plus à laisser paraître son émotion, quand il évoque les martyrs, lui qui a perdu un fils lors de combats contre les forces israéliennes en 1997.
Admiré par ses partisans, il se veut le sauveur et le protecteur des Libanais, face aux menaces israéliennes ou jihadistes. Il l'a d'ailleurs bien rappelé lors de son apparition télévisée mercredi soir en offrant la victoire militaire du Hezbollah dans le jurd de Ersal contre le front Fateh el-Cham à tous les Libanais, toutes confessions et affiliations politiques confondues.
Aujourd'hui, la vie publique de Hassan Nasrallah semble se résumer à ces apparitions télévisées, toujours bien calculées.
À chaque apparition, le successeur et ami proche de Abbas Moussaoui, tué en 1992 par un missile tiré par un hélicoptère israélien, affiche, qu'il soit en direct ou que son intervention ait été préenregistrée, une assurance totale.
Lors de ses apparitions télévisées, l'homme, né en 1960 à Bourj Hammoud, a cette capacité à faire disparaître la distance qui le sépare de ses partisans, souvent rassemblés en masse dans la banlieue sud de Beyrouth pour assister, via une retransmission sur de grands écrans, à son intervention.
Des interventions ponctuées par les acclamations de la foule, mais qui plutôt que des invitations à la réflexion sont des outils de mobilisation ou de remobilisation. Hassan Nasrallah dirige une organisation très hiérarchisée, structurée et disciplinée. Ses interventions face à ses partisans et ses interactions avec eux en sont le reflet.
L'un des coups d'éclat les plus célèbres du leader chiite restera sans doute l'annonce, dans un enregistrement retransmis à la télévision, d'une attaque contre un navire israélien, au large des côtes libanaises, lors de la guerre de l'été 2006. « Les surprises que je vous ai promises vont commencer maintenant. Au moment où je vous parle, la vedette israélienne qui bombarde Beyrouth et tue ses habitants depuis plusieurs jours est en feu et va couler », dit-il. Quelques minutes plus tard, les Beyrouthins aperçoivent, au large, des flammes s'élevant d'un navire israélien.
Scan TV - Scan TV
Hassan Nasrallah, maître des apparitions télévisées
OLJ / Par Rania Raad Tawk, le 29 juillet 2017 à 00h00
commentaires (3)
Pourquoi avoir honte de dire que cet homme est charismatique au-delà d'un écran de télé ! C'est un combattant de la 1ère heure , sa fameuse déclaration quand très jeune il disait à ses ennemis usurpateurs de terre , "dorénavant nous ferons la guerre des cerveaux" , juste après la mort de Abass Moussawi a été le déclenchement de la résistance intelligente qui a porté ce parti à des succès allant de sa nomination à ce jour . J'APPELLE TOUS LES LIBANAIS A VISITER L'EXPOSITION DE MLITA POUR COMPRENDRE L'AME DE LA RESISTANCE . Voir comment à partir d'une colline de 1100m d'altitude , Mlita , la résistance a organisé la résistance au point de prendre la colline d'en face , de 1400m d'altitude occupée par l'usurpie , sans que celle ci ne se rende compte de ce qui se passait juste en face d'elle . Tout ça, expliqué par un guide, en excellent français , sans que ce dernier n'y a mis les pieds en France , juste appris par amour pour la langue dans une école qui enseigne le français au sud Liban . .
FRIK-A-FRAK
13 h 41, le 29 juillet 2017