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Culture - En salle

« Baby Driver » : la bande originale de l’été

Alors que sortaient la même semaine « Baby Driver » et « Transformers 5 », ce dernier prouvait par l'absurde à quel point « Baby Driver » était une vraie proposition cinématographique, et « Transformers » un échec industriel.

Attachez vos ceintures et vos headphones.

L'été étant devenu le terrain de jeu des blockbusters, les distributeurs n'hésitent plus à prendre le contre-pied et à proposer des films aux antipodes, dont ils savent qu'ils attireront une clientèle, de plus en plus large, de cinéphiles lassés. C'est durant la saison d'été que Reservoir Dogs en 1992 ou Usual Suspects en 1995 ont connu leurs succès et lancé les carrières de leurs réalisateurs. Edgar Wright n'est pas un novice, loin de là. Il jouit d'une cote assez importante à Hollywood et auprès des critiques pour avoir réalisé une trilogie ayant marqué les esprits et eu un certain succès. Shaun of the Dead, Hot Fuzz et The World's End l'ont imposé à Hollywood tout en lui conférant une image d'auteur. Et le pouvoir de refuser de réaliser un film Marvel pour différences artistiques et d'imposer ses choix personnels, comme sur Baby Driver. Alors que Lalaland était une comédie musicale, le film s'en démarque pour être un film en musique. Car le concept est que Baby, le héros du film, écoute de la musique à longueur de journée pour traiter les acouphènes qui le touchent depuis l'accident de voiture qui a coûté la vie à ses deux parents. Le twist est que pour gagner sa vie, Baby est chauffeur d'une bande de braqueurs, dirigée par Doc, et que ce dernier considère Baby comme son porte-bonheur. Il ne compte donc pas le laisser réaliser son rêve d'évasion « musicale » avec Debbie, jeune serveuse dont il est tombé amoureux. Alternant scènes de poursuite, de braquage (avec un hommage soutenu à Heat de Michael Mann) et de dialogue, le film est un divertissement de tous les instants.

Un casting du tonnerre
Toutes les scènes sont chorégraphiées mais pas dansées, tous les acteurs, tous les grands acteurs d'ailleurs – puisque la bande de braqueurs est interprétée par Kevin Spacey, Jon Hamm et Jamie Foxx –, se donnent du plaisir et nous donnent du plaisir à jouer des méchants plus méchants que nature. Ils sont les hommes d'expérience, au propre comme au figuré, devant les débutants que sont Ansel Elgort et Lily James. Ces derniers, frais et pimpants, donnent vie à ce couple connecté à la musique mais déconnecté des réalités. Edgar Wright avait ce concept en tête depuis 1994, il l'avait testé en 2003 pour un clip du groupe Mint Royale et a donc réussi à en lancer la production en 2014. C'est un film d'amoureux des chansons et des groupes. Au lieu d'aligner les tubes, il nous fait partager son goût pour les vieux classiques, les titres que l'on ne connaît que si on a écouté les albums en entier, comme Brighton Rock de Queen ou Deborah de T. Rex. Il nous fait aussi redécouvrir les morceaux qui ont bâti la légende du hip-hop grâce à leurs samples, comme Harlem Shuffle de Bob & Earl. La formule de Baby Driver fait inévitablement penser au Drive de Nicolas Winding Refn, musique et voiture avec beau gosse looké et chauffeur spécialisé dans les fuites de casse. Mais là où le film ayant révélé Ryan Gosling se prenait très au sérieux et voulait devenir un statement artistique et branché, celui de Wright est juste un pur entertainment, entraînant et charmant, stimulant et chantant. Il nous rappelle notre jeunesse, accrochés à nos Walkman, cette jeunesse que nous passions à chanter et à inventer des situations collant aux chansons. Baby Driver est un « dream come true » movie, à la fois pour ses personnages et pour ses spectateurs/auditeurs.

L'été étant devenu le terrain de jeu des blockbusters, les distributeurs n'hésitent plus à prendre le contre-pied et à proposer des films aux antipodes, dont ils savent qu'ils attireront une clientèle, de plus en plus large, de cinéphiles lassés. C'est durant la saison d'été que Reservoir Dogs en 1992 ou Usual Suspects en 1995 ont connu leurs succès et lancé les carrières de leurs...

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