HRW réclame une enquête sur une série d'exécutions en Libye

L'ONG Human Rights Watch a demandé aux autorités libyennes d'enquêter et de limoger les personnes impliquées dans des atrocités, après la diffusion d'une vidéo sur les réseaux sociaux, où une unité militaire exécuterait 20 islamistes présumés.

La vidéo a été vue par Reuters sur les réseaux sociaux mais son authenticité n'a pu être vérifiée. Elle semble montrer une unité liée au chef militaire Khalifa Haftar exécutant 20 individus cagoulés accusés d'être des membres du groupe Etat islamique et d'avoir commis des attentats et des meurtres.

Cette vidéo est la dernière en date à montrer que les hommes de Haftar se livreraient à des exécutions sommaires d'islamistes présumés. Un porte-parole des troupes de Khalifa Haftar à Benghazi s'est refusé à toute réaction à la vidéo mais il avait précédemment démenti que ses forces avaient pris part à ces exécutions.

"Ces dernières exécutions en série, si elles sont confirmées, s'inscriraient dans la liste des atrocités commises par les membres de l'Armée nationale libyenne (de Haftar) et montreraient une nuovelle fois comment ils interprètent la loi", a déclaré Eric Goldstein, directeur adjoint de HRW pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.

Cette vidéo a été diffusée alors que les chefs des deux camps rivaux libyens Fayez Seraj (chef du gouvernement d'entente nationale libyen, soutenu par les Nations unies) et Khalifa Haftar doivent se retrouver mardi à la Celle-Saint-Cloude, près de Paris, à l'invitation du président Emmanuel Macron, qui a fait du retour de la stabilité en Libye l'une de ses priorités diplomatiques. ()

L'Armée nationale libyenne de Haftar est l'une des forces militaires les plus puissantes de Libye, et gagne du terrain dans l'Est et le Sud avec le soutien de l'Egypte et des Emirats arabes unis, qui appuient ses opérations les groupes islamistes. La Libye n'a plus d'armée nationale, malgré le nom du groupe de Haftar.

Pour Eric Goldstein, l'Armée nationale libyenne de Haftar et le gouvernement libyen doivent relever de leurs fonctions ceux qui sont accusés de violations des droits de l'homme et les soumettre à une enquête en vue de sanctions.

Un commandant des forces spéciales de l'Armée nationale libyenne, Mahmoud al Werfalli, apparaît dans la vidéo des exécutions.