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Moyen Orient et Monde - diplomatie

La crise s’envenime entre Ankara et Berlin

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, lors d’une conférence à Istanbul, hier. Murad Sezer/Reuters

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a assuré hier sur un ton de défi que son pays ne pliera pas face à l'Allemagne, qui a durci sa politique à son égard après l'arrestation de militants de droits de l'homme à Istanbul. La brouille entre les deux pays a pris une tournure d'une rare gravité après que Berlin a décidé, jeudi, de jouer la carte de l'économie pour mettre la pression sur Ankara, suscitant l'ire des dirigeants turcs. « Ils ne peuvent pas nous faire peur avec ces menaces », a déclaré M. Erdogan lors d'un discours à Istanbul, ajoutant que la « justice turque est plus indépendante » que celle de l'Allemagne.
Berlin a annoncé jeudi une « réorientation » de sa politique vis-à-vis de la Turquie avec une série de mesures, dont une mise en garde du ministère des Affaires étrangères pour les voyages en Turquie, destination traditionnellement très prisée des vacanciers allemands.
Au-delà, les mesures envisagées à Berlin incluent un réexamen des garanties, prêts ou aides qu'apportent le gouvernement allemand ou l'UE aux exportations ou aux investissements dans le pays.
Commentant la mise en garde allemande pour les voyages en Turquie, M. Erdogan l'a qualifiée de « malicieuse et sans fondement ». Il a aussi rejeté des informations de la presse allemande, confirmées par le ministre allemand des AE, Sigmar Gabriel, selon lesquelles Ankara avait remis à Berlin une liste de 68 groupes allemands ou cadres dirigeants d'entreprises, parmi lesquels Daimler et BASF, qu'elle accuse de soutien au « terrorisme ». « Vous ne pourrez pas ternir l'image de la Turquie », a-t-il dit, en dénonçant ces informations comme « une sinistre propagande ».
Berlin a en outre annoncé hier un réexamen de ses livraisons d'armement prévues à la Turquie. La « réorientation » des relations avec la Turquie « inclut tous les domaines, y compris la politique en matière d'exportations d'armes », a indiqué un porte-parole du ministère de l'Économie, compétent sur ce dossier, Philipp Jornitz. « C'est pourquoi les demandes d'exportations d'armements font actuellement l'objet d'un réexamen », a-t- il noté.
Après le renforcement de la mise en garde pour les voyages, les deux chaînes de télévision allemandes d'informations en continu, n-tv et N24, ont annoncé hier l'arrêt de la diffusion de publicités de promotion de la Turquie sur leur antenne.
Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, poids lourd du gouvernement d'Angela Merkel, est pour sa part allé jusqu'à comparer la Turquie d'Erdogan à la dictature communiste en RDA jusqu'en 1989.

Source : AFP

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a assuré hier sur un ton de défi que son pays ne pliera pas face à l'Allemagne, qui a durci sa politique à son égard après l'arrestation de militants de droits de l'homme à Istanbul. La brouille entre les deux pays a pris une tournure d'une rare gravité après que Berlin a décidé, jeudi, de jouer la carte de l'économie pour mettre la pression sur...

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