Sessions prévoit de rester malgré le désaveu de Trump

Le secrétaire américain à la Justice, Jeff Sessions, a indiqué hier qu'il prévoyait de rester à son poste malgré le désaveu, la veille au soir, du président Donald Trump, qui lui a reproché sa gestion de l'affaire d'ingérence russe dans l'élection présidentielle de 2016. « J'ai l'honneur de servir en tant que secrétaire à la Justice. C'est un honneur qui dépasse ce que j'aurais jamais pu imaginer. Je prévois de continuer à le faire pour aussi longtemps que ce sera approprié », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
À la veille des six mois de sa présidence, M. Trump a confié, dans un entretien au New York Times, qu'il n'aurait jamais nommé M. Sessions au poste de secrétaire à la Justice s'il avait su que ce dernier se récuserait dans l'enquête du FBI concernant l'affaire russe. « Comment pouvez-vous accepter un poste et ensuite vous récuser ? S'il s'était récusé de lui-même avant de prendre le poste, j'aurais dit : "Merci Jeff, mais je ne vais pas vous prendre" », a dit Donald Trump au New York Times. « C'est extrêmement injuste, et je pèse mes mots, pour le président », a-t-il ajouté, fragilisant l'un des personnages les plus importants de son gouvernement. M. Sessions s'était en effet récusé dans l'enquête du FBI – sous tutelle du département à la Justice – après la révélation d'une rencontre avec l'ambassadeur russe à Washington, Sergueï Kisliak, pendant la campagne électorale.
M. Sessions, très longtemps un sénateur influent, a pourtant été l'un des plus fidèles soutiens du milliardaire lors de sa campagne présidentielle. Mais sa performance devant la commission du Renseignement du Sénat, en juin dernier, n'a pas convaincu le président américain. M. Sessions a donné de « mauvaises réponses », a expliqué M. Trump au New York Times, ajoutant : « Il répondait à des questions simples et ses réponses auraient dû être simples, mais elles ne l'étaient pas. » Jeff Sessions avait notamment refusé de répondre aux questions insistantes des sénateurs sur ses conversations avec Donald Trump, invoquant la confidentialité de ces échanges.
Depuis plusieurs mois, le président américain est confronté à une série de révélations concernant une possible collusion entre des membres de son équipe de campagne et des responsables russes – dont M. Kisliak – sur fond d'accusations d'ingérence de Moscou dans le processus électoral américain. Plusieurs enquêtes, au Congrès et au FBI, sont en cours sur cette affaire. Le fils aîné du président, Donald Trump Jr, vient à son tour d'être éclaboussé et sera entendu, mercredi prochain, par la commission de la Justice du Sénat, pour s'expliquer sur sa rencontre en juin 2016 avec une avocate russe pour tenter d'obtenir des informations potentiellement compromettantes sur Hillary Clinton, la rivale démocrate de M. Trump lors de la présidentielle. Paul Manafort, ancien directeur de la campagne Trump, sera également auditionné le même jour.
Source : AFP

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