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Moyen Orient et Monde - Crise migratoire

Un plan d’action de l’UE pour aider l’Italie, débordée

La Commission européenne a proposé hier « un plan d'action » pour soutenir l'Italie, débordée par les arrivées incessantes sur ses côtes de migrants partis de Libye, prévoyant notamment de nouveaux financements pour aider les autorités italiennes et libyennes à maîtriser la situation.
Le plan, présenté au Parlement européen, à Strasbourg, prévoit de « renforcer encore les capacités des autorités libyennes grâce à un projet de 46 millions d'euros », préparé avec Rome, et d'augmenter l'aide à l'Italie « grâce à une enveloppe supplémentaire de 35 millions d'euros prête à être immédiatement mobilisée ». Parmi les plus de 100 000 migrants arrivés depuis janvier en Europe en traversant la Méditerranée, plus de 85 000 ont débarqué en Italie et près de 9 300 en Grèce, selon des chiffres diffusés hier par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
« Cette question migratoire perdurera, elle va nous poursuivre pendant des générations, et nous avons tout intérêt à trouver des solutions durables, pour montrer à nos concitoyens que nous sommes à la hauteur », a estimé le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans. L'appel à l'aide lancé par l'Italie à ses homologues européens « est pleinement fondé », a-t-il jugé, insistant : « Tout le monde doit prendre sa part de responsabilité dans toute l'Europe. » Le « plan d'action » qu'il a présenté sera soumis demain aux pays de l'UE, à Tallinn, pendant une réunion informelle des ministres de l'Intérieur européens qui sera largement consacrée à la situation en Méditerranée centrale.

Code de conduite
L'exécutif européen demande de « soutenir la création, en Libye, d'un centre de coordination et de sauvetage maritime entièrement opérationnel » et d'aider ce pays à renforcer les contrôles à sa frontière méridionale. « La réserve de réaction rapide du corps européen de gardes-frontières et de gardes-côtes, composée de plus de 500 experts en matière de retour, est prête à être déployée à la demande de l'Italie », a précisé la Commission européenne. Elle a répété que l'Italie, comme les autres États membres, devait accélérer les renvois vers leur pays des migrants ne pouvant pas prétendre au statut de réfugié en Europe.
Les pays de l'UE ont par ailleurs, une nouvelle fois, été appelés à mettre en œuvre les « relocalisations » de demandeurs d'asile à partir de l'Italie. Il s'agit de l'accueil de certains demandeurs arrivés en Italie, en conformité avec des quotas fixés en septembre 2015, mais appliqués depuis au ralenti par certains pays, voire pas du tout par la Hongrie et la Pologne. Pour l'heure, moins de 7 400 personnes ont ainsi été transférées d'Italie vers d'autres États européens en près de deux ans.
La Commission européenne a également encouragé l'Italie à rédiger le « code de conduite pour les ONG » effectuant des opérations de recherche et de sauvetage en Méditerranée, annoncé lundi après une réunion entre les gouvernements allemand, français et italien.
Rome a appelé ces derniers jours les autres pays européens à ouvrir leurs ports aux bateaux secourant les migrants afin d'alléger son fardeau. Mais certains pays, comme la France, jugent qu'une telle initiative pourrait « créer un appel d'air supplémentaire » et préfèrent que des mesures soient prises pour aider l'Italie et faire baisser le nombre des traversées de la Méditerranée. En outre, hier, le ministère italien des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur d'Autriche, après les déclarations lundi du ministre autrichien de la Défense, Hans Peter Doskozil, sur le possible déploiement de militaires à la frontière pour empêcher tout afflux de migrants. « Je m'attends à ce que les contrôles aux frontières et une mission d'assistance (de l'armée) soient très bientôt requis », avait déclaré M. Doskozil. Quelque 750 soldats seraient « disponibles » et quatre véhicules blindés ont été envoyés dans la région frontalière le week-end dernier.
En première ligne des arrivées de réfugiés durant l'afflux de fin 2015, l'Autriche avait rétabli les contrôles à sa frontière avec la Hongrie, qui sont toujours en vigueur, et s'était dit prête à ériger des barrières à sa frontière avec l'Italie. Mais le nombre estimé de passages à la frontière italo-autrichienne via le col du Brenner est stable, ont indiqué hier les autorités autrichiennes. Selon Helmut Tomac, chef de la police de la région frontalière du Tyrol, de 15 à 25 migrants sont interceptés chaque jour et environ 40 le week-end. Il n'a pas précisé le nombre d'entre eux qui étaient renvoyés vers l'Italie. Le ministre des Affaires étrangères Sebastian Kurz a, lui, dit que l'Autriche « se préparait et protégerait sa frontière si nécessaire ».

Source : AFP

La Commission européenne a proposé hier « un plan d'action » pour soutenir l'Italie, débordée par les arrivées incessantes sur ses côtes de migrants partis de Libye, prévoyant notamment de nouveaux financements pour aider les autorités italiennes et libyennes à maîtriser la situation.Le plan, présenté au Parlement européen, à Strasbourg, prévoit de « renforcer encore les...

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