Rechercher
Rechercher

Culture - Festival de Beiteddine / Rencontre

Omar Kamal, crooner palestinien quelque part au milieu de tout...

C'est avec un bouquet de chansons aux fragrances multiculturelles que le jeune crooner palestinien à l'accent londonien ouvre ce soir les festivités des nuits d'été au palais des émirs. Pour des modulations variées et caméléoniennes...

Omar Kamal, petit prince de la chanson arabe multiculturelle... Photo Michel Sayegh

Simple et transparent, ce jeune homme est craquant. Pas encore pollué et pourri par l'ego du vedettariat. De la jeunesse (25 printemps), un physique de jeune premier taillé en athlète, un regard à la fois tendre et vif, un teint clair, des cheveux noirs bien coupés et une bouche aux lèvres pulpeuses, source d'une voix pleine. Pas seulement la voix est pleine, mais aussi la tête, car l'artiste vient de décrocher une maîtrise en architecture de l'Université de Cardiff (Royaume-Uni).

Non, ce n'est pas la première fois que l'enfant de Naplouse foule la terre du pays du Cèdre, mais c'est la première fois qu'il y chante, lui dont la carrière n'a qu'un an et demi. Tout l'avenir devant lui et une personnalité à forger et inventer... Le déclic avec la musique ? Une histoire touchante qui le saisit alors qu'il est encore dans le ventre de sa mère. Un piano russe que son père offre à sa mère quand il était encore fœtus. C'est donc le piano qui a été son premier emballement. Gammes et exercices à Bayreuth, avec un prof, pour toucher les scintillements de Chopin, Beethoven, Mozart. Et il en restera là, aux balbutiements de la culture musicale concernant clefs de fa et de sol. Car c'était sans compter sur le secret et l'attirance de la voix. Cette voix qui allait être son alliée, sa confidente, son premier instrument pour s'exprimer. Au mieux de son être.
Et c'est vers l'âge de l'adolescence qu'il se découvre chanteur qui rivalise avec les sirènes.... Le timbre de sa voix ? Comment le qualifie-t-il ? Il n'en a cure et déclare avec un sourire de collégien qui ne se complique pas la vie : « Je ne saurais dire si je suis alto, ténor, baryton ou autre... Je sais seulement que je suis quelque part au milieu de tout cela... »

Son interprétation de Fly Me to the Moon de Frank Sinatra le révèle à lui-même et aux autres. Le ton est donné et l'impulsion à la carrière est sérieuse. Les professionnels se penchent sur son cas et il enregistre son premier (et jusqu'à présent unique) album Sérenade de treize titres chez Sony. Sans être intempestifs, les concerts se succèdent. Avec bonheur et succès. Ce qui lui fait dire : « Mon meilleur souvenir est celui de Bahreïn, quand j'ai vu une foule en liesse applaudir à tout rompre. »

 

De Sinatra à Farid el-Atrache
Ce soir, entouré de plus de soixante musiciens (dont seize venant d'un orchestre à Londres), il sera sous la flaque de lumière dans la nuit du Chouf au Palais des eaux. Il offrira au public une vingtaine de chansons. Cela va du français à l'anglais en passant par l'arabe. Des Parapluies de Cherbourg de Michel Legrand à une sélection d'œuvres de Frank Sinatra sentant le superclassique des variétés (My way, New York, New York) aux medleys de tangos de Abdel Wahab et Farid el-Atrache ainsi que des fusions de Feyrouz, pour conclure avec le chant patriotique palestinien Mawtini, arrangé par ses soins.

Pour ce jeune gars baraqué comme un gymnaste (et pourtant le sport ça ne le connaît pas, sauf la natation, dit-il, car elle ouvre les voies respiratoires et bonifie l'amplitude de la voix), parfaitement dans le vent, pour cet enfant originaire de Naplouse qui a connu la violence de la seconde intifida, qui a travaillé déjà en tant qu'architecte sur un chantier à Ramallah, la musique et le chant restent un merveilleux outil de paix, de communication et d'harmonie humaine.

De Naplouse à Beiteddine, Omar (joli prénom qui renvoie à Omar Ibn Abi Rabia, poète Don Juan de la littérature arabe qui a porté le ghazal à son zénith) Kamal chante, en tout romantisme (lui qui dit préférer les ballades), non seulement des rythmes et des cadences variés et différents, mais surtout les intermittences du cœur, la vie, les moments de grâce, l'espoir...

Quid de ses ambitions ? De ses attentes pour ce soir ? Le chanteur a les pieds fermes sur terre. « Difficile à définir ce qui va arriver. Mais garder en tête : bien faire ce qu'on a à faire », répond-il. Et c'est toujours flanqué de son sourire aux dents blanches, et sans forfanterie aucune, dans une douce assurance, qu'il lance : « Le meilleur est à venir et le public sera agréablement surpris. »

 

Lire aussi

Nora Joumblatt : Voudrait-on liquider les festivals d’été ?

Simple et transparent, ce jeune homme est craquant. Pas encore pollué et pourri par l'ego du vedettariat. De la jeunesse (25 printemps), un physique de jeune premier taillé en athlète, un regard à la fois tendre et vif, un teint clair, des cheveux noirs bien coupés et une bouche aux lèvres pulpeuses, source d'une voix pleine. Pas seulement la voix est pleine, mais aussi la tête, car...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut