Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - États-Unis

Les républicains peinent à abroger Obamacare

Mitch McConnell, le chef de la majorité républicaine au Sénat américain, a annoncé hier qu'il renonçait à ouvrir les débats cette semaine sur l'abrogation d'Obamacare, la loi démocrate de 2010 sur la couverture maladie tant défendue par l'ancien président Barack Obama, dont elle porte le nom. L'objectif initial des républicains était d'adopter la proposition de loi avant le week-end. Mais les défections au sein de la majorité se multipliaient hier, alors que de frénétiques négociations se déroulaient en coulisses pour tenter de sauver l'une des grandes promesses électorales des républicains et du président Donald Trump. À ce stade, si le texte préparé par les chefs du Sénat était placé officiellement à l'ordre du jour, il n'aurait pas suffisamment de voix pour survivre, une coalition de sénateurs républicains ultraconservateurs et modérés ayant déclaré leur opposition, pour des raisons différentes.
L'équilibre du texte visait à concilier la promesse d'abrogation de la loi démocrate de 2010, tout en élaborant un système alternatif et libéralisé pour éviter de couper l'herbe sous le pied à la vingtaine de millions d'Américains qui ont pu trouver une couverture maladie grâce à Obamacare. Mais les conservateurs jugent que le compromis ne desserre pas assez le carcan d'Obamacare et restera très onéreux pour les finances publiques. Les modérés, à l'inverse, estiment inacceptable de voter pour une loi qui ferait de facto remonter le nombre de personnes sans assurance aux niveaux pré-Obamacare.
« Nous n'avons pas de sujet aussi emblématique que celui-ci. C'est la plus grande promesse que nous ayons jamais faite à l'époque moderne », a insisté hier Paul Ryan, le président de la Chambre des représentants, où une première mouture de la réforme républicaine a été adoptée au forceps en mai dernier. « Nous avons dit que, si nous étions élus, nous abrogerions et remplacerions Obamacare. Nous l'avons fait à la Chambre. C'est au tour du Sénat, et je pense qu'ils y arriveront », a-t-il dit sur la chaîne de télévision Fox News.
Mais les mots de Paul Ryan se heurtent à l'arithmétique serrée du Sénat, où les républicains n'occupent que 52 sièges sur cent. Ils doivent donc trouver en leur sein 50 voix (en cas d'égalité 50-50, le vice-président peut venir dans l'hémicycle et apporter la 51e voix). Or, au moins quatre sénateurs ont déjà dit qu'ils voteraient contre.

Qui est affecté ?
Le système de santé américain est un enchevêtrement de responsabilités publiques et privées, nationales et locales.
La réforme républicaine n'affecterait pas directement la moitié d'Américains qui sont assurés par leur employeur. Elle ne toucherait pas non plus à la couverture médicale publique offerte aux plus de 65 ans, Medicare. En revanche, elle s'attaquerait au programme Medicaid, qui couvre les plus pauvres et les handicapés. Les dépenses Medicaid augmentent chaque année selon une trajectoire insoutenable, à terme. Les républicains veulent progressivement plafonner les dépenses, ce qui conduirait à radier quelque 15 millions de personnes d'ici à 2026, selon un rapport du Bureau du budget du Congrès (CBO). « On ne peut pas transformer l'État fédéral en organisation de santé, il n'y aurait plus d'argent pour la Défense ou le reste du gouvernement », justifie le sénateur républicain Lindsey Graham. L'autre catégorie d'assurés affectés est ceux qui, grâce aux aides financières d'Obamacare, ont pu souscrire une couverture maladie privée sans bénéficier de tarifs de groupe : salariés de PME, artisans, travailleurs indépendants...
Obamacare a créé un barème d'aides en fonction des revenus et obligeait les assureurs à couvrir des soins essentiels. Les républicains ne suppriment pas les aides mais les réduisent, et ils veulent permettre aux compagnies d'assurances d'offrir des couvertures allégées (sans les soins maternité par exemple), et donc moins chères. Mais l'obligation de s'assurer, qui permettait d'attirer dans le marché des patients en bonne santé, serait supprimée, ne laissant que les patients « coûteux » dont les primes d'assurances augmenteraient dès 2018, alors que l'objectif était de faire baisser les coûts immédiatement.
En janvier, Donald Trump avait promis la législature la plus productive de l'histoire. Les chefs du Sénat se sont donné jusqu'à fin juillet pour abroger Obamacare, avant de passer à autre chose.
Source : AFP

Mitch McConnell, le chef de la majorité républicaine au Sénat américain, a annoncé hier qu'il renonçait à ouvrir les débats cette semaine sur l'abrogation d'Obamacare, la loi démocrate de 2010 sur la couverture maladie tant défendue par l'ancien président Barack Obama, dont elle porte le nom. L'objectif initial des républicains était d'adopter la proposition de loi avant...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut