Afghanistan: des élections législatives à l'été 2018

La commission électorale indépendante (CEI) d'Afghanistan a annoncé jeudi la tenue d'élections législatives à l'été 2018, avec près de trois ans de retard, sous réserve d'obtenir le soutien du gouvernement et des forces de sécurité.

Ce scrutin qui doit permettre d'élire 249 députés dont les mandats ont expiré fin 2015 devait initialement se tenir en octobre 2016, avant d'être annulé en raison du conflit entre le gouvernement et les talibans et de désaccords au sein même du gouvernement.

"Après de longues consultations et échanges avec les organes concernés, nous avons décidé d'arrêter la date du 7 juillet 2018 pour la tenue d'élections législatives", a annoncé le président de la Commission Najibullah Ahmadzai lors d'une conférence de presse.
"Il est normal d'annoncer une date pour ces élections, mais il nous faudra le soutien du gouvernement pour le budget et des forces afghanes pour garantir la sécurité du scrutin partout dans le pays" a-t-il prévenu.

C'est précisément en raison de l'insécurité et des combats qui ne cessent de progresser depuis le retrait de la majorité des forces occidentales de l'Otan fin 2014 que la consultation a été ajournée.

"Malheureusement, notre société et notre gouvernement sont pratiquement en guerre et nos élections vont se tenir à l'ombre de celle-ci (...) Ca signifie que la Commission ne peut organiser seule ce scrutin et qu'elle doit pouvoir compter sur le soutien du gouvernement, des forces de sécurité, des personnalités politiques, de la communauté internationale et des observateurs" a martelé M. Ahmadzai.
Il a cependant mis en garde contre toute interférence étrangère dans le scrutin: "Nous ne laisserons personne se mêler des affaires de la CEI".

Le gouvernement qui contrôle moins des deux tiers du territoire est confronté aux attaques des talibans et à celles du groupe Etat islamique, principalement installé dans l'est et qui progresse au nord.
Ces combats ont entraîné le déplacement de centaines de milliers de civils, dont 126.000 personnes, rien que depuis le début de l'année.