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Économie - Économie numérique

Sous pression, le très controversé patron d’Uber démissionne

« J’aime Uber plus que tout au monde, et, dans cette période difficile de ma vie personnelle, j’ai accepté la demande des investisseurs de me retirer pour qu’Uber recommence à se développer plutôt que d’être parasité », a déclaré hier Travis Kalanick. Danish Siddiqui/Reuters.

Travis Kalanick, l'emblématique et controversé PDG d'Uber, a démissionné hier, sous la pression d'investisseurs soucieux de redorer l'image ternie, par des polémiques, du groupe devenu en moins de dix ans un géant mondial des transports.
« J'aime Uber plus que tout au monde, et, dans cette période difficile de ma vie personnelle, j'ai accepté la demande des investisseurs de me retirer pour qu'Uber recommence à se développer plutôt que d'être parasité » par les difficultés, a déclaré M. Kalanick. Il continuera toutefois à siéger au sein du conseil d'administration de cette société non cotée mais valorisée à environ 70 milliards de dollars.
Son départ serait le fruit d'une intrigue de palais, selon le quotidien américain New York Times, qui affirme que c'est un groupe d'investisseurs de la première heure d'Uber qui l'ont exigé et obtenu en quelques heures seulement. « Il y aura beaucoup de pages dans les livres d'histoire dédiées à @travisk – très peu d'entrepreneurs ont eu un tel impact sur le monde », écrit sur son compte Twitter Bill Gurley, un de ces influents investisseurs. Son fonds d'investissement Benchmark Capital et quatre autres sont à l'origine de ce « putsch. » À eux cinq, ils détiennent 25 % du capital et près de 40 % des droits de vote.
« Travis a toujours fait passer Uber avant le reste », a réagi le conseil d'administration, ajoutant toutefois que son départ allait donner à l'entreprise « l'opportunité pour embrasser complètement ce nouveau chapitre de l'histoire d'Uber ».
Le changement d'ère intervient après plusieurs mois de polémiques et d'interrogations, ayant fait d'Uber le symbole des dysfonctionnements au sein des géants de la Silicon Valley, souvent critiqués pour leurs méthodes jugées « brutales » et de l'absence de diversité parmi les dirigeants. Des salariés d'Uber se sont plaints de harcèlement, de sexisme, de discrimination et d'intimidations. Le groupe a licencié récemment une vingtaine d'employés, après avoir examiné plus de 200 réclamations internes.
M. Kalanick et son bras droit Emil Michael étaient personnellement accusés d'avoir encouragé des pratiques déplacées et brutales dans l'entreprise. S'en est suivie une série de démissions et de départs de responsables hiérarchiques. Le cabinet mandaté après la démission d'une ingénieure, affirmant avoir subi du harcèlement sexuel, a incité la semaine dernière Uber à « revoir » les responsabilités de son patron, entre autres recommandations.
Uber est également soupçonné de vols de technologie dans le cadre de poursuites par une filiale de Google, Waymo, spécialisée dans les voitures autonomes. À la suite de ce rapport, M. Kalanick avait annoncé son retrait momentané de ses fonctions. Ce départ pour des « raisons personnelles » n'était alors censé qu'être provisoire.

Quels successeurs ?
Travis Kalanick définitivement parti, s'ouvre désormais la délicate question de l'identité de son successeur, d'autant qu'il a bâti le groupe à son image et qu'il en contrôle encore le capital. Des noms ont commencé à circuler dès hier dans la presse américaine, notamment ceux des numéros deux de Facebook Sheryl Sandberg et de Disney Tom Staggs. Ce dernier avait déjà été approché pour épauler M. Kalanick, toujours selon les mêmes sources. Helena Foulkes, à la tête de la chaîne de pharmacies américaine CVS, et Tim Armstrong d'AOL sont également évoqués. Uber n'a encore rien laissé filtrer.
La compagnie, qui a incarné pendant des années le bouleversement déclenché par l'arrivée des services de conducteurs face aux taxis, est en outre confrontée à une concurrence accrue, notamment du groupe Lyft qui ne manque pas de profiter des déboires d'Uber pour développer une image d'entreprise modèle. Si ses revenus sont en croissance, Uber a affiché une perte de 708 millions de dollars au premier trimestre, après un « trou » de 2,8 milliards de dollars l'an dernier.
Les investisseurs, qui ont injecté plus d'une dizaine de milliards de dollars depuis sa création, veulent éviter que sa réputation sulfureuse contrevienne à une éventuelle entrée en Bourse, censée leur permettre de récolter les fruits de leurs investissements, selon des experts.
Source : AFP

Travis Kalanick, l'emblématique et controversé PDG d'Uber, a démissionné hier, sous la pression d'investisseurs soucieux de redorer l'image ternie, par des polémiques, du groupe devenu en moins de dix ans un géant mondial des transports.« J'aime Uber plus que tout au monde, et, dans cette période difficile de ma vie personnelle, j'ai accepté la demande des investisseurs de me...

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