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Liban - Environnement

Avec de nouvelles plantations, la Résidence des Pins renoue avec son histoire

Pour la seconde année consécutive, une quinzaine de ruches sont placées dans le domaine, produisant un miel qui porte le nom de la célèbre résidence.

Des ruches en pleine Résidence des Pins, qui est elle-même un havre de paix dans un quartier animé. Au centre M. Pescheux et à droite M. Bou Nassif.

Des costumes d'apiculteurs en plein domaine de la Résidence des Pins? L'idée peut paraître insolite, mais elle est bel et bien réelle. Pour la seconde année consécutive, des ruches sont installées sur le beau domaine de trois hectares, donnant une production de miel en pleine ville, de mars à juillet, dans le cadre d'un partenariat entre l'ambassade de France et l'Atelier du miel. Cette idée a, depuis, fait des émules en plusieurs points de la ville.

Un peu plus loin dans ce havre de paix, une soixantaine de nouveaux pins ont, d'autre part, été plantés récemment, ainsi qu'une centaine de cyprès. Avec cette nouvelle pinède, qui doit être suivie d'autres plantations, le site de la Résidence des Pins renoue avec son histoire à laquelle il doit son nom, à ces pins dont une très grande partie, affaiblie à l'extrême en raison des nombreux impacts de balles durant la guerre, avait disparu à l'issue du conflit.

Planter des arbres et accueillir des ruches de mars à juillet : voilà deux des nombreux aspects par lesquels l'ambassade de France au Liban adopte et promeut les pratiques écologiques dans la ville. Arnaud Pescheux, chargé d'affaires, souligne que ces deux projets font partie d'une série de mesures prises en vue de transformer l'ambassade de France en une « ambassade verte ». Une démarche engagée depuis 2015, à l'arrivée de l'ancien ambassadeur Emmanuel Bonne, qui comprend la réduction de la consommation d'électricité, la rationalisation de la consommation d'eau, le tri sélectif des déchets, l'installation d'un système de compostage...

La nouvelle pinède, plantée en collaboration avec sept mécènes et visible dès l'entrée au domaine, est composée en majorité de pins d'Europe, de plus de cinq mètres de hauteur, avec des pins d'Alep, plus petits. Le choix des pins d'Europe, selon le chargé d'affaires, fait écho à l'histoire du site, puisque les pins qui s'y trouvaient à l'origine étaient similaires. Il ajoute que d'autres pins devraient être plantés tout autour de la résidence.

Pour ce qui est du choix des ruches, M. Pescheux rappelle que « l'apiculture est une tradition libanaise », soulignant que ces ruches en pleine ville permettent de sensibiliser les citoyens à l'importance de l'environnement. Les abeilles contribuent en effet à améliorer l'environnement en enrichissant la biodiversité, explique Marc-Antoine Bou Nassif, de l'Atelier du miel. « Il est très intéressant d'intégrer la nature en ville et de démontrer aux citadins que la préservation de l'environnement n'est pas un manque à gagner, qui vient remplacer des projets jugés plus utiles », dit-il.

Ces ruches, après juillet, sont transportées par l'Atelier du miel dans d'autres régions, préférablement montagneuses. « L'avantage du Liban, malgré l'exiguïté de son territoire, est qu'il offre une flore riche en toute saison, même en hiver, pour le butinage », dit-il.

En tout état de cause, le miel de ville est bon – un miel d'eucalyptus dans ce cas –, comme nous le confirment MM. Pescheux et Bou Nassif. L'une des raisons, c'est que les pesticides utilisés dans l'agriculture sont bien plus nocifs pour les abeilles que la pollution, même si celle-ci a un impact sur leur milieu, précise M. Bou Nassif. Sachant que les abeilles au Liban n'ont pas souffert du même déclin constaté ces dernières années en Europe, et combattu depuis.

Ces mesures écologiques prises à l'ambassade font écho à une politique plus vaste, insiste pour sa part M. Pescheux. « À l'échelle internationale, la France travaille beaucoup sur la biodiversité et elle se sent responsable de la mise en œuvre de l'accord de Paris, affirme-t-il. À l'échelle bilatérale, nous tentons de traduire le slogan lancé récemment par le président (français Emmanuel) Macron, "Let's make the planet great again" (NDLR : slogan lancé par le président Macron à l'annonce du retrait des États-Unis de l'accord de Paris), en "Let's make Lebanon green again". Une devise appliquée de deux manières, à travers les projets de l'Agence française de développement (AFD), notamment sous forme de soutien apporté à des réserves naturelles, ainsi que par l'action menée par des collectivités décentralisées françaises en collaboration avec des villes libanaises. »

Et le chargé d'affaires français de conclure : « Par le biais de ces actions, il est possible de démontrer que la préservation de la nature n'est pas du tout en contradiction avec le développement économique, surtout quand le potentiel touristique est mis en valeur. »

 

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