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Culture - Focus

« La Momie » : Tom Cruise échoue dans cette mission impossible

La version 2017 de ce classique des films d'horreur des années 30 ouvre la voie à un univers partagé, inventé de toutes pièces par les Studios Universal, pour concurrencer ceux de Warner/DC et Disney/Marvel.

Certains acteurs sont un gage d'assurance pour les spectateurs. Ils ne jouent jamais dans des navets, et leur degré d'implication, comme producteur ou acteur, assure toujours un certain niveau de qualité. Tom Cruise en fait partie. Entre deux Mission Impossible, il s'aère avec des films différents. Si l'année dernière, c'était Jack Reacher, cette année, les audiences mondiales ont droit à une double ration avec La Momie et American Traffic : Bary Seal. La version originale de La Momie date de 1932, et permettait à Boris Karloff de sortir de son rôle de Frankenstein, mais pas forcément de prononcer plus de dialogues. Et déjà à l'époque, l'œuvre avait constitué une franchise de 6 films. La Momie est ensuite revenue à la vie en Angleterre, sous l'égide des mythiques studios Hammer, pour 5 films, et un rôle pour Christopher Lee, en vacances de Dracula. C'est en 1990 qu'Universal reprend la main et développe 3 films avec Brendan Fraser, connu pour se prendre des arbres sous les traits de Georges de la Jungle, et oublié depuis. D'une qualité aujourd'hui remise en cause, les 3 films auront quand même accumulé plus d'un milliard de recettes dans le monde, ce qu'on souhaite à la version 2017, dont l'existence se justifie par la volonté d'Universal de se créer un univers cinématographique propre à pouvoir concurrencer ses rivaux Warner et Disney.

Budget vs créativité
Leur univers à eux comprend les monstres des débuts du cinéma, qui étaient issus des classiques de la littérature de science-fiction. Ils veulent donc relancer Frankenstein sous les traits de Javier Bardem, l'homme invisible sous le rimmel de Johnny Depp, le Dr Jekyll et Mr Hyde sous les traits de (attention, révélation...) Russell Crowe. La bonne nouvelle, et c'est totalement inédit, c'est que la momie est désormais une femme et qu'elle est interprétée par la toujours physiquement impressionnante Sofia Boutella. Tom Cruise joue, lui, le rôle d'un soldat américain aux mœurs à géométrie variable, en mission en Irak et qui se permet quelques libertés avec la loi et les blondes de son hôtel. Envoûté par la momie, il se retrouve à Londres pour essayer de conjurer le mauvais sort et empêcher le monde de sombrer dans le chaos que ne manque pas de vouloir créer le monstre. Aidé en cela par une jolie blonde à l'accent cockney, l'acteur use aussi de son sens de l'humour, ce qu'il fait rarement, et ce dans quoi il n'excelle pas forcément. Alors que les effets spéciaux sont impressionnants, que Sofia Boutella habite son rôle en lui donnant une grâce et une puissance physique que ses prédécesseurs n'avaient pas, le reste du film patine. Crowe frise le ridicule, ses scènes sont totalement dispensables, Annabelle Wallis essaye de copier la Kathleen Turner d'À la poursuite du diamant vert, mais réussit juste à être un peu meilleure que la Sharon Stone d'Allan Quatermain et les mines du roi Salomon et le scénario suit les séquences à la mode des autres films catastrophes. Les cascades, par ailleurs excellentes, les destructions, etc. : tout y est. Toutes les cases sont cochées. Ce n'est plus un film d'horreur, mais un film d'action. Ce qui est regrettable, c'est comme pour Alien Covenant : le budget confortable devient un frein à la créativité. Ainsi, le gonflement des effets baisse terriblement la tension et annihile la peur. On trouve pêle-mêle des chevaliers moyenâgeux, des morts-vivants, tout ce que les scénaristes peuvent piocher pour créer des scènes impressionnantes. Le classique de 1932 reposait, lui, sur la peur créée par les morts inexpliquées d'égyptologues ayant découvert la tombe de Toutankhamon. En un siècle, et malheureusement pour nous, La Momie est passée de film d'horreur à film horrible. La saison 2017 des blockbusters est toujours aussi décevante.

Certains acteurs sont un gage d'assurance pour les spectateurs. Ils ne jouent jamais dans des navets, et leur degré d'implication, comme producteur ou acteur, assure toujours un certain niveau de qualité. Tom Cruise en fait partie. Entre deux Mission Impossible, il s'aère avec des films différents. Si l'année dernière, c'était Jack Reacher, cette année, les audiences mondiales ont droit...

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