Rechercher
Rechercher

Liban - Décryptage

Le Liban sort de l’ornière, affirment les visiteurs de Baabda

« Le Liban retrouvera sa place prépondérante au Moyen-Orient. » Selon les visiteurs de Baabda, cette phrase revient souvent dans les propos du président de la République qui reste convaincu que le plus dur est passé pour le Liban, et que ce pays sera désormais épargné par la tourmente qui souffle dans la région.

Loin des tiraillements internes sur les différents dossiers et en particulier sur le projet de loi électorale, le président, selon ses visiteurs, a une approche stratégique des développements qui lui permet de regarder l'avenir avec confiance. Même la récente crise entre le Qatar et l'Arabie saoudite, qui divise aujourd'hui la région, n'inquiète pas outre mesure le chef de l'État, qui considère que le Liban ne peut pas prendre position dans les conflits entre les frères arabes. Cette position de principe fait d'ailleurs l'unanimité au sein de la classe politique, où, indépendamment de leurs sympathies et de leurs affinités régionales, les composantes préfèrent rester à l'écart de ce conflit. Une fois n'est pas coutume, pourrait-on dire, mais la sagesse semble prévaloir dans l'attitude à adopter face à cette crise, dans laquelle aucune partie interne libanaise n'a envie de s'impliquer. Dans les coulisses politiques, on avait craint que la visite du Premier ministre Saad Hariri en Arabie saoudite pour le pèlerinage du mois de jeûne ne soit l'occasion de le pousser à prendre position dans le conflit avec le Qatar, mais M. Hariri a confirmé l'attitude de distanciation lancée par Baabda. Il avait aussi maintenu son attitude d'appui au chef de l'État, même après la visite effectuée à Riyad après le sommet de Amman en mars dernier. Saad Hariri, qui continue d'avoir des problèmes avec son entreprise en Arabie, a défini ses choix : coopération avec le chef de l'État et son camp dans tous les dossiers internes pour faciliter le fonctionnement du gouvernement, et par la même occasion rétablir son leadership sur la rue sunnite. Certaines voix sunnites cherchent à profiter de cette attitude conciliante du Premier ministre à l'égard du chef de l'État et de son camp politique pour accuser Saad Hariri de conclure des compromis politiques aux dépens de la communauté sunnite, mais elles ont du mal à être entendues dans le climat actuel de lassitude générale.

On est bien loin en fait de l'atmosphère qui régnait lors du déclenchement de la crise en Syrie, en 2011, lorsque les Libanais étaient divisés sur la position à adopter, les divergences ne se limitant d'ailleurs pas aux déclarations incendiaires, puisque les deux camps de l'époque, le 14 et le 8 Mars, avaient activement participé au conflit, chacun à sa manière. Aujourd'hui, au contraire, toutes les parties politiques sont convaincues qu'il faut éviter les dossiers régionaux qui fâchent, pour tenter de préserver le Liban. Ceux-là mêmes qui prônaient l'accueil massif des déplacés syriens au début de la crise, parce qu'ils croyaient que c'était une question de quelques mois avant que le régime d'Assad disparaisse, se plaignent désormais de la présence de plus d'un million et demi de déplacés syriens et de leur poids économique, sécuritaire et humain sur le Liban qui est déjà en crise. Les incidents se multiplient d'ailleurs dans les villages et les bourgades entre les jeunes habitants et les déplacés syriens, dans les régions à majorité sunnite et au Akkar, comme dans la Békaa, jusqu'à Saïda et au Sud, tout le monde se plaint de la présence massive des déplacés syriens.

Certes, le mécontentement n'a pas encore atteint le stade qui pousserait le président du Conseil à accepter de nouer un dialogue officiel avec le régime syrien pour entamer un processus de retour des déplacés syriens dans des zones relativement pacifiées, mais la démarche du Hezbollah de faciliter, à travers ses contacts avec le régime syrien, le retour en Syrie d'une centaine de familles installées autour de Ersal n'a pas suscité un tollé médiatique. Elle a été pratiquement occultée. Ce qui montre bien qu'au fond, nul ne veut vraiment lancer de nouvelles polémiques dans le pays, surtout autour d'un sujet aussi délicat, la présence des déplacés syriens n'étant plus perçue positivement par les Libanais, toutes tendances confondues, surtout si l'on considère que le Liban est entré en période préélectorale.

Dans un environnement explosif et complexe, le Liban est donc plus que jamais une nécessité aussi bien pour la région que sur le plan international, notamment pour l'Europe qui considère que ce pays est un premier barrage contre l'afflux de réfugiés syriens. La décision américaine d'installer au Liban sa plus grande base de la CIA dans la région est ainsi un signe de confiance dans le pays. Mais cela ne signifie pas qu'il n'y a plus de menace qui pèse sur le Liban. Cette menace est double, elle consiste dans la décision de Daech de relancer ses « cellules dormantes » pour compenser sa perte importante de terrain en Syrie et en Irak, et dans les menaces israéliennes répétées contre le Hezbollah, au point de vouloir entraîner la Finul et l'armée dans un conflit ouvert avec cette formation. La meilleure réponse à ces menaces, c'est de permettre aux institutions publiques de fonctionner et de favoriser l'entente interne. En dépit de sa faillite sur de nombreux dossiers, la classe politique semble l'avoir compris.

« Le Liban retrouvera sa place prépondérante au Moyen-Orient. » Selon les visiteurs de Baabda, cette phrase revient souvent dans les propos du président de la République qui reste convaincu que le plus dur est passé pour le Liban, et que ce pays sera désormais épargné par la tourmente qui souffle dans la région.
Loin des tiraillements internes sur les différents dossiers et en...

commentaires (4)

ET ENTRE DANS LA SALLE D,ATTENTE DES SOINS INTENSIFS !

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 55, le 14 juin 2017

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • ET ENTRE DANS LA SALLE D,ATTENTE DES SOINS INTENSIFS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 55, le 14 juin 2017

  • MEN TEMMON LA BEB EL SAMA !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 00, le 14 juin 2017

  • Très rassurant tout ça . Et on vous croira Chère Madame d'autant plus que ceux qui sont à la manœuvre , et je cite le hezb résistant , le président et maintenant le 1er Ministre qui a compris où se situait son intérêt cad l'intérêt du Liban , ont joint leurs mains pour rendre ce beau pays immortel à la 1ère place des pays du M.O . Le Liban a été blessé , humilié mais l'esprit libanais , combattif , créateur , intelligent , et je parle de toutes les confessions , chacune dans son domaine , ne mourra pas , parce que bâtit sur les rochers des montagnes , avec du bois de Cèdre , tapissé du ciment des limons du Litani .

    FRIK-A-FRAK

    14 h 49, le 14 juin 2017

  • bien sur , bien sur ! le hezb, surtout lui , chapeaute par le president aoun ont fait de leur mieux, et reussi a colmater toutes les breches. meme les syriens retrent chez eux . 200 personnes guidees par le hezb. vs rendez vs compte? 200 ! pas un de moins ! mais comment faire avec la CIA ? avec sa base installee au Liban ? le mechant yankee nous devorera- non pardon- voudra le faire . sauf que la sagesse ambiante dejouera leur dessein. HALLELUJAH!

    Gaby SIOUFI

    11 h 58, le 14 juin 2017

Retour en haut