Le chef de la diplomatie iranienne s'est prononcé mardi en Norvège pour un mécanisme régional permanent dans le Golfe pour résoudre les conflits comme celui opposant le Qatar à l'Arabie saoudite et plusieurs de ses alliés.

"Il est absolument impératif pour notre région non seulement de résoudre ce conflit ou différend particulier entre nos voisins méridionaux dans le golfe Persique par le dialogue, mais en fait d'établir un mécanisme permanent de consultation, de conversation et de résolution des conflits dans notre région", a estimé Mohammad Javad Zarif.

Lors d'une conférence de presse à Losby près d'Oslo, à l'occasion d'un rassemblement annuel de médiateurs et acteurs de processus de paix, M. Zarif a évoqué comme possible modèle "l'approche d'Helsinki", en référence aux accords signés en 1975, en pleine Guerre froide, qui avaient réduit les tensions entre les blocs occidental et communiste.

"Si cela a marché au pic de la Guerre froide ici en Europe, cela devrait marcher" dans le Golfe, a-t-il dit, en présence notamment de l'ex-secrétaire d'État américain, John Kerry, et de la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.

Le Golfe est plongé dans une grave crise diplomatique depuis le 5 juin. Ce jour-là, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Bahreïn et plusieurs autres pays ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, qu'ils accusent de "soutenir le terrorisme" et de se rapprocher de l'Iran, puissance régionale rivale de Riyad.
Les trois pays du Golfe ont également fermé leurs frontières terrestres et maritimes avec le petit mais richissime émirat gazier et lui ont imposé de sévères restrictions aériennes.

Mardi, M. Zarif a aussi accusé l'Arabie saoudite d'être "activement engagée dans la promotion de groupes terroristes opérant dans l'Est de l'Iran", évoquant une attaque menée fin avril dans le Sistan-Balouchistan (sud-est) dans laquelle neuf garde-frontières iraniens avaient été tués. L'attaque avait été lancée selon Téhéran depuis le territoire pakistanais.