Plus de deux mille civils et insurgés ont été évacués hier d'un troisième quartier rebelle de Damas, ont annoncé des médias d'État syriens. « La première phase de l'accord dans le quartier de Qaboun est terminée avec la sortie de 2 289 personnes, dont 1 058 hommes armés », a affirmé le gouverneur de la ville de Damas, Bechr Assaban. L'évacuation a pour objectif « de mettre fin à toute présence armée dans le quartier », a-t-il ajouté.
Depuis mercredi, les troupes du régime avancent dans Qaboun et sont parvenues samedi à « encercler des dizaines d'hommes armés et à les contraindre à se rendre et à déposer les armes », a indiqué une source des Forces de défense nationale (FDN), une milice prorégime. Les gravats jonchant les rues et les débris d'immeubles détruits par des bombardements illustrent la violence des combats. Un soldat de l'armée montre un tunnel qui servait aux combattants rebelles à s'approvisionner en vivres et armes. « Il avait une profondeur de dix mètres, deux mètres de hauteur et reliait Qaboun à Erbine », tenue par les rebelles dans la région de la Ghouta orientale, près de Damas. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), plusieurs familles de rebelles ont pu emprunter un tunnel pour quitter la Ghouta et rejoindre Qaboun afin de prendre les bus vers Idleb. Selon un lieutenant, l'opération de reconquête de Qaboun était préparée par l'armée depuis six mois mais « tout a été réglé en quinze jours car nous avons pu contrôler le réseau de tunnels » mis en place par les rebelles. « Nous en avons trouvé au moins dix jusqu'à maintenant, mais il y en a encore d'autres », a-t-il dit.
Les évacuations du quartier de Qaboun font suite à celles de deux autres quartiers rebelles de Damas, Barzé et Techrine, tenus depuis 2012 par les opposants au président Bachar el-Assad. Outre Barzé, Qaboun et Techrine, les insurgés sont présents dans trois autres quartiers de la capitale syrienne : Jobar, Tadamoun et Yarmouk. Vendredi, plus de 1 200 civils et insurgés évacués des quartiers de Barzé et Techrine avaient pris la direction de la province d'Idleb, tenue par les rebelles. Après avoir perdu de vastes régions face au régime Assad soutenu militairement par la Russie et l'Iran, ils se sont vus contraints de signer des accords d'évacuation. L'ONU a dénoncé ces évacuations comme des « déplacements forcés », l'opposition syrienne les qualifiant de « crimes contre l'humanité ».
Source : AFP