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Moyen Orient et Monde - France

Duel surprise sur le terrain entre Macron et Le Pen

Sarkozy appelle à voter pour le candidat d'En Marche !.

Emmanuel Macron s’adressant aux salariés de l’usine de Whirlpool à Amiens, hier. Pascal Rossignol/Reuters

La bataille à onze jours de la présidentielle en France s'est durcie hier sur le terrain, à travers un duel inattendu entre la candidate de l'extrême droite Marine Le Pen et son rival centriste Emmanuel Macron autour du sort d'une usine. Alors que le candidat pro-européen de 39 ans rencontrait des délégués syndicaux de l'usine Whirpool à Amiens (Nord-Ouest), Marine Le Pen se rendait elle sur le site même de cette usine menacée de délocalisation en Pologne pour un bain de foule avec des grévistes, une visite non programmée.
« Je suis là aux côtés de salariés, sur le parking, pas dans des restaurants » d'Amiens, a déclaré la candidate, qui s'est fait photographier aux côtés de salariés multipliant les selfies. « Évidemment que c'est un message » à l'intention des ouvriers et de M. Macron, a-t-elle ajouté. Se présentant comme le porte-drapeau « des ouvriers » et des « travailleurs », la candidate anti-Europe et anti-immigration, arrivée en tête dans cette région dimanche, s'est aussi posée comme « candidate surtout des Français qui ne veulent pas être dépossédés de leur emploi, de leur pouvoir d'achat ».
De son côté, Emmanuel Macron a été accueilli par des sifflets et dans la confusion par les salariés de l'usine. Dans une immense cohue, le candidat centriste et pro-européen a été notamment sifflé et des gens criaient « Marine présidente ». « C'est important de ne pas alimenter la colère, mais d'être à la hauteur des attentes », a déclaré M. Macron, entouré d'une impressionnante nuée de caméras, après avoir précédemment accusé Mme Le Pen d'avoir « fait de l'utilisation politique » du conflit social au sein de l'usine qui doit être délocalisée en Pologne. « Bien sûr qu'il y a de la colère dans le pays, il y a de l'angoisse, il y a une responsabilité à prendre, c'est pour ça que je suis là », a-t-il également dit, avant de s'entretenir avec des salariés à l'écart de la presse.
Whirpool a annoncé voici trois mois sa décision de délocaliser sa production en Pologne et de fermer en juin 2018 l'usine de sèche-linge, implantée dans une région déjà frappée par de nombreuses fermetures de sites industriels.

« Choisir la France »
Ce chassé-croisé surprise et contrasté dans l'accueil a fait monter d'un cran l'intensité de cette campagne de second tour. Les équipes rivales ont présenté hier les affiches et slogans de cette nouvelle phase : « Ensemble, la France ! » pour M. Macron, « Choisir la France » pour la candidate du FN.
Face à une Marine Le Pen très offensive depuis sa qualification au second tour dimanche, le jeune centriste, très discret en début de semaine, est entré dans l'arène hier, après des critiques sur son attitude de quasi-vainqueur.
M. Macron devait se rendre hier soir à Arras (Nord) tandis que sa rivale tiendra aujourd'hui un grand meeting à Nice (Sud-Est), bastion de la droite, où l'ancien Premier ministre François Fillon l'avait devancée au premier tour.

« Se ressaisir »
Si M. Macron, qui se présente pour la première fois à une élection, a recueilli des ralliements de tous bords pour « faire barrage » à l'extrême droite, il n'a pas obtenu celui du tribun de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon (19,58 % des suffrages au premier tour). Ce dernier ne révélera pas la nature de son vote, quel que soit le résultat de la consultation engagée auprès de ses militants, a indiqué son porte-parole, Alexis Corbière. Des voix au sein du Parti socialiste ont appelé hier le leader de la « France insoumise », arrivé dimanche en quatrième position, à « se ressaisir ». « Quand on est de gauche, on ne biaise pas, on est immédiatement dans le combat contre le Front national », a affirmé le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis.
D'autres responsables ont prévenu M. Macron qu'un bulletin en sa faveur ne valait pas adhésion. Voter pour lui, « ce n'est pas un chèque en blanc », a souligné le secrétaire général du Parti communiste, Pierre Laurent. Même écho au sein de l'un des principaux syndicats français, la CFDT, qui demande au candidat de « montrer un peu d'empathie à l'égard des plus fragiles ».
L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy a également appelé hier à voter Emmanuel Macron, car « l'élection de Marine Le Pen et la mise en œuvre de son projet entraîneraient des conséquences très graves pour notre pays et pour les Français », a-t-il déclaré hier sur Facebook. M. Sarkozy, qui a par ailleurs affirmé qu'il « n'avait pas l'intention de revenir sur son choix » de retrait de la vie politique, a appelé « tous les responsables de la droite et du centre au rassemblement ». Il a tenu à préciser que son vote en faveur du candidat d'En Marche ! et ancien ministre de l'Économie est « un choix de responsabilité qui ne vaut en aucun cas un soutien à son projet ». La présence de la candidate du Front national au second tour de la présidentielle est « un séisme politique », a estimé M. Sarkozy.
Source : AFP

La bataille à onze jours de la présidentielle en France s'est durcie hier sur le terrain, à travers un duel inattendu entre la candidate de l'extrême droite Marine Le Pen et son rival centriste Emmanuel Macron autour du sort d'une usine. Alors que le candidat pro-européen de 39 ans rencontrait des délégués syndicaux de l'usine Whirpool à Amiens (Nord-Ouest), Marine Le Pen se rendait elle...

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