France : Hamon attaque Mélenchon sur l'Europe et l'international

Benoît Hamon, qui s'est exprimé vendredi soir devant 3000 à 4000 personnes à Rennes, a principalement pris pour cible les positions de son concurrent à gauche, Jean-Luc Mélenchon, sur l'Europe et la politique étrangère de la France.

"Jean-Luc, il faut que tu assumes que ton projet numéro 1, c'est que la France quitte la zone euro et l'Europe, ce serait plus clair", a t-il lancé à l'intention du candidat de la France Insoumise, qui le distance dans les intentions de vote pour se rapprocher du trio Fillon-Le Pen-Macron.

"Moi, jamais je ne ferai supporter à la gauche française la responsabilité de la dislocation et de la fin de l'Europe, jamais, jamais, jamais", a t-il martelé, qualifiant la position de Jean-Luc Mélenchon, qui propose de renégocier "tous les traités", "d'impasse stratégique totale".

"Construire une solution pour l'Europe, ce n'est pas si on met haut la barre des menaces mais très haut la barre des solutions", a t-il insisté, évoquant un vaste plan de transition écologique à l'échelle européenne susceptible de mobiliser "1000 milliards" d'euros de financements.

A 9 jours du premier tour de l'élection présidentielle et en baisse dans les sondages, Benoît Hamon s'en est également pris aux trois des cinq candidats ayant participé au premier débat télévisé de la campagne qui se sont selon lui "alignés" sur les positions du Kremlin en matière de politique étrangère, à savoir Jean-Luc Mélenchon, François Fillon et Marine Le Pen.

Dénonçant la complaisance supposée de ces candidats vis-à-vis de la volonté de Vladimir Poutine de "renégocier les frontières" de l'Europe après avoir annexé la Crimée et déstabilisé l'Ukraine, le vainqueur de la primaire du PS a jugé ces positions "irresponsables".

"Je le dis à chacun, la politique étrangère de la France mérite mieux que de répéter les éléments de langage du Kremlin", a-t-il lancé à l'intention des trois candidats dont il a aussi stigmatisé "la fascination" pour Vladimir Poutine.

Interrompu à plusieurs reprises par des applaudissement nourris, Benoît Hamon a également ironisé sur Emmanuel Macron, qualifié de candidat "tic et tac" pour ses positions contradictoires sur le droit de vote des étrangers aux élections locales, la dépénalisation du cannabis ou la colonisation.

"Quelle sera la vérité de l'homme au 8 mai? Sera-t-il tic ou tac?" s'est interrogé Benoît Hamon, supposant la qualification d'Emmanuel Macron au second tour.