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Liban - Événement

Nuit des musées, an IV : dieu(x) que c’est beau !

Les Libanais l'attendaient. Cette année encore, un seul mot d'ordre : bouger ce soir pour aller à la rencontre de notre patrimoine.

De Saïda à Balamand en passant par Beyrouth, Antélias et Jbeil, 17 institutions culturelles participent à la Nuit des musées, lancée par le ministère de la Culture en 2014. L'occasion de découvrir autrement, en nocturne et gratuitement, la richesse et la diversité des œuvres de toutes les cultures et époques. Un rendez-vous immanquable pour les férus d'art et de patrimoine, mais également pour les jeunes, qu'il faut bien inciter à pousser d'autres portes que celles des bars de Mar Mikhaël, Badaro ou Hamra. En 2016, des milliers de personnes ont répondu à l'appel : le Musée national a attiré 8 000 personnes, le MIM 9 000, l'affluence était massive au musée de la Banque centrale et plusieurs centaines de curieux avaient investi les autres lieux. Un conseil : cette 4e édition est à ne manquer sous aucun prétexte.

 

 

Anthropoïdes au Musée national

Coup de cœur pour l'aile du sous-sol où s'expose la plus grande collection de sarcophages anthropoïdes au monde, les extraordinaires fresques de l'hypogée de Tyr ainsi que les trois momies des chrétiens du Liban médiéval, découvertes dans la vallée de la Qadisha. Autre joyau : le front d'une tombe ornée du visage de la Vierge Marie, datée de 440. En plus, le musée revêt une ambiance festive et lumineuse en diffusant sur sa façade des animations 3D toutes les 20 minutes.

Mimo, guest star du MIM

Une plongée au cœur des minéraux avec la spectaculaire collection de Salim Eddé, l'une des plus importantes collections privées au monde, cela va de soi. Évidemment. Mais c'est Mimo qui volera la vedette aux 1 800 chefs-d'œuvre façonnés par la nature. Oui : l'étonnant fossile de mimodactylus libanensis se réveille, après un long sommeil d'environ 95 millions d'années. Il reprend vie grâce à un film 3D, à un hologramme et à un jeu interactif dans lequel on peut s'envoler dans les airs avec lui...

Fabrik au musée Sursock

À voir absolument : Fabrik (« usine »). Une passionnante exploration des notions de travail, de migration et de révolte. Présentée au pavillon allemand à la Biennale de Venise 2015, l'exposition mixe photos, vidéos et images numériques et brouille les frontières entre document et fiction. En parallèle, des films documentaires consacrés aux travaux en coulisses de cette institution culturelle prestigieuse seront projetés à l'auditorium. Et en quittant les lieux, faites-vous tirer le portrait dans le studio photo installé sur l'esplanade.

Tapis de tesselles à la villa Audi

Si vous êtes un amoureux des mosaïques, nous vous recommandons de mettre le cap sur la villa Audi, à Achrafieh, rue Saint-Nicolas. Les salles sont ornées d'une centaine de riches pavements de mosaïques, provenant des différentes régions du Moyen-Orient. Malheureusement, aucune information n'indique au visiteur le pays d'origine... Vous pouvez également admirer, dans le jardin, les sculptures de May Richani, Alfred Basbous, Anachar Basbous et Ziad Abillama.

 

Notre préhistoire à l'USJ

Ne boudez surtout pas le patrimoine préhistorique. Dans un parcours thématique et chronologique, le musée de l'USJ propose, à travers 400 objets archéologiques et maquettes, une immersion au cœur de l'évolution humaine, sur près d'un million d'années : l'outil, le feu, la chasse, l'habitat, l'agriculture, etc. En outre, une riche iconographie rend le discours scientifique plus explicite. Un film documentaire (en versions française et arabe) sur le Liban pendant la préhistoire complète la visite.

 

Notre monnaie et la Banque centrale

Des billets plein les yeux ! Mais il y a une longue histoire derrière cela. L'exposition illustre les différentes étapes de notre monnaie, dans une aventure qui se poursuit jusqu'à aujourd'hui. Arrêt au siège de la Banque du Liban, devant les coupures ottomanes magnifiées par la polychromie des dessins, avant de voir apparaître en 1945 le premier papier avec la mention « livre libanaise ». Sans oublier une très belle collection provenant de 246 pays ni des jeux interactifs qui vous apprendront par exemple comment détecter un faux billet...

 

Aha et Nebula au musée de l'AUB

Près de 4 000 pièces, provenant du Liban, d'Iran et du Moyen-Orient en général, sont exposées. Admirables collections s'étendant de la préhistoire à la période islamique. Gros plan toutefois sur les 24 bustes funéraires de Palmyre, dont ceux d'Aha et Nebula, issus des travaux de fouilles de la mission américaine en 1870. Mais aussi deux carreaux à glaçure et cinq fragments architecturaux provenant du Dôme du Rocher ! Ils remontent à la phase de rénovation lancée par Soliman le Magnifique.

 

En souvenir de la Cilicie à Antélias

La Cilicie s'expose dans l'enceinte du catholicossat arménien. Les pièces rassemblées sont essentiellement religieuses : vêtements de brocart et de velours, nappes d'autel magnifiquement brodées de fils d'or et d'argent, chandeliers, calices et croix en argent serties de pierres précieuses, l'ensemble témoigne de l'art religieux, mais aussi de l'artisanat arménien du XIIIe au XIXe siècles. Focus sur la riche collection de miniatures et d'enluminures. Des trésors culturels qui valent certainement le détour.

 

Saïda
Mise en lumière

Sous l'impulsion de la municipalité, présidée par Mohammad Saoudi, la ville de Saïda participe pleinement à la nocturne des musées. Pour cette soirée exceptionnelle, les vieux souks seront illuminés, et le restaurant Tawlet et les commerces ouverts. Avec des animations spécifiques, le musée du Savon, le palais Debbané (classé monument historique), Khan Sacy, Khan el-Franj et Kasr Ola seront jusqu'à 22 heures sous les feux des projecteurs. Le Khan Sacy, dont la datation serait antérieure à la vieille ville, accueille menuisier et rempailleur de Souk el-Najjarine, les artisans de Beit Chabab, un pâtissier traditionnel et, cerise sur le gâteau, une dame pour des manakiches sur saj. Le professeur André Sacy signera son ouvrage sur l'histoire de Saïda d'hier et d'aujourd'hui.
Un concert de musique, un souffleur de verre de Sarafand, la karaké du Mazaher et la signature du livre Of Whispers and Winds, de Leila Bisat, sont au programme du magnifique musée du Savon-Fondation Audi.
Un navette gratuite est prévue entre la ville et les villages avoisinants.

Byblos
les images d'un destin

C'est le deuxième musée au monde conçu autour du génocide arménien. Installé à Jbeil, il porte le nom d'Aram Bezikian, rescapé d'Adana à l'âge de six ans, et livre un aperçu des années noires du peuple arménien et l'une des pages les plus sombres du XXe siècle. À travers une belle scénographie, photographies, certificats d'identité, lettres, documents historiques et films documentaires donnent l'exacte mesure des épreuves endurées.
Dans les environs de Jbeil, à Allita, on assistera à un panorama sélectif de l'art sculptural libanais depuis Youssef Hoayek, Salwa Raouda Choucair et les Basbous jusqu'à la génération des Rudy Rahmé, Samar Mogarbel, Charles Khoury, Ziad Abillama, en passant par Zaven, Amine el-Bacha ou encore Naïm Doumit, pour n'en citer que quelques-uns. Le musée d'art moderne et contemporain (MaCam) a réussi son pari : il est devenu la plateforme des sculpteurs libanais. Il ouvre ses portes cette nuit.

Balamand
l'ethnologie à portée de main

Une cuillère vaut bien une œuvre d'art. Les ethnologues prônent une ouverture vers tous les objets témoignant de la vie de l'homme. La collection du musée de Balamand, dans le Koura, présente les anciens outils agricoles, les ustensiles et le mobilier des maisons, tant villageoises qu'urbaines. Une occasion pour les jeunes de découvrir la mikwâyé (fer à repasser) des années 1930, le coffre du trousseau de la mariée, le rouet à manivelle qui permettait de filer la laine et tant d'autres objets... Un concert est prévu à 20h30.


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Informations pratiques

Pour visiter les musées de Beyrouth, des navettes seront disponibles toutes les 30 minutes devant le Musée national. Pour l'itinéraire vers le nord du Liban, des navettes gratuites sont mises à disposition au Liban Park, Berytech, à 17h précises, sous présentation du ticket Ihjoz (sur Ihjoz.com). En cours de route, des arrêts de 30 minutes sont prévus au musée du catholicossat de Cilicie (Antélias), des orphelins du génocide arménien Aram Bezikian à Jbeil et au musée MaCAM – à Allita, Jbeil –, avant d'arriver au musée ethnographique de l'Université de Balamand (Koura). Puis retour à Beyrouth.
Un autre itinéraire vers Balamand est prévu sans aucun arrêt.
Attention : veuillez garder votre ticket avec vous tout le temps. Il vous sera demandé de le présenter à chaque fois que vous remonterez dans le bus.

 

Pour mémoire
Tout le programme pour vivre pleinement la Nuit des musées

De Saïda à Balamand en passant par Beyrouth, Antélias et Jbeil, 17 institutions culturelles participent à la Nuit des musées, lancée par le ministère de la Culture en 2014. L'occasion de découvrir autrement, en nocturne et gratuitement, la richesse et la diversité des œuvres de toutes les cultures et époques. Un rendez-vous immanquable pour les férus d'art et de patrimoine, mais...

commentaires (2)

Super intéressant ,bravo .

Antoine Sabbagha

11 h 43, le 07 avril 2017

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Super intéressant ,bravo .

    Antoine Sabbagha

    11 h 43, le 07 avril 2017

  • TRES... TRES INTERESSANT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 53, le 07 avril 2017

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