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Agenda

Quand elle mettait en garde les Lions contre les Gémeaux...

Plus qu'une assistante de direction qui avait la tâche délicate de gérer au quotidien mon agenda et celui de mon ami Issa Goraieb, ainsi que de taper nos courriers divers, Josette Nahas était, à une époque où le téléphone mobile n'avait pas encore été inventé, la voix et le sourire de L'Orient-Le Jour. Installée avec son attendrissante maladresse dans le bureau qui donnait sur nos deux portes, elle filtrait les appels et les importuns, mentait avec grâce quand il le fallait et connaissait nos vies par le menu. Entrée à L'Orient-Le Jour en 1980, elle a été si longtemps présente à nos côtés que je ne me souviens plus comment elle a été recrutée. Probablement avait-elle répondu à une annonce, elle qui ne perdait pas une miette de ce qui s'écrivait dans ce journal. Et ces « miettes », nom avec lequel nous désignions les rubriques subsidiaires, telles que l'agenda culturel, les mots croisés et fléchés, la fiche cuisine et l'horoscope, petits loisirs si bienvenus pour les lecteurs en temps de guerre, c'est Josette qui avait décidé de s'en charger. Elle les appelait fatafit. Et Josette, on peut aujourd'hui le révéler, allait jusqu'à rédiger elle-même l'horoscope. Il faut imaginer une époque sans internet, en perpétuelle attente d'un improbable courrier. Nous recevions l'horoscope à travers un abonnement, et quand celui-ci n'était pas livré, il fallait improviser. Entre nous, nous l'appelions donc Madame Soleil ! Et du soleil, avec sa joie de vivre, sa tendresse toute maternelle et sa bonne humeur, elle en avait le rayonnement. Josette connaissait le signe astrologique de chaque collaborateur et s'inspirait de nos vies pour conclure de petits arrangements avec le destin. Qu'une nouvelle recrue, du signe du Lion, ait eu le béguin pour un rédacteur sportif lunatique et Gémeaux, elle se hâtait, par exemple, d'appeler tous les Lions de la planète à se tenir à distance des Gémeaux. Chère Josette, pilier de ces temps déraisonnables, elle nous manquera infiniment. Que le ciel lui soit propice, elle qui l'a si souvent inspiré.

Plus qu'une assistante de direction qui avait la tâche délicate de gérer au quotidien mon agenda et celui de mon ami Issa Goraieb, ainsi que de taper nos courriers divers, Josette Nahas était, à une époque où le téléphone mobile n'avait pas encore été inventé, la voix et le sourire de L'Orient-Le Jour. Installée avec son attendrissante maladresse dans le bureau qui donnait sur nos deux portes, elle filtrait les appels et les importuns, mentait avec grâce quand il le fallait et connaissait nos vies par le menu. Entrée à L'Orient-Le Jour en 1980, elle a été si longtemps présente à nos côtés que je ne me souviens plus comment elle a été recrutée. Probablement avait-elle répondu à une annonce, elle qui ne perdait pas une miette de ce qui s'écrivait dans ce journal. Et ces « miettes », nom avec lequel nous...