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Liban

Pierre Raffoul, retour aux sources

Sans doute à contrecœur, Pierre Raffoul a dû mettre, une fois n'est pas coutume, sa modestie et sa discrétion de côté. En Australie, il est plus qu'un cadre du CPL en visite ou même un ministre, il est la dynamo, voire l'âme de tous les aounistes qui, à partir de 1990, lorsqu'ils ont été pourchassés par les forces qui ont pris le pouvoir au Liban, se sont réfugiés dans ce pays lointain. Sa présence parmi eux, en tant que ministre d'État, est la concrétisation de leur victoire et le couronnement de leur longue lutte dans les pires conditions à l'ombre du « général Michel Aoun ». Ils racontent tous avec émotion comment, à peine arrivé en Australie, après avoir été menacé de mort au Liban, Raffoul a voulu organiser la présence des partisans de Aoun et créer un journal puis une radio qui étaient encore les seuls moyens de communication avec « le général », condamné à l'exil et interdit de parler. Il a été ensuite à l'origine de la stratégie d'infiltrer les centres de décision en Australie, autrement dit, les deux principaux partis politiques, pour faire du lobbying en faveur de Aoun et parvenir enfin à l'inviter hors de son lieu d'exil forcé. Le Liban lui était interdit, la France le voulait muet, c'est l'Australie qui l'a accueilli pour sa première sortie et a été sa voix lorsqu'il ne pouvait pas parler... C'est donc dans ce pays, et surtout à Sydney que Raffoul se sent dans son élément, Sydney où il a passé plusieurs années, où ses enfants ont grandi et ont été à l'école maronite des sœurs de la Sainte-Famille. La supérieure de l'école n'était d'ailleurs pas peu fière de rappeler que ce père discret et attentif est devenu ministre. Devant les élèves de la Sainte-Famille, rassemblés dans la grande salle de l'école, pour accueillir la délégation libanaise dirigée par le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, Raffoul a prononcé un discours plein d'émotion, de conviction et d'engagement envers la cause à laquelle il croit plus que jamais.
Cette même émotion s'est retrouvée dans le mot qu'il a prononcé au dîner organisé par le CPL à Sydney devant des partisans tout heureux de célébrer avec l'ancien compagnon de lutte la victoire de l'élection présidentielle. À Sydney, Raffoul connaît tout le monde et tout le monde le connaît. Il traite d'ailleurs tous les présents comme les membres de sa propre famille, sa sœur, ses neveux installés en Australie. À chaque phrase, il continue d'évoquer le président, qui, pour lui, restera toujours le « général ». Rien n'est plus éloigné de sa nature que la volonté de se mettre en avant. C'est pourquoi et presque avec soulagement qu'il a laissé le ministre des AE prendre le relais à la tribune et annoncer les positions politiques. Son rôle à lui, c'est d'être là, à côté de tous, un éternel militant...

Sans doute à contrecœur, Pierre Raffoul a dû mettre, une fois n'est pas coutume, sa modestie et sa discrétion de côté. En Australie, il est plus qu'un cadre du CPL en visite ou même un ministre, il est la dynamo, voire l'âme de tous les aounistes qui, à partir de 1990, lorsqu'ils ont été pourchassés par les forces qui ont pris le pouvoir au Liban, se sont réfugiés dans ce pays...

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