Autriche : hausse des incidents visant les foyers de migrants

L'Autriche a enregistré en 2106 une nette augmentation des incidents visant les foyers de migrants, allant des graffitis au jet de cocktails Molotov, avec 49 cas contre 25 en 2015, ont annoncé les autorités vendredi.

Parmi les violences répertoriées par le ministère de l'Intérieur, en réponse à une question parlementaire, figuraient des graffitis racistes, tentative d'incendie, jets de pierre contre les bâtiments, jets de cocktails Molotov, dégradation des canalisations de gaz.

Selon le député des Verts à l'origine de cette question, Albert Steinhauser, 44 de ces cas étaient clairement motivés par la haine et les auteurs de la grande majorité d'entre eux n'ont pas été identifiés, a-t-il indiqué à l'agence autrichienne APA.

L'Autriche a reçu plus de 130.000 demandes d'asile depuis 2015 en lien avec la crise migratoire inédite qu'a connue l'Europe et ce pays de 8,7 millions d'habitants a été l'une des principales destinations de ce flux au regard de l'importance de sa population.

Un "baromètre de l'intégration" publié la semaine dernière a également fait apparaître une dégradation de la perception de l'immigration : 51% des personnes interrogées par cette étude jugeaient mauvais "le vivre ensemble" avec les migrants, contre 43% un an plus tôt.

Le ministère de l'Intérieur a également signalé dans sa réponse au parlement avoir répertorié en 2016 49 incidents commis par les migrants eux-mêmes dans les foyers, parmi lesquels des actes de violence, menaces de mort, harcèlement et vandalisme. Aucun chiffre de comparaison avec l'année précédente n'a été publié.

"Nous supposons que les traumatismes, les expériences de guerre et de violence extrême jouent un rôle", a estimé le député Steinhauser, appelant à une meilleure prise en charge psychiatrique.

Le parti d'extrême droite autrichien FPÖ a surfé sur les inquiétudes suscitées par cet afflux migratoire et son candidat Norbert Hofer s'était qualifié, en 2016, pour le second tour de l'élection présidentielle finalement remportée par le Vert Alexander Van der Bellen.

La coalition centriste au pouvoir à Vienne a elle-même durci sa ligne en matière de politique migratoire et d'intégration des étrangers tout en prenant des mesures pour augmenter les expulsions de migrants dont les demandes d'asile sont rejetées.

Le chancelier social-démocrate Christian Kern a écrit cette semaine à la Commission européenne pour obtenir que l'Autriche, qui n'a accueilli aucun réfugié dans le cadre du plan européen de relocalisation au départ de la Grèce et de l'Italie, soit affranchie de cet engagement.