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Moyen Orient et Monde - Royaume-Uni

Theresa May signe la lettre du Brexit

L'Écosse veut un référendum d'indépendance.

Theresa May signe la lettre qui sera remise aujourd’hui à Bruxelles pour déclencher le Brexit. Christopher Furlong/AFP/POOL

Theresa May a signé hier soir la lettre qui sera remise aujourd'hui à Bruxelles pour déclencher le Brexit, tandis que les députés écossais autorisaient leur Première ministre Nicola Sturgeon à demander à Londres un nouveau référendum d'indépendance. Downing Street a rendu publique hier soir la photo immortalisant le moment où Theresa May a signé la lettre officielle qui va bouleverser le destin du Royaume-Uni lorsqu'elle sera remise aujourd'hui en fin de matinée au président du Conseil européen Donald Tusk. Des extraits du discours qu'elle devait prononcer aujourd'hui devant le Parlement britannique ont également été dévoilés.
« Quand je vais m'asseoir à la table des négociations pendant ces prochains mois, je vais représenter toutes les personnes du Royaume-Uni (...) et oui, les citoyens européens qui ont fait de ce pays leur maison », doit dire Theresa May aux députés en annonçant avoir formellement activé l'article 50 du traité de Lisbonne.
Hier, elle s'était entretenue au téléphone avec Donald Tusk, avec le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et avec la chancelière allemande Angela Merkel « pour les tenir informés » avant la remise de la lettre de notification du Brexit, selon son porte-parole. « Ils se sont entendus sur le fait qu'une UE forte était dans l'intérêt de tous et que le Royaume-Uni resterait un allié proche et engagé », a indiqué ce porte-parole mardi soir.

« Démocratiquement indéfendable »
Quelques heures plus tôt, le Parlement régional écossais, dominé par les indépendantistes du parti national écossais SNP, s'est prononcé, par 69 voix contre 59, en faveur d'une nouvelle consultation populaire après celle perdue en 2014. La motion adoptée prévoit que la consultation se tienne entre l'automne 2018 et le printemps 2019.
Nicola Sturgeon doit désormais obtenir l'accord de la Première ministre Theresa May et du Parlement de Westminster pour organiser cette seconde consultation. Mais hier, les deux femmes ont campé sur leurs positions : Theresa May a répété, par la voix de l'un de ses porte-parole, que « ce n'était pas le moment pour un référendum d'indépendance » et qu'elle « n'allait pas entrer dans des négociations sur la proposition du gouvernement écossais ».
Nicola Sturgeon a quant à elle insisté sur le fait « qu'il serait démocratiquement indéfendable et tout à fait insoutenable de tenter de s'opposer » à la tenue de ce second référendum désormais réclamé par les élus écossais.
Sans le Brexit, approuvé par 52 % des Britanniques mais rejeté par 62 % des Écossais, la Première ministre écossaise n'aurait pas demandé si tôt l'organisation d'un nouveau référendum d'autodétermination, trois ans seulement après celui perdu par les indépendantistes (à 55 % contre 45 %) en 2014. « Les circonstances ont changé avec le Brexit », a insisté Nicola Sturgeon, qui veut que l'Écosse continue à faire partie au moins du marché unique européen.
Si Theresa May ne veut, pour l'heure, pas entendre parler de ce vote et a en théorie le pouvoir de bloquer l'initiative, il sera compliqué pour elle de s'opposer au souhait du Parlement écossais.

« Impossible à arrêter »
À défaut d'entraver le processus, Theresa May pourrait plutôt chercher à devenir maîtresse du calendrier en repoussant au maximum la date d'un nouveau référendum, au-delà de la sortie effective du Royaume-Uni de l'UE. Nicola Sturgeon a d'ores et déjà fait savoir qu'elle serait « ouverte à la discussion » sur ce point.
Theresa May, qui doit également gérer une crise politique en Irlande du Nord, est déterminée à tout faire pour sauvegarder l'unité du Royaume-Uni, mise à rude épreuve depuis le référendum sur l'UE du 23 juin 2016. « Face aux opportunités qui se présenteront devant nous lors de ce périple mémorable, nos valeurs partagées, nos intérêts et nos ambitions peuvent et doivent nous rassembler », doit-elle également appeler de ses vœux aujourd'hui devant le Parlement.
Si Mme Sturgeon parvient à décrocher l'organisation d'un nouveau référendum, elle devra encore convaincre les Écossais. Selon un sondage publié il y a une semaine, seuls 44 % d'entre eux sont à ce jour favorables à l'indépendance.
Quant au Brexit, après son lancement aujourd'hui, le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, a prévenu la semaine dernière que le Royaume-Uni devrait commencer par solder ses comptes avant de quitter l'UE. Une facture évaluée par un haut responsable européen entre 55 et 60 milliards d'euros.
Mais le ministre britannique du Brexit, David Davis, a répondu lundi sur la BBC qu'il ne pensait « pas voir un tel montant changer de main », laissant présager des négociations longues et difficiles.
(Source : AFP)

Theresa May a signé hier soir la lettre qui sera remise aujourd'hui à Bruxelles pour déclencher le Brexit, tandis que les députés écossais autorisaient leur Première ministre Nicola Sturgeon à demander à Londres un nouveau référendum d'indépendance. Downing Street a rendu publique hier soir la photo immortalisant le moment où Theresa May a signé la lettre officielle qui va...

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