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Moyen Orient et Monde - Syrie

Progression des forces kurdes face à l’EI près du barrage de Taqba

Le chef de la délégation de l'opposition a répété hier que le président « Bachar el-Assad et sa clique » ne « peuvent avoir aucun rôle » dans le futur, même proche, de la Syrie.

Des membres des Forces démocratiques syriennes (FDS) inspectent le barrage de Taqba, qu’ils ont en partie repris aux combattants de l’État islamique (EI). Delil Souleiman/AFP

Des combattants arabes et kurdes syriens tentaient hier d'avancer vers la ville et le barrage de Tabqa aux mains de l'État islamique (EI).
Les Forces démocratiques syriennes (FDS), appuyées dans les airs par la coalition internationale dirigée par les États-Unis et au sol par des conseillers militaires américains, ont pris dimanche l'aéroport militaire de Tabqa. Elles veulent désormais avancer vers le nord en direction de la ville voisine de Tabqa, et cherchent dans le même temps à prendre l'important barrage éponyme, situé au nord de la ville. Situé sur l'Euphrate, ce barrage est le plus grand de Syrie. Selon un journaliste de l'AFP sur place, les FDS ont pu entrer hier dans l'immense complexe par son accès nord, mais le barrage lui-même est toujours contrôlé par l'EI. Le long de la route menant à cet accès, il a vu des épaves de voitures brûlées et deux chars renversés, et dans l'eau d'un canal, plusieurs corps semblant être ceux de jihadistes. Une prise de l'aéroport, de la ville et du barrage de Tabqa, à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de Raqqa, permettrait aux FDS d'avancer vers le fief syrien de l'EI à partir du sud pour achever leur manœuvre d'encerclement, selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les FDS sont actuellement à 26 km au nord, 18 km à l'est et 29 km à l'ouest de Raqqa. Leur position la plus proche est à 8 km au nord-est de la ville. La seule ouverture pour les jihadistes se trouve au sud de la cité, et ils doivent traverser l'Euphrate pour sortir par là.

« Avec précision »
L'alliance de combattants kurdes et arabes a souligné que « l'opération militaire à Tabqa se déroulait lentement et avec précision » pour éviter tout dommage au barrage. « Pour cela, le contrôler prendra du temps », selon Talal Sello, porte-parole des FDS. D'après M. Sello, il faudra donc encore « plusieurs semaines » avant de pouvoir assiéger Raqqa.
Selon un responsable technique sur place, le barrage ne fonctionne plus depuis dimanche, après que des bombardements ont mis hors service la centrale qui l'approvisionne en électricité, et cela risque maintenant d'entraîner une dangereuse montée des eaux. Les FDS ont d'ailleurs annoncé hier avoir arrêté l'assaut pendant quatre heures afin de permettre à des ouvriers d'aller effectuer des réparations dans la centrale électrique du barrage. La coalition internationale a souligné « prendre toutes les précautions pour assurer l'intégrité du barrage de Tabqa » dans le cadre de ses opérations de bombardements aériens. « À notre connaissance, le barrage n'a pas été structurellement endommagé », a-t-elle indiqué.

« Crise terrible »
Parallèlement, le dernier quartier pro-opposition de Homs a été le lieu d'une nouvelle opération d'évacuation, en vertu de laquelle les insurgés sont autorisés à partir vers des zones tenues par les rebelles en échange de la levée du siège par le régime. Environ 1 900 personnes – dont 670 rebelles – ont ainsi été évacuées du quartier de Waer, a indiqué le gouverneur provincial Talal Barazi.
Sur le plan diplomatique, des négociations entre régime et opposition lancées la semaine dernière à Genève et censées se pencher sur les moyens de mettre fin à ce conflit n'ont enregistré aucun progrès. Le chef de la délégation de l'opposition a répété hier que le président « Bachar el-Assad et sa clique » ne « peuvent avoir aucun rôle » dans le futur, même proche, de la Syrie. Nasr el-Hariri a précisé qu'il devait rencontrer le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov dans les deux prochains jours.
L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, est arrivé hier en Jordanie pour assister mercredi au sommet de la Ligue arabe. Le chef de l'organisation panarabe, dont la Syrie a été suspendue en 2011, a pour sa part exhorté les États membres à déployer plus d'efforts pour résoudre le conflit syrien. « Il n'est pas juste que ce genre de crise terrible se retrouve entre les mains de puissances internationales et régionales qui peuvent les gérer à leur guise et les contrôler selon leurs propres intérêts », a déclaré Ahmad Aboul Gheit, parlant de « grave menace pour la sécurité arabe ».
(Source : AFP)

Des combattants arabes et kurdes syriens tentaient hier d'avancer vers la ville et le barrage de Tabqa aux mains de l'État islamique (EI).Les Forces démocratiques syriennes (FDS), appuyées dans les airs par la coalition internationale dirigée par les États-Unis et au sol par des conseillers militaires américains, ont pris dimanche l'aéroport militaire de Tabqa. Elles veulent désormais...

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