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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Polémique en Israël sur la loi Facebook

Le gouvernement israélien souhaite que Facebook retire définitivement tous les contenus discriminatoires incitant à la violence. Joël Saget/AFP

Le gouvernement israélien souhaite que Facebook censure tous les propos contenant les mots « intifada », « attaque au couteau », « nazis » et « chahid » (martyr, en arabe). Afin d'appuyer cette demande, le gouvernement a rédigé un projet de loi permettant à la justice israélienne de contraindre des géants du Web tels que Facebook, Google ou YouTube à supprimer des contenus sujets à encourager toute forme de violence. Approuvée en première lecture le 3 janvier dernier à la Knesset, la « loi Facebook » est actuellement examinée par le Parlement en deuxième lecture.

« Tout comme les vidéos de l'État islamique (EI) sont traquées et supprimées du réseau, nous voulons qu'ils entreprennent les mêmes actions contre les contenus palestiniens qui incitent au terrorisme », a expliqué la ministre de la Justice Ayelet Shaked, lors d'une conférence de presse sur le thème du contre-terrorisme à Tel-Aviv. Sont visés les contenus antisionistes, les dessins incitant à la violence et les statuts haineux à l'encontre des soldats israéliens. Le texte ne précise pas clairement si les contenus racistes anti-arabes seront également visés par la mesure. Une étude menée par l'association « Évolution des réseaux sociaux » (Hamleh) indique pourtant que ces contenus sont très présents sur la Toile. Ils ont été multipliés par deux en 2016. L'étude démontre que cette même année, 60 000 ressortissants de l'État hébreu ont partagé des contenus racistes sur leur compte Facebook. Ainsi, des propos racistes sont diffusés sur la Toile toutes les 46 secondes par les Israéliens.
Les premières versions de la loi ont déjà créé la polémique. Le texte prévoit notamment que les géants du Web puissent fournir des informations à l'État israélien. Une mesure très critiquée par les défenseurs des droits à la liberté d'expression. Des organisations défendant les droits de l'homme estiment que ce texte ne respecte pas les principes mêmes de la liberté d'expression. D'anodines publications critiquant l'État hébreu pourraient donc faire l'objet de suppression, voire de sanction auprès des auteurs.
Israël n'est pas le seul pays à faire ce genre de demande. L'Allemagne avait, en 2015, exigé de Facebook la suppression de tous les contenus racistes sous 24 heures après leur publication. Mais d'après l'Institut pour la démocratie en Israël, ce projet de loi est « sans précédent » en comparaison avec les diverses législations mises en place dans le monde. L'Institut appréhende que ce texte « facilite un niveau de censure disproportionné ». De leur côté, les Palestiniens craignent que cette mesure ne mène à une censure de l'information. Israël est soupçonné d'être à l'origine de la fermeture de deux comptes Facebook en septembre dernier. En réaction au projet de loi, les géants du Web ont accepté de supprimer certains contenus, mais Facebook a de son côté exigé de se baser sur sa propre charte de la liberté d'expression.

Le gouvernement israélien souhaite que Facebook censure tous les propos contenant les mots « intifada », « attaque au couteau », « nazis » et « chahid » (martyr, en arabe). Afin d'appuyer cette demande, le gouvernement a rédigé un projet de loi permettant à la justice israélienne de contraindre des géants du Web tels que Facebook, Google ou YouTube à supprimer des contenus...

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