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Moyen Orient et Monde - Polémique

Erdogan s’en prend de plus belle à Merkel

Pour le patron des renseignements extérieurs allemands, Gülen n'est pas l'instigateur du putsch manqué de juillet dernier.

Le président Recep Tayyip Erdogan a accusé la chancelière allemande Angela Merkel de « pratiques nazies ». Le bureau de presse de la présidence turque/AFP

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'en est pris personnellement hier à la chancelière allemande Angela Merkel, l'accusant de pratiques « nazies », la tension entre les deux pays reprenant de plus belle.
Les relations entre la Turquie et l'Union européenne traversent une crise aiguë, alors que les accès de fièvre se multiplient à l'approche du référendum du 16 avril qui doit renforcer les pouvoirs du président Erdogan. Les refus successifs depuis le début du mois de l'Allemagne et d'autres pays de l'UE comme les Pays-Bas de laisser des ministres turcs participer sur leur sol à des meetings auprès de la diaspora en faveur du « oui » au référendum ont suscité la fureur de l'homme fort d'Ankara, qui a affirmé faire face à des pratiques dignes du nazisme en Europe. « Quand on les traite de nazis, cela ne leur plaît pas. Ils manifestent leur solidarité. En particulier Merkel », a déclaré M. Erdogan hier dans un discours télévisé. « Mais tu as recours en ce moment précis à des pratiques nazies », a-t-il alors lancé à l'adresse de la chancelière.
L'Allemagne, qui héberge la plus importante diaspora turque au monde, dont 1,4 million de personnes inscrites sur les listes électorales consulaires, est au centre de la crise entre la Turquie et l'Europe. Une proche de la chancelière allemande, Julia Klöckner, vice-présidente du parti conservateur CDU, a appelé à répondre avec fermeté. « Est-ce que monsieur Erdogan a encore tous ses esprits ? » s'est-elle interrogée devant la presse, appelant à supprimer « les aides financières qui se montent en milliards d'euros de l'Union européenne ».Le chef de la diplomatie allemande a déclaré avoir dit hier à son homologue turc que son président avait « dépassé une limite » en accusant ainsi Angela Merkel. « Nous sommes tolérants mais nous ne sommes pas des imbéciles », a déclaré Sigmar Gabriel au quotidien allemand Passauer Neue Presse à paraître aujourd'hui, « c'est la raison pour laquelle j'ai fait savoir très clairement à mon homologue turc (Mevlut Cavusoglu) qu'une limite avait été ici franchie » suite aux propos « choquants » de M. Erdogan.
En outre, interrogé hier sur l'antenne de la chaîne de télévision CNN Turk, le porte-parole de la présidence, Ibrahim Kalim, a parlé d'une montée de la « Turquiephobie » en Europe pour expliquer les réactions enregistrées ici et là face à Ankara.

« Plus éloignés que jamais » de l'UE
La Turquie a par ailleurs réagi avec véhémence aux propos du patron des renseignements extérieurs allemands, qui avait estimé dans un entretien publié samedi par l'hebdomadaire Der Spiegel qu'Ankara n'avait pas réussi à « convaincre » de la responsabilité du prédicateur Fethullah Gülen dans le putsch manqué de juillet dernier. Cette déclaration vise à « blanchir » le groupe de Gülen en Europe, s'est insurgé à la télévision le porte-parole de la présidence turque.
Le prédicateur exilé aux États-Unis Fethullah Gülen, à la tête d'un vaste réseau d'écoles, d'entreprises et d'ONG, est accusé par les autorités turques d'avoir ourdi la tentative de putsch du 15 juillet 2016. Il dément catégoriquement toute implication.
Cet accès de tension a encore écarté la perspective d'une intégration de la Turquie à l'UE, qui a pourtant été un leitmotiv des autorités turques depuis un demi-siècle. M. Erdogan a jeté de l'huile sur le feu samedi en déclarant s'attendre à ce que le Parlement vote, après le référendum du 16 avril, le retour de la peine capitale, abolie en 2004 dans le cadre de la candidature d'Ankara à l'entrée dans l'UE. « Si la peine de mort est réintroduite en Turquie, cela entraînera la fin des négociations », a commenté le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, dans l'édition dominicale du quotidien allemand Bild. « Nous sommes plus éloignés que jamais de l'entrée de la Turquie dans l'UE », a commenté de son côté le ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, dans Der Spiegel.
Le ministre danois des Affaires étrangères, Anders Samuelsen, a quant à lui annoncé hier qu'il convoquait l'ambassadeur de Turquie à Copenhague pour évoquer les menaces « inacceptables » dont avaient fait état, dans le quotidien Berlingske, des binationaux turco-danois critiques du président Erdogan.

(Source : AFP)

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'en est pris personnellement hier à la chancelière allemande Angela Merkel, l'accusant de pratiques « nazies », la tension entre les deux pays reprenant de plus belle.Les relations entre la Turquie et l'Union européenne traversent une crise aiguë, alors que les accès de fièvre se multiplient à l'approche du référendum du 16 avril qui doit...

commentaires (2)

L,OTTOMANIE ET L,OBSCURANTISME LE RONGENT... ET SES INEPTIES LE PROPULSENT !

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 53, le 20 mars 2017

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Commentaires (2)

  • L,OTTOMANIE ET L,OBSCURANTISME LE RONGENT... ET SES INEPTIES LE PROPULSENT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 53, le 20 mars 2017

  • Le despotisme de M. Erdogan n’est pas seulement un produit de sa mégalomanie mais pose la question de la compatibilité de l’islam politique avec la démocratie. La dérive autoritaire du régime dément la prétention de l’AKP à être un parti démocrate-musulman à l’instar des démocrates-chrétiens européens et enterre définitivement la candidature d’adhésion de la Turquie à l’UE.

    Tabet Ibrahim

    10 h 22, le 20 mars 2017

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