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Liban - Mission de paix

Des réductions budgétaires à l’ONU ne devraient pas affecter la Finul

François Delattre, ambassadeur permanent de France à l'ONU.

Alors que les regards restent rivés sur Washington en raison de la publication prochaine du budget pour l'exercice financier de 2018, à New York, on se pose des questions sur l'impact de la nouvelle politique financière sur le Palais de Verre, la contribution américaine au budget de l'ONU étant importante.

Ce qu'on sait, de source diplomatique de haut niveau, c'est qu'une éventuelle réduction budgétaire ne risque pas d'affecter les opérations de maintien de la paix dans le monde, notamment la Finul. Selon cette source, « il y a eu un examen stratégique pour déterminer si les moyens mis à la disposition de la force internationale lui permettent de remplir son mandat. La conclusion de cet examen a été que cette mission est l'une des plus efficaces. Pourquoi ? Parce la mission de la Finul est essentielle pour la stabilité de la région ». « Elle est considérée comme telle par les acteurs-clés, ce qui signifie que le Liban et Israël sont, tous les deux, sur la même longueur d'onde. C'est ce que disent les Américains », a-t-on ajouté de mêmes sources.

Lors d'une conférence de presse qu'il a tenue hier à la mission de la France à New York, le représentant permanent de la France auprès des Nations unies, l'ambassadeur François Delattre, a été interrogé sur le rôle de l'administration américaine et sa relation avec l'ONU. « Je ne commenterais pas le processus budgétaire à Washington, il s'agit là d'un ensemble de détails précis. Ce que je peux dire, alors que nous sommes confrontés à une accumulation de crises sans précédent, c'est que nous avons plus que jamais besoin à la fois d'une ONU forte et d'une Amérique qui reste attachée aux affaires mondiales », a-t-il dit.

 

(Lire aussi : Dans la bande frontalière, des mesures préventives pour protéger la Finul)

 

Priorité stratégique
« Nous avons besoin des deux, et c'est pour la France une priorité stratégique. La retraite et l'unilatéralisme des États-Unis, voire leur perception par d'autres acteurs, créeraient le risque de revenir aux anciennes sphères d'influence », a-t-il mis en garde. Et d'ajouter: « La politique et l'histoire nous apprennent que cela n'a mené qu'à une plus grande instabilité. Nous n'en sommes encore pas là. » Le représentant de la France a estimé « qu'en politique étrangère, comme en politique, la perception importe. Nous faisons confiance à nos amis américains pour prendre la bonne décision à cet égard », a-t-il dit. « Cela signifie que nous avons besoin des États-Unis pour continuer à financer l'ONU et spécialement les missions sur le terrain qui sont nécessaires au maintien de notre responsabilité commune, en particulier en ce qui concerne la paix et la sécurité », a-t-il insisté.

L'ambassadeur Delattre a rappelé les deux niveaux de discussions sur les opérations de maintien de la paix. Le Conseil de sécurité examine les différentes missions lorsque leur mandat est sur le point d'expirer avant que l'Assemblée générale ne planche de nouveau dessus pour approuver le budget des missions pour l'année prochaine. « Cette seconde étape ne doit pas être oubliée parce qu'elle est très importante », a-t-il noté. Pour ces deux séries de discussions, « nous allons travailler en étroite collaboration avec tous nos partenaires, y compris nos collègues américains, notamment avec notre collègue Nikky Haley (ambassadrice des États-Unis aux Nations unies) pour voir où nous pouvons progresser et réformer l'ONU », a-t-il relevé.
Cette conférence a permis au représentant de la France d'attirer l'attention de la presse sur les priorités de son pays et d'exprimer ses vues sur les réunions et les négociations en cours aux Nations unies. Commentant les deux premiers mois de l'entrée en fonctions du nouveau secrétaire général, Antonio Guterres, et de son équipe, il a salué la personnalité du nouveau locataire de l'ONU. Le représentant permanent de la France, qui a eu, à maintes reprises, l'occasion de le rencontrer, l'a décrit comme un homme « très impressionnant et fortement engagé ». « Il a déjà fait la différence sur plusieurs fronts. Et pour être franc, je pense qu'il a fait un début exceptionnel. Sous son leadership, l'ONU est en mouvement, il a un ensemble de priorités claires et une méthodologie pour surmonter ce que j'appellerais la mentalité du cloisonnement. Je peux dire qu'à chaque réunion, il apporte vraiment sa contribution personnelle au débat. Il parle sans notes. La réforme de l'ONU est dans son ADN », a-t-il soutenu.
Parlant de la vision du nouveau secrétaire général de l'ONU, l'ambassadeur Delattre a estimé qu'elle « combine la prévention, le maintien de la paix et la consolidation de la paix. Je pense qu'il réussira à la mettre en œuvre à l'ONU », a-t-il assuré.

 

 

 

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