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Moyen Orient et Monde - Crise

Erdogan impute aux Pays-Bas le massacre de Srebrenica

Ankara a menacé hier soir d'annuler unilatéralement le pacte migratoire de mars 2016 avec l'Union européenne.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a attisé hier la crise avec l’Europe en dénonçant son « fascisme débridé » et en imputant aux Pays-Bas le massacre de Srebrenica en ex-Yougoslavie. Bulent Kilic/AFP

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a attisé hier la crise avec l'Europe en dénonçant son « fascisme débridé » et en imputant aux Pays-Bas le massacre de Srebrenica en ex-Yougoslavie.
Les Pays-Bas « n'ont rien à voir avec la civilisation ni avec le monde moderne. Ce sont eux qui ont massacré plus de 8 000 Bosniens musulmans en Bosnie-Herzégovine lors du massacre de Srebrenica », a déclaré M. Erdogan lors d'un discours à Afyon dans l'ouest de la Turquie. Quelque 8 000 hommes et garçons musulmans avaient été tués par les forces serbes de Bosnie en juillet 1995 à Srebrenica, enclave qui était à l'époque sous la protection de Casques bleus néerlandais. Très remonté après l'annulation de plusieurs meetings électoraux de ses partisans en Allemagne et le refus des Pays-Bas d'autoriser deux de ses ministres à participer à de telles réunions, il a encore affirmé : « L'esprit de fascisme est débridé dans les rues de l'Europe. » Dénonçant le traitement selon lui discriminatoire réservé aux minorités ethniques et aux musulmans en Europe, il a ajouté dans une allusion aux nazis que « les juifs avaient été traités de la même manière par le passé ». « En accusant les pays européens de vouloir en revenir aux années noires du nazisme, Erdogan, conscient des problèmes que rencontrent les pays européens du fait de la montée des phénomènes populistes et extrémistes, entend leur donner une leçon de démocratie, au moment même où il s'apprête à faire voter par référendum un projet qui réduit la démocratie et l'État de droit », relève Jean Marcou, chercheur associé à l'Institut français d'études anatoliennes.

« Petite claque ottomane »
Au-delà des attaques verbales, la crise diplomatique a débordé hier sur Twitter avec le piratage de nombreux comptes, dont ceux d'Amnesty International, du ministère français de l'Économie ou de la BBC Amérique du Nord. En moins de 140 caractères, quelques émojis et une croix gammée, les hackers ont condensé dans leur message la rhétorique incendiaire dont usent les responsables turcs, M. Erdogan en tête, depuis le début de la crise à l'encontre de l'Allemagne et des Pays-Bas. « #Allemagne nazie #Pays-Bas nazis. Voici une petite claque ottomane pour vous. #Rendez-vous le 16 avril. Vous voulez savoir ce que j'ai écrit ? Apprenez le turc », indiquait le message en turc figurant sur des comptes piratés. Des captures d'écran ont été diffusées montrant les comptes également piratés de l'ancien Premier ministre français Alain Juppé, de l'ancien champion de tennis allemand Boris Becker, ou encore du club de football allemand du Borussia Dortmund. La cyberattaque et la nouvelle charge de M. Erdogan marquent un nouveau palier dans une crise qui ne connaît pas de répit à l'approche du référendum en Turquie et d'échéances électorales dans des pays européens où les mouvements populistes ou d'extrême droite ont le vent en poupe.

Persona non grata
Tout cela n'a pas manqué de faire réagir les responsables européens.
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker s'est dit « scandalisé » par les propos de M. Erdogan sur le « nazisme » de l'Allemagne et des Pays-Bas, les jugeant incompatibles avec l'ambition d'Ankara de rejoindre l'UE. Pour le président du Conseil européen Donald Tusk, ces propos sont « détachés de la réalité ». « C'est bien de condamner » ce qui se passe en Turquie, mais « soyons honnêtes, MM. Tusk et Juncker, il faut geler les négociations d'adhésion maintenant », a tonné hier dans l'hémicycle du Parlement européen le chef de file des eurodéputés libéraux, le Belge Guy Verhofstadt. Bild, plus gros quotidien allemand, revendiquait en une hier de dire « la vérité en face » à M. Erdogan, le proclamant persona non grata en Allemagne et dénonçant sa « folie du pouvoir ».
Mais Ankara a franchi un palier supplémentaire dans la soirée en menaçant, par la voie de son chef de la diplomatie, d'annuler unilatéralement le pacte migratoire de mars 2016 avec l'Union européenne, qui a permis de réduire considérablement les arrivées de migrants et de réfugiés en Europe. « Nous pouvons mettre fin (à cet accord) unilatéralement. Nous n'avons pas encore informé nos interlocuteurs (européens), tout cela est entre nos mains », a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu dans un entretien à la chaîne 24 TV, sur fonds de tensions avec plusieurs pays de l'UE. Il a reproché à l'UE de ne pas avoir donné son feu vert, contrairement à ce que prévoyait le pacte, à la libéralisation des visas pour les séjours courts de citoyens turcs dans l'UE.
(Source : AFP)

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a attisé hier la crise avec l'Europe en dénonçant son « fascisme débridé » et en imputant aux Pays-Bas le massacre de Srebrenica en ex-Yougoslavie.Les Pays-Bas « n'ont rien à voir avec la civilisation ni avec le monde moderne. Ce sont eux qui ont massacré plus de 8 000 Bosniens musulmans en Bosnie-Herzégovine lors du massacre de...

commentaires (2)

LES GENOCIDAIRES ACCUSENT LES AUTRES DE GENOCIDE... LES CRIMINELS CRIENT AUX CRIMINELS...

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 02, le 17 mars 2017

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Commentaires (2)

  • LES GENOCIDAIRES ACCUSENT LES AUTRES DE GENOCIDE... LES CRIMINELS CRIENT AUX CRIMINELS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 02, le 17 mars 2017

  • Je ne sais pas pourquoi mais là je le crois.. Vas y erdo vide ton sac sur tes (ex?) alliés du complot dans notre région. POUTINE TU ES UN GÉNIE. .HAHAHAHA ET TRÈS FORT LE DERNIER DES DERNIERS.

    FRIK-A-FRAK

    17 h 41, le 16 mars 2017

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