Réélection de Tusk/UE: la Pologne veut bloquer la déclaration finale du sommet

La Pologne, opposée à la réélection de son ancien Premier ministre Donald Tusk à la tête de l'UE, veut bloquer jeudi la déclaration finale que devaient publier les 28 dirigeants européens après leur sommet à Bruxelles, ont indiqué deux sources européennes à l'AFP.

"La Pologne s'oppose désormais aux conclusions" du sommet, a indiqué l'une de ces sources, qui tient à rester anonyme. "La Pologne bloque toutes les conclusions", a précisé une autre source.
Cela ne remet pas en cause la réélection de M. Tusk, qui a eu lieu jeudi après-midi, car il s'agit d'un acte séparé voté à la majorité qualifiée.

Mais le bras de fer engagé par la Première ministre polonaise Beata Szydlo avec ses homologues européens est susceptible de prolonger les débats au sein du Conseil européen, qui devait se pencher sur la croissance économique et l'emploi en Europe, la sécurité et les migrations, mais aussi la défense européenne et la "situation fragile" dans les Balkans occidentaux.

La Pologne, dont le gouvernement nationaliste et conservateur est en froid avec Bruxelles sur le respect de l'Etat de droit, a créé une situation inédite en proposant un candidat alternatif à M. Tusk, qui se représentait.
Varsovie estime que l'ancien Premier ministre libéral a manqué "d'impartialité" et de "neutralité", et lui reproche de s'être immiscé dans des débats de politique intérieure.

En réaction à la reconduction de M. Tusk, le ministre polonais des Affaires étrangères, Witold Waszczykowski, a accusé l'Union européenne d'être soumise au "diktat de Berlin".
Cela n'a pas empêché M. Tusk d'être réélu jeudi après-midi avec le soutien de 27 des 28 dirigeants à la tête du Conseil européen, instance au sein de laquelle ils se réunissent régulièrement pour fixer les grandes orientations politiques de l'Union européenne.
M. Tusk, qui avait pris ses fonctions en novembre 2014, pourra donc rester à ce poste jusqu'en novembre 2019.