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Liban - Convivialité

Raï de retour du Caire : Le terme minorité doit disparaître de nos dictionnaires

Le chef de Église maronite souligne l'exceptionnelle importance du congrès d'el-Azhar pour les rapports islamo-chrétiens.

Le patriarche Raï saluant le président Sissi au palais présidentiel du Caire. AFP/HO/Egyptian Presidency

Le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, est rentré hier d'Égypte, où il a participé aux travaux du congrès d'el-Azhar sur le thème « Liberté et citoyenneté... diversité et complémentarité ». En marge du congrès, le chef de l'Église maronite avait rencontré, jeudi, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et le pape des coptes-orthodoxes, Tawadros II.
Au salon d'honneur de l'aéroport Rafic Hariri, le patriarche, bombardé de questions par les journalistes, a d'abord tenu à saluer « l'ouverture arabe du président Michel Aoun » qui, a-t-il précisé, « a pavé la voie à sa propre visite » en Égypte. Il a ensuite souligné « l'exceptionnelle importance du congrès qui vient de se tenir pour les rapports islamo-chrétiens comme pour les rapports intermusulmans », en présence de représentants de soixante États arabes et musulmans.
Le patriarche a exprimé son appréciation pour des débats qui sont « sortis des sentiers battus », et ont courageusement abordé des thèmes comme celui des libertés et de la citoyenneté « qui sont peut-être familiers au Liban, mais qui n'ont jamais été posés de cette façon auparavant ».
Le congrès a permis à 260 intervenants de « parler la même langue », a dit le patriarche, « celui d'un monde qui a besoin de respirer, d'un monde qui a besoin de liberté, de diversité et de complémentarité ». « À l'époque de la mondialisation, il ne peut en être autrement », a martelé le patriarche, précisant qu'il avait évoqué tous ces thèmes avec le président égyptien et le pape des coptes. « Le mot minorité doit disparaître de nos dictionnaires et être remplacé par celui de citoyenneté », a insisté le patriarche, qui a condamné avec la dernière énergie « la violence perpétrée au nom de la religion ».
« J'ai senti lors de mon entretien avec le président Sissi, a précisé le patriarche Raï, qu'il a profondément conscience que le salut même du monde arabe et celui de la culture arabe que nous avons bâtie ensemble, musulmans et chrétiens, sont à ce prix. Il insiste aussi que c'est grâce à notre solidarité interne que nous pouvons nous dresser face au fanatisme, à la violence et aux crimes commis au nom de la religion. Il en va de même pour le pape Tawadros II. Nous avons également senti chez eux, et c'est là un sujet de fierté et de joie, un grand amour pour le Liban. »
« J'ai dit au président Sissi que nous avons besoin de sa voix et de celle de l'Égypte pour rétablir les solidarités rompues au sein du monde arabe », a conclu le patriarche.
S'exprimant à son tour, le ministre Michel Pharaon, qui avait accueilli le patriarche à sa descente d'avion, a affirmé que la participation du patriarche au colloque du Caire avait été « un grand défi ». « L'heure de la vérité a sonné pour le monde arabe », a-t-il ajouté.

Le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, est rentré hier d'Égypte, où il a participé aux travaux du congrès d'el-Azhar sur le thème « Liberté et citoyenneté... diversité et complémentarité ». En marge du congrès, le chef de l'Église maronite avait rencontré, jeudi, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et le pape des coptes-orthodoxes, Tawadros II.Au salon...

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