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Espagne : la dépouille de Franco reste pour l'instant dans son mausolée

La Cour suprême espagnole a estimé mardi qu'elle n'avait pas à statuer sur le retrait ou non des restes du dictateur Francisco Franco d'un mausolée controversé, en réponse à une requête déposée par l'ancien juge Baltasar Garzon, entre autres.

La Cour a "rejeté le recours déposé par Baltasar Garzon Real (et les deux avocats) Manuel Ollé Sesé et Eduardo Ranz Alonso", a-t-elle indiqué dans un communiqué. Baltasar Garzon, connu pour avoir ordonné l'arrestation de l'ex-dictateur chilien Augusto Pinochet en 1998 à Londres, avait déposé en novembre 2015 une requête auprès du gouvernement espagnol demandant le transfert des restes du dictateur et le retrait de symboles franquistes du "Valle de los Caidos" ("Vallée de ceux qui sont tombés").

Le Valle de los Caidos, gigantesque mausolée à environ 50 km de Madrid, fut en partie construit par quelque 20.000 travailleurs forcés républicains, défaits pendant la Guerre civile espagnole (1936-1939). Dans les années 1950, le régime de Franco y avait fait transférer les restes de plus de 30.000 victimes du conflit enterrées dans des fosses communes au nom de la "réconciliation". Des descendants de victimes se battent pour obtenir leur identification et réclament le retrait de la dépouille du "Caudillo", leur bourreau.

La requête de l'ancien juge Garzon visait le "silence administratif" du gouvernement conservateur à ce sujet. Ce dernier a finalement répondu en septembre 2016. Dans sa réponse, le gouvernement de Mariano Rajoy estimait que les plaignants devaient s'adresser à l'Eglise car les restes de Franco se trouvent dans une basilique "et c'est elle qui doit donner l'autorisation nécessaire" au transfert des restes.
La Cour a donc considéré mardi qu'elle n'a pas à être saisie, car le gouvernement a déjà répondu.

"La Cour se place du côté des bourreaux contre les victimes et leur droit à la vérité, à la justice et à la réparation", ont dénoncé les plaignants dans un communiqué en disant être prêts à aller devant la Cour constitutionnelle et la Cour européenne des droits de l'Homme. "L'Espagne ne peut continuer à ignorer les plus de 114.000 victimes du franquisme et continuer à financer un monument", comme le Valle de los Caidos, ont-ils expliqué.

En 2008, Baltasar Garzon avait ouvert la première instruction jamais menée en Espagne sur plus de 110.000 républicains disparus sous le régime de Franco. L'enquête avait été arrêtée pour avoir enfreint la loi d'amnistie votée en 1977, deux ans après la mort du dictateur.

La Cour suprême espagnole a estimé mardi qu'elle n'avait pas à statuer sur le retrait ou non des restes du dictateur Francisco Franco d'un mausolée controversé, en réponse à une requête déposée par l'ancien juge Baltasar Garzon, entre autres.La Cour a "rejeté le recours déposé par Baltasar Garzon Real (et les deux avocats) Manuel Ollé Sesé et Eduardo Ranz Alonso", a-t-elle indiqué...