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Moyen Orient et Monde - Syrie

Laborieuses discussions à Genève, violence sur le terrain

Un attentat à al-Bab fait plus de 50 morts.

Rakan Doukan (à gauche), principal opposant de la Syrie, discute avec Ziad al-Hariri (à droite) suite à une réunion avec l’envoyé syrien des Nations unies, hier, à Genève. Philippe Desmazes/AFP

L'ONU tentait péniblement hier de lancer des discussions de paix à Genève entre les deux principaux belligérants syriens, pendant que la violence se poursuivait dans ce conflit aux ramifications inextricables. Au deuxième jour du nouveau processus de négociations entre le régime de Damas et l'opposition syrienne, aucune discussion détaillée ne s'est encore engagée, ni avec l'ONU et encore moins entre les deux parties. M. de Mistura a rencontré hier successivement les représentants du régime et de l'opposition, et poursuivra ses entretiens durant le week-end, mais aucune question de procédure et, encore moins de fond, ne semblait réglée hier soir. « Ce sera un processus long et difficile », a répété en fin de journée Michael Contet, assistant de M. de Mistura, lors d'un point de presse. La question de savoir si les négociations se feraient en face à face, un format souhaité par l'ONU, n'est pas encore tranchée, a-t-il admis, évoquant des « difficultés ». Le médiateur de l'ONU a remis à chaque délégation un « papier », qui, selon des sources proches des négociations, mentionne les trois thèmes sur lesquels l'ONU veut engager les discussions : gouvernance, Constitution et élections.
Mais la gouvernance du pays pendant une période de transition est loin d'avoir le même sens pour Damas et ses alliés russe et iranien, d'un côté, pour l'opposition, de l'autre. Les premiers veulent que le président syrien Bachar el-Assad reste aux manettes jusqu'à ce que le « peuple » décide de son sort par les urnes. Les seconds réclament un « organe de transition ayant tous les pouvoirs exécutifs » tel qu'il avait été prévu dans un texte international de 2012 (communiqué de Genève), et qui selon eux écarte Assad du pouvoir.

Résolution à l'ONU
Au même moment à New York, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont réclamé hier à l'ONU des sanctions contre les auteurs d'attaques à l'arme chimique en Syrie, et un projet de résolution pourrait être soumis au vote dans les prochains jours.
Le régime de Damas et l'EI ont été mis en cause en octobre pour des attaques précises, dans un rapport de l'ONU et de l'organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). La Russie a déjà annoncé qu'elle mettrait son veto à un tel projet de résolution. Mais selon une source diplomatique française, même avec un veto, la résolution, soutenue par les États-Unis, adresserait un « message fort » au régime de Damas et à son allié indéfectible russe au moment où se tiennent les pourparlers de Genève.
Pendant ce temps, la violence secoue toujours la Syrie. Un attentat-suicide revendiqué par le groupe jihadiste État islamique (EI) a ainsi fait plus de 50 morts, 34 civils et 17 rebelles, hier près d'al-Bab, fief de l'EI dans le nord du pays, qui avait été repris la veille par les insurgés alliés aux Turcs. Un autre attentat contre un barrage à l'entrée d'al-Bab a tué deux soldats turcs. Ces attaques ne sont pas directement liées aux négociations de Genève puisque l'EI est exclu du processus intersyrien, mais elles illustrent la fragilité de toute « normalisation » dans un pays ravagé par six ans de guerre, et où interviennent des acteurs multiples aux agendas différents.
Par ailleurs, une trentaine de rebelles ont aussi été tués jeudi dans des raids aériens du régime syrien à l'ouest de la métropole d'Alep (Nord), reconquise fin décembre par les forces de Damas. Et selon l'OSDH, une famille de huit personnes, dont six enfants, a été décimée hier dans des frappes aériennes sur le village d'al-Hmeirat, dans la province de Hama (centre). Les frappes ont été conduites par l'aviation russe ou syrienne, selon l'ONG.
(Source : AFP)

L'ONU tentait péniblement hier de lancer des discussions de paix à Genève entre les deux principaux belligérants syriens, pendant que la violence se poursuivait dans ce conflit aux ramifications inextricables. Au deuxième jour du nouveau processus de négociations entre le régime de Damas et l'opposition syrienne, aucune discussion détaillée ne s'est encore engagée, ni avec...

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