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Liban - Dans les coulisses de la diplomatie

En Égypte comme en Jordanie, le Liban a trouvé une oreille attentive

Le chef de l'État et son homologue égyptien se sont promis d'imprimer au prochain sommet arabe, qui se tiendra fin mars à Amman, un cours plus ferme, apprend-on de source informée. Un cours qui se traduira par une plus grande solidarité entre les pays arabes, un sens plus urgent de la mission de la Ligue. Il s'agit de redresser la barre, après un affaissement de la solidarité arabe consécutif à l'éclatement de la crise syrienne (2011), et à la décision de certains États du Golfe, qui se sont engouffrés dans le conflit à partir de 2011.
C'est l'un des principaux fruits des visites effectuées par le chef de l'État en Égypte et en Jordanie, l'un des points sur lesquels il s'est le mieux entendu avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, apprend-on.
Le président Aoun, assurent les milieux cités, s'est vu promettre un appui plus substantiel de l'Égypte auprès des instances internationales. La position du Liban à l'égard des réfugiés syriens, en particulier, semble avoir été mieux comprise, le chef de l'État égyptien n'hésitant pas à multiplier les questions, et à aller dans les détails, s'interrogeant sur les possibilités réelles de rapatriement des réfugiés, si les régions qu'ils ont fuies sont désormais pacifiées.
Dans le même temps, soulignent ces milieux, le Liban et l'Égypte ont constaté leurs concordances de vues au sujet de la guerre en Syrie. C'est ainsi qu'ils partagent le sentiment que la fin du conflit n'est pas proche, à voir les maigres résultats des pourparlers d'Astana (Kazakhstan), le trop grand nombre d'interlocuteurs de l'opposition et le sentiment que le régime syrien n'a pas encore réalisé que son temps est fini.
Pourtant, aussi bien le Liban que l'Égypte sont fermement convaincus que la solution politique de la crise est le plus court chemin vers la paix, aussi ardues que s'annoncent les négociations.
Entre-temps, et comme l'a bien souligné le chef de l'État, la victoire sur le terrorisme ne doit pas être considérée comme acquise, même si une solution est trouvée, et les deux pays ont décidé de mettre en place de nouvelles règles d'échanges de renseignements, afin de traquer l'islamisme radical qui tentera de s'infiltrer aussi bien au Liban qu'en Égypte. L'État égyptien a par ailleurs ouvert les portes de son académie militaire à trente officiers libanais pour des sessions de formations spéciales.

Dollars et livres égyptiennes
Sur le plan économique aussi, les entretiens du chef de l'État ont marqué des points non négligeables. C'est ainsi que le président Sissi s'est montré sensible au déséquilibre de la balance commerciale entre le Liban et l'Égypte, et a promis de prendre des mesures susceptibles de la rééquilibrer. L'écoulement d'une partie de la production de pommes a été envisagée, à charge de surmonter l'obstacle de l'échange monétaire, les Libanais vendant en dollars et les négociants égyptiens réglant leurs achats en livres égyptiennes. On y travaille, a-t-on appris.
Pour sa part, l'Égypte a soulevé auprès des ministres libanais des points relatifs au travail et au séjour de la main-d'œuvre égyptienne au Liban. Même la rencontre du président Aoun avec le cheikh de l'Université el-Azhar n'a pas été indifférente, puisque le chef de l'État a été invité par ce dernier à assister au congrès organisé par al-Azhar le 28 février sur le thème de la lutte contre le terrorisme.
Le chef de l'État a également trouvé auprès du roi Abdallah de Jordanie une oreille attentive aux positions et aux besoins du Liban, qu'ils soient militaires, politiques ou économiques. En Jordanie comme en Égypte, les forces armées libanaises ont reçu des promesses de formation. Le roi Abdallah a même promis une aide à la Défense civile libanaise.
Enfin, sur le plan économique, le souverain jordanien a offert de faciliter le transit des marchandises libanaises se dirigeant vers le Golfe par le port d'Aqaba.

Le chef de l'État et son homologue égyptien se sont promis d'imprimer au prochain sommet arabe, qui se tiendra fin mars à Amman, un cours plus ferme, apprend-on de source informée. Un cours qui se traduira par une plus grande solidarité entre les pays arabes, un sens plus urgent de la mission de la Ligue. Il s'agit de redresser la barre, après un affaissement de la solidarité arabe...

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