Lavrov pour la poursuite des négociations de l’Onu sur la Syrie

La Russie soutient la poursuite des négociations sur la Syrie menées sous l'égide de l'Onu, a réaffirmé hier le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Dans un entretien publié sur le site internet du ministère, le chef de la diplomatie russe qualifie de « pas en avant » ces discussions organisées en janvier au Kazakhstan en vue de résoudre le conflit. Astana a accueilli les 23 et 24 janvier des pourparlers indirects entre le gouvernement syrien et une partie de la rébellion sous le parrainage de la Russie, de la Turquie et de l'Iran. Les trois pays se sont entendus pour instaurer un mécanisme de contrôle du cessez-le-feu en vigueur depuis la fin 2016 en Syrie.
Les négociations, qui se sont déroulées en présence de représentants du régime syrien et de groupes d'opposition, ne remplaceront jamais les discussions de Genève menées par l'émissaire de l'Onu, Staffan de Mistura, a toutefois insisté Sergueï Lavrov. Les pourparlers d'Astana ont marqué la preuve de l'influence croissante de la Russie au Proche-Orient aux dépens des États-Unis. Mais ils ont également souligné de profondes divergences entre Moscou et Téhéran, qui s'oppose à toute implication américaine dans le processus de sortie de crise.
Sergueï Lavrov a de son côté réaffirmé hier que les États-Unis et la Russie étaient en position de résoudre des questions bilatérales, d'améliorer leurs relations et de coordonner leurs efforts de lutte contre le terrorisme, à condition de faire preuve de respect mutuel.
Les prochaines discussions de Genève doivent s'ouvrir le 20 février. Entre-temps, Astana accueillera aujourd'hui une réunion de suivi.

Soutien appuyé de la coalition
Sur le terrain, les forces syriennes et leurs alliés ont grignoté du terrain hier face aux jihadistes du groupe État islamique sur plusieurs fronts dans le pays, selon un média officiel et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).Hier, elles se sont rapprochées de la ville d'al-Bab, le dernier bastion jihadiste dans la province septentrionale d'Alep. « Les forces du régime ont avancé et saisi Owaicheh, un village situé à l'est d'al-Bab », a indiqué l'OSDH. « Elles sont à quelques centaines de mètres de la seule route contrôlée par l'EI pour accéder à un territoire plus à l'est », a déclaré le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Les troupes du régime sont appuyées par les combattants du Hezbollah et l'artillerie russe, a-t-il précisé. Les forces gouvernementales sont à environ 5 km du sud de la ville, mais des rebelles appuyés par la Turquie ont déjà atteint les bords de la ville par le Nord.
Les forces d'Assad étaient aussi engagées hier contre les jihadistes dans la province de Homs. Selon M. Abdel Rahmane, les troupes ont capturé le champ pétrolier de Hayyan à l'ouest de la célèbre cité antique de Palmyre.
L'agence de presse officielle Sana a affirmé que « les troupes syriennes ont élargi leur zone de contrôle » près de Palmyre après avoir chassé l'EI de deux villages.
Par ailleurs, les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont annoncé durant le week-end que leur campagne contre Raqqa, bastion syrien de l'EI, était entrée dans une nouvelle phase. Dans un communiqué, les FDS expliquent se fixer comme objectif d'encercler Raqqa avec le « soutien de plus en plus appuyé de la coalition (conduite par les États-Unis) qui assure une couverture aérienne à la progression de nos forces », dit le communiqué. Elles cherchent également à couper les axes de communication entre Raqqa et la province de Deir ez-Zor. Un commandant des FDS a déclaré que ses troupes avaient progressé de quelques kilomètres en direction de l'est de Raqqa. Elles devront s'emparer de zones entourant la ville et de l'autoroute qui la relie à la province de Deir ez-Zor, que l'EI contrôle dans sa quasi-intégralité.

(Sources : agences)