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Économie

Le protectionnisme, arme politique plus que commerciale

America First... Tel était le thème central du discours d'investiture de Donald Trump. C'est la continuité de ses propos hostiles au libre-échange tenus durant la campagne. Pour Trump et ses conseillers, le commerce international est un jeu à somme nulle. Un déficit est une marque de faiblesse, un excédent le signe d'une concurrence déloyale. Il n'est jamais envisagé qu'il y a des avantages mutuels à l'échange. Dans cette vision des choses, il va sans dire que le cas chinois est insupportable. Le solde bilatéral est en 2016 de 350md$, pour un déficit total US de 500md$. Pour de nombreux produits exportés vers les US, la Chine est un lieu d'assemblage. La valeur de ses exportations surestime largement sa contribution en termes de valeur ajoutée. Ajusté de cet effet, son excédent serait bien moindre de l'ordre d'un tiers. Soit dit en passant, on observe un effet similaire sur le commerce USA-Mexique. L'autre grief récurrent entendu aux États-Unis à propos de la Chine concerne le taux de change. Il est admis que la Chine a longtemps œuvré pour avoir une devise faible en vue de gagner des parts de marché. Ces derniers temps, l'intervention des autorités monétaires chinoises a plutôt consisté à freiner la baisse de leur devise. Depuis 2014, les sorties de capitaux se sont intensifiées en Chine, poussant, toutes choses égales par ailleurs, le yuan à la baisse et l'excédent commercial à la hausse. Sur cette même période, la PBoC a réduit ses réserves de change afin de soutenir sa devise et éviter une dépréciation plus forte de sa devise. Ses réserves ont baissé de 513md$ en 2015 puis de 320md$ en 2014. Cela se traduit principalement par la vente de bons du Trésor américains. Ce comportement des autorités chinoises n'a rien de désintéressé, il va sans dire. Il vise principalement à conserver au yuan l'image d'une monnaie relativement stable et à rassurer sur l'état de l'économie chinoise. Face à la rhétorique protectionniste de Trump, le président chinois a pris la posture inverse au dernier sommet de Davos. Chacun a des armes pour déstabiliser l'autre (droits de douane contre manipulation du change). Deux perdants en perspective ?

Cet article est réalisé par Fidus

America First... Tel était le thème central du discours d'investiture de Donald Trump. C'est la continuité de ses propos hostiles au libre-échange tenus durant la campagne. Pour Trump et ses conseillers, le commerce international est un jeu à somme nulle. Un déficit est une marque de faiblesse, un excédent le signe d'une concurrence déloyale. Il n'est jamais envisagé qu'il y a des...

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