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Moyen Orient et Monde - Conflit

Optimisme à l’ouverture des négociations sur Chypre à Genève

Les délégations grecque et turque de Chypre se sont réunies hier à Genève pour trouver une solution au conflit qui les oppose depuis 40 ans.

Le président chypriote grec Nicos Anastasiades (à gauche) et Espen Barth Eide, conseiller spécial sur Chypre de l'ONU, arrivent pour le début des négociations à l'Office des Nations unies à Genève. Salvatore Di Nolfi/AFP/Pool

Les dirigeants chypriotes grecs et turcs de Chypre discutaient hier à Genève de l'avenir de l'île méditerranéenne, mais l'issue des négociations reste incertaine malgré l'optimisme ambiant. C'est la troisième fois depuis novembre que le dirigeant chypriote turc, Mustafa Akinci, et le président chypriote grec, Nicos Anastasiades, se retrouvent en Suisse. Ils ont discuté pendant près de quatre heures hier matin et devaient reprendre les discussions à 18h00 (17hH00 GMT), avec au menu la question de la gouvernance. Ils doivent négocier jusqu'à demain, puis une conférence sur Chypre doit se tenir jeudi, élargie aux trois « garants » de la sécurité de l'île : la Grèce, la Turquie et le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale, qui y dispose de bases militaires.
À son arrivée dimanche à Genève, M. Anastasiades s'est déclaré « confiant », tandis que M. Akinci a assuré être venu « dans un esprit positif ». Les deux dirigeants se sont engagés à présenter le 11 janvier des cartes sur le partage territorial des deux entités. Toutefois, les deux camps affichent toujours de profondes divergences sur les questions cruciales : arrangements territoriaux et de sécurité, restitution des propriétés spoliées, etc.
« Nous sommes actuellement au moment final, à un moment de vérité », a déclaré le médiateur de l'ONU, le diplomate norvégien Espen Barth Eide, devant la presse. Pour M. Eide, « la conférence du 12 (janvier) ne sera efficace que si nous obtenons des succès entre le 9 et le 11 ». Et il a mis en garde les parties : « Vous ne pouvez pas prendre pour acquis le fait que les conflits gelés restent gelés pour toujours. » L'ONU n'a en effet pas ménagé ses efforts pour remettre sur les rails le processus de négociations ouvert en mai 2015, et qui avait semblé s'effondrer lors de la dernière rencontre le 22 novembre au mont Pèlerin, en Suisse.
Chypre, qui compte environ un million d'habitants, est divisée depuis 1974, lorsque l'armée turque a envahi la partie nord de l'île en réaction à un coup d'État de Chypriotes grecs qui visait à rattacher le pays à la Grèce et suscitait une vive inquiétude de la minorité chypriote turque. Aujourd'hui, la République de Chypre, membre de l'Union européenne depuis 2004, n'exerce son autorité que sur la partie sud, où vivent les Chypriotes grecs. Les Chypriotes turcs habitent dans le Nord, où une République turque de Chypre du Nord (RTCN) autoproclamée n'est reconnue que par Ankara.
Une future solution de paix prévoit la création d'un État fédéral composé de deux entités, l'une chypriote grecque et l'autre chypriote turque. Au cours des dernières négociations, M. Anastasiades aurait proposé que la future entité chypriote turque obtienne 28,2 % du territoire, M. Akinci réclamant 29,2 %.

Le sujet très sensible dans chacune des communautés revêt une importance cruciale, car tout accord de paix sera soumis à un référendum de chaque côté de l'île. En 2004, un précédent plan de paix établi sous l'égide de l'ONU avait été rejeté par les Chypriotes grecs. D'autres divergences de taille demeurent. Les Chypriotes grecs réclament par exemple le départ des milliers de soldats turcs stationnés au Nord, tandis que les dirigeants chypriotes turcs souhaitent le maintien d'une présence militaire turque même réduite.
(Source : AFP)

Les dirigeants chypriotes grecs et turcs de Chypre discutaient hier à Genève de l'avenir de l'île méditerranéenne, mais l'issue des négociations reste incertaine malgré l'optimisme ambiant. C'est la troisième fois depuis novembre que le dirigeant chypriote turc, Mustafa Akinci, et le président chypriote grec, Nicos Anastasiades, se retrouvent en Suisse. Ils ont discuté pendant près de...

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