Rechercher
Rechercher

Économie - États-Unis

Les constructeurs automobiles montrent patte blanche à Trump

Le président élu, parti en croisade contre les délocalisations, accentue la pression sur les grands noms du secteur automobile, réunis à l'occasion du Salon annuel de Detroit.

Le PDG de Toyota, Akio Toyoda, présente la nouvelle Camry 2018 au grand Salon de l’automobile à Detroit. Scott Olson/AFP

Mis sous pression par Donald Trump, les grands groupes automobiles ont montré patte blanche hier au Salon de Detroit en vantant leurs investissements aux États-Unis par crainte d'être pris en grippe par le président élu américain.
Parti en guerre contre les délocalisations, M. Trump s'en est récemment pris aux grands noms de l'automobile mondiale et son ombre plane sur la 29e édition de la grand-messe du secteur, qui s'est ouverte dans la ville du Michigan (Nord-Est). M. Trump, qui succédera à Barack Obama le 20 janvier, veut contraindre les groupes automobiles présents sur le sol américain à freiner leurs délocalisations vers le Mexique où de nombreuses usines ont été ouvertes lors de la dernière décennie grâce à l'accord de libre-échange Alena.
Face à la pression, l'industrie automobile allemande a tenu à souligner à Detroit qu'elle avait « quadruplé (sa) production aux États-Unis entre 2009 et 2016, de 214 000 à 850 000 », selon Matthias Wissmann, le président de la Fédération allemande de l'automobile VDA, qui regroupe notamment Daimler, BMW et Volkswagen. « C'est un engagement clair envers les États-Unis en tant que base industrielle », a estimé M. Wissmann, prenant toutefois le contre-pied de M. Trump en assurant qu'« il serait habile de ne pas remettre en question l'absence de taxes à l'importation au sein de l'Alena. » S'il s'en est déjà pris aux américains General Motors et Ford et au japonais Toyota, Donald Trump, élu sur la promesse de ramener des emplois industriels aux États-Unis, n'a pas encore attaqué un constructeur allemand.
Sur la sellette, Ford et Fiat-Chrysler ont, eux, déjà choisi de lui tendre la main, le premier en annulant un investissement de 1,6 milliard de dollars au Mexique et le second en rapatriant aux États-Unis la production d'une camionnette à plateau et en annonçant la création de 2 000 emplois. Toyota a également annoncé un investissement de 10 milliards de dollars aux États-Unis dans les cinq prochaines années. « On y est enfin arrivé », s'est félicité M. Trump dans un tweet lundi. « Merci Ford et Fiat ! »

« Made in America »
Absent du Mexique, le constructeur suédois Volvo, dont l'actionnaire principal est chinois, vante pour sa part son installation à Charleston où il va commencer à produire la prochaine génération de berlines moyennes S60 en 2018. Première usine de Volvo en Amérique du Nord après celles de Suède et de Chine, ce site devrait exporter la moitié de sa production, mettant ainsi en valeur le « Made in America » cher à Donald Trump.
La veille, Volkswagen (VW) avait essayé d'amadouer M. Trump en s'engageant à produire ses futurs véhicules électriques aux États-Unis. Le groupe aux douze marques pourrait agrandir les capacités de son usine de Chattanooga où Volkswagen emploie jusqu'à 3 200 personnes.
Mais VW, qui s'est évertué hier à présenter une vision d'un retour en grâce auprès des consommateurs américains avec de nouveaux 4x4 urbains et un prototype électrique aux lignes proches de son légendaire Combi, a été rattrapé par le « dieselgate. »
C'est en effet hier, en pleine fête de l'automobile à Detroit, que le ministère de la Justice a choisi d'annoncer la mise en accusation d'un cadre de VW dans le cadre du scandale aux moteurs truqués. Oliver Schmidt, ancien interlocuteur des autorités de protection de l'environnement américaines au sein du constructeur allemand, avait été arrêté samedi à Miami.
Le Salon, qui ouvrira ses portes au public samedi après cinq jours dédiés aux professionnels et aux médias, a débuté avec l'attribution du prix de la voiture de l'année à la Chevrolet Bolt, la berline 100 % électrique de General Motors commercialisée depuis peu et dont le prix – 30 000 dollars en moyenne – est censé séduire le consommateur.
Côté nouveautés, Ford a joué sur la nostalgie en ressuscitant deux de ses noms les plus mythiques : le petit pick-up Ranger et le 4x4 Bronco. Toyota, de son côté, a présenté une énième édition de sa berline moyenne Camry, valeur sûre du marché depuis 20 ans mais dont la prééminence a été contestée par la montée en régime des pick-up, SUV et autres 4x4 urbains, qui représentent aujourd'hui plus de 60 % du marché américain, à la faveur de prix du carburant encore très bas aux États-Unis.
(Source : AFP)

Mis sous pression par Donald Trump, les grands groupes automobiles ont montré patte blanche hier au Salon de Detroit en vantant leurs investissements aux États-Unis par crainte d'être pris en grippe par le président élu américain.Parti en guerre contre les délocalisations, M. Trump s'en est récemment pris aux grands noms de l'automobile mondiale et son ombre plane sur la 29e édition de...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut