Rechercher
Rechercher

Sport - Rallye Dakar

La Bolivie pour eldorado...

Des rues noires de monde à La Paz, lieu de la journée de repos dimanche : en Bolivie, on vient voir passer le Dakar en famille. Beaucoup plantent leur tente dès la veille de l’étape, installent un barbecue et ne repartent qu’après le passage des derniers véhicules. Franck Fife/AFP

Des rues noires de monde au-dessus desquelles flottent d'innombrables drapeaux : à chaque étape, le même tableau depuis que le Dakar 2017 est entré en Bolivie jeudi dernier, pour six jours. Le pays se passionne pour une course qui le met enfin dans la lumière.
« Bienvenue en Bolivie ! La Bolivie vous salue ! » : 500 000 personnes sont ainsi descendues samedi dans les rues de la capitale, La Paz, selon l'organisation, pour accueillir à grands cris les concurrents. « C'est un truc de fou, je suis sidéré par le monde qu'on a eu, souligne le directeur de la course, Étienne Lavigne. Dans mon histoire Dakar, je n'ai pas souvenir de déplacement de monde comme ça. Jamais. Même sur le premier départ en 2009 en Argentine, où il y avait déjà beaucoup de monde. » « C'est la première fois que je vois autant de gens autour de moi à nous attendre », abonde Sébastien Loeb, nonuple champion du monde des rallyes converti au rallye-raid, pourtant plutôt habitué à recevoir l'attention des foules.
Et sur les tracés des spéciales, depuis jeudi, c'est pareil, confirment les pilotes. En Bolivie, on vient voir passer le Dakar en famille. Beaucoup plantent leur tente dès la veille de l'étape, installent un barbecue et ne repartent qu'après le passage des derniers véhicules.

Chapeau melon et bottes de moto
De rigueur, comme les drapeaux boliviens, la tenue traditionnelle indigène pour les femmes, les « cholas »: robe colorée, châle bariolé, longues tresses brunes et chapeau melon. « La Bolivie, c'est une claque phénoménale ! Quand on est sur les spéciales, il y a du monde partout. Et les couleurs... Les gens sont habillés avec des couleurs ! Ça n'est pas noir de monde, c'est couleur de monde », s'émerveille Philippe Croizon, l'aventurier amputé des quatre membres qui participe à son premier Dakar.
Les Boliviens ne sont pourtant pas des amateurs de sports mécaniques. « Ce ne sont pas des aficionados comme en Argentine. Ici, ça n'est pas ça, c'est plutôt la fête populaire », estime Étienne Lavigne. « C'est un événement qui prend une dimension complètement extrasportive. Il faut savoir que la Bolivie est très multiculturelle et le Dakar est, pour elle, un moyen de fédérer les gens autour d'un événement sportif international majeur », ajoute-t-il.
« Il n'y a pas souvent des événements comme ça, c'est pour ça que c'est important d'être là, c'est une grande fête à Tupiza (dans le sud du pays) », semble confirmer Helena, croisée à l'arrivée de la première spéciale bolivienne jeudi dernier. « C'est une fête, comme un festival qui n'arrive qu'une fois dans l'année, ajoute Diane, une autre spectatrice. Et c'est bon pour le tourisme. Ça fait venir beaucoup de gens de l'ensemble du pays et des journalistes du monde entier. »

Sur la carte du monde
Car c'est le nerf de la guerre pour ce pays d'environ 10,7 millions d'habitants parmi les plus pauvres d'Amérique du Sud : faire parler de lui au-delà de ses frontières. « Le Dakar nous ouvre sur le monde. C'est une opportunité non seulement pour le tourisme, mais aussi pour le commerce. Cela nous replace sur la carte du monde », explique le président Evo Morales, artisan de la venue de la course en Bolivie en 2014, après cinq éditions sud-américaines. « Ils sont conscients que le Dakar est pour eux une vitrine. C'est dans ce sens-là, pour moi, qu'il y a cet engouement populaire », confirme Jean-Marc Aublanc-Piolot, qui coordonne les relations de l'organisateur, ASO, avec les pays traversés par la course.
Le passage du Dakar a toutefois fait grincer quelques dents cette année. En cause, la pire sécheresse depuis 25 ans, qui a provoqué des coupures d'eau dans plusieurs villes et contraint le gouvernement à décréter « l'état d'urgence national » fin novembre, un mois et demi avant la course, peu économe en eau. Si les opposants ne se sont pas montrés autour de bivouacs souvent excentrés, on pouvait voir dans les rues de La Paz, lieu de la journée de repos dimanche, des graffitis proclamant : « Fuck Dakar ».

Raphaëlle PELTIER/AFP

Brabec et Peterhansel remportent la 1re manche de la 7e étape

Le motard Ricky Brabec (Honda) a remporté hier la 1re partie de la 7e étape du Dakar, entre La Paz et Uyuni, sur un tracé remanié suite aux intempéries qui frappent la Bolivie depuis vendredi. Samedi, les pluies diluviennes avaient même porté les organisateurs à annuler la 6e étape. À l'issue de la spéciale de 161 km, bouclée en 02 h 02 min 05 sec, Brabec a devancé son coéquipier Paulo Gonçalves (+1' 44'') et Sam Sunderland (KTM, +4' 43''). Sunderland reste leader au général.
Chez les autos, Stéphane Peterhansel (Peugeot) a devancé son coéquipier Sébastien Loeb, à l'issue de la spéciale parcourue en 01 h 54 min 08 sec. Peterhansel conserve sa place de leader au général, Loeb (2e) le talonnant à 01 min 57 sec. Au cours de cette 7e étape marathon en deux parties, les concurrents ne peuvent recevoir d'assistance sur leurs véhicules. La 2e partie les mènera aujourd'hui de La Paz à Salta, en Argentine. Enfin, après l'abandon jeudi de Nasser al-Attiyah, un autre cador a jeté l'éponge vendredi : Carlos Sainz (Peugeot), qui a endommagé son véhicule.

Des rues noires de monde au-dessus desquelles flottent d'innombrables drapeaux : à chaque étape, le même tableau depuis que le Dakar 2017 est entré en Bolivie jeudi dernier, pour six jours. Le pays se passionne pour une course qui le met enfin dans la lumière.« Bienvenue en Bolivie ! La Bolivie vous salue ! » : 500 000 personnes sont ainsi descendues samedi dans les rues de la capitale, La...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut