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Moyen Orient et Monde - Conflit

Incertitude concernant un nouveau cessez-le-feu en Syrie

L'agence progouvernementale turque a annoncé hier qu'Ankara et Moscou avaient abouti à un accord de trêve pour l'ensemble du pays, mais aucune des autres parties impliquées n'a pour l'instant confirmé l'information.

Des Syriens nettoient la station d’épuration de l’eau à Alep. George Ourfalian/AFP

L'agence progouvernementale turque a annoncé hier que la Turquie et la Russie avaient abouti à un accord de cessez-le-feu pour l'ensemble de la Syrie. Selon Anadolu, qui citait hier matin « des sources fiables », le plan vise à étendre à l'ensemble du pays le cessez-le-feu instauré il y a deux semaines à Alep, grâce à des négociations parrainées par Moscou et Ankara ayant permis l'évacuation des civils des quartiers rebelles de la deuxième ville de Syrie.
Mais cet accord n'a été confirmé par aucune des autres parties. Un responsable du Haut-Comité des négociations (HCN), principale coalition de l'opposition et des rebelles, a affirmé ne disposer d'aucune information sur le sujet. Labib el-Nahhas, qui gère les relations extérieures du puissant groupe islamiste rebelle Ahrar el-Cham, a également affirmé sur Twitter dans l'après-midi que les groupes révolutionnaires armés n'avaient pas reçu « de proposition officielle à propos d'un cessez-le-feu ». « Dire qu'ils ont approuvé ce cessez-le-feu est incorrect », estime-t-il. Il a depuis confirmé à l'AFP « être au courant de discussions en cours entre la Russie et la Turquie sur un cessez-le-feu national » en Syrie. Mais il a indiqué que les groupes rebelles n'avaient reçu aucune proposition officielle et qu'il restait des obstacles avant un éventuel accord. « La Russie veut exclure la Ghouta orientale du cessez-le-feu, ce qui n'est pas acceptable », a expliqué M. Nahhas en référence à une région tenue par les rebelles à proximité de la capitale syrienne Damas.
Aucune mention de l'accord n'a été faite non plus dans les médias officiels syriens. Prudence aussi au Kremlin, dont le porte-parole Dmitri Peskov a affirmé ne pas avoir « assez d'informations » pour confirmer cet accord. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui prononçait un discours dans la matinée, n'a pas abordé le sujet.
Anadolu a précisé néanmoins que Moscou et Ankara s'efforçaient de faire entrer en vigueur le cessez-le-feu à minuit, sans donner plus de détails. Tout comme de précédents accords négociés par les États-Unis et la Russie, celui-ci exclut les « groupes terroristes » (selon l'acception générale, cette expression désigne le groupe État islamique et le groupe Fateh el-Cham – ex-Front al-Nosra). En cas de succès, cet accord devrait être la base des négociations politiques entre le régime et l'opposition que Moscou et Ankara veulent organiser en janvier à Astana, au Kazakhstan, selon Anadolu. L'agence n'a pas précisé quand et comment l'accord a été conclu, mais des pourparlers se sont tenus ces dernières semaines à Ankara entre la Russie, la Turquie et l'opposition syrienne. Une nouvelle réunion entre des représentants russes, turcs et de l'opposition syrienne armée devrait avoir lieu aujourd'hui, toujours à Ankara, selon la chaîne qatarie al-Jazira.

« Détermination »
La Russie et la Turquie sont très actives dans le conflit syrien, où elles soutiennent des parties adverses, Ankara appuyant les rebelles tandis que Moscou, tout comme l'Iran, est un proche allié du régime de Damas. Mais les deux pays se sont engagés dans une coopération étroite en Syrie ces derniers mois, après une crise due à la destruction d'un avion russe par la Turquie à la frontière turco-syrienne fin 2015. La Turquie est ainsi restée silencieuse lorsque le président Bachar el-Assad a obtenu sa plus grande victoire contre la rébellion depuis le début du conflit en reprenant la totalité d'Alep la semaine dernière, grâce à l'aide russe. Aucune date précise n'a été annoncée pour les réunions d'Astana, mais la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a insisté mardi sur le fait que cette réunion n'en est encore qu'au stade de « l'élaboration » et qu'elle ne remplacerait pas le processus de paix de Genève, où doivent se tenir des négociations sous l'égide de l'Onu en février. Les précédents accords de cessez-le-feu en Syrie, négociés par Washington et Moscou, ont rapidement achoppé.
Sur le terrain, au moins 22 civils, dont dix enfants, ont péri dans des raids aériens menés par des avions inconnus sur un village tenu par l'EI dans l'est de la Syrie, a indiqué hier l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les civils ayant péri appartiennent à deux familles du village de Hojna, dans la province pétrolière de Deir ez-Zor, qui est contrôlée en quasi-totalité par l'EI et régulièrement visée par les avions de la coalition internationale antijihadistes dirigée par les États-Unis.
(Source : AFP)

L'agence progouvernementale turque a annoncé hier que la Turquie et la Russie avaient abouti à un accord de cessez-le-feu pour l'ensemble de la Syrie. Selon Anadolu, qui citait hier matin « des sources fiables », le plan vise à étendre à l'ensemble du pays le cessez-le-feu instauré il y a deux semaines à Alep, grâce à des négociations parrainées par Moscou et Ankara ayant permis...

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