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Moyen Orient et Monde - Terrorisme

L’EI diffuse une vidéo montrant deux soldats turcs présumés brûlés vifs

La Turquie poursuit son combat contre le groupe islamiste dans le Nord syrien.

La diffusion par le groupe État islamique d'une vidéo montrant l'immolation par le feu en Syrie de deux hommes présentés comme des soldats turcs a provoqué l'indignation sur les réseaux sociaux qui tournaient hier au ralenti en Turquie, les autorités gardant le silence.
De nombreux internautes turcs rencontraient depuis la diffusion de cette vidéo des difficultés à accéder aux réseaux sociaux, notamment Twitter et Facebook, ainsi que YouTube, selon Turkey Blocks, un site spécialisé dans la surveillance de la censure sur internet. Malgré ces perturbations, la vidéo était très discutée par les usagers turcs de Twitter, qui étaient nombreux à manifester leur indignation : « C'est un cauchemar », a déclaré l'un d'eux, tandis qu'un autre affirmait être « sur le point de perdre la tête dans ce pays ».
Les autorités turques n'avaient pas encore réagi à la publication de la vidéo de l'EI hier soir. M. Erdogan a prononcé trois discours dans la journée, sans mentionner le sujet. Un député du principal parti d'opposition CHP (social-démocrate), Ozgür Ozel, a adressé au Premier ministre Binali Yildirim une question écrite, demandant notamment si le gouvernement examinait les images et si celles-ci étaient avérées.

Macabre
La vidéo de 19 minutes, diffusée jeudi soir par la « Province d'Alep » de l'EI, dans le nord de la Syrie, montre deux hommes se présentant comme des soldats turcs retenus en otage par les jihadistes être enchaînés et brûlés vifs.
Dans la vidéo, le bourreau, qui s'exprime principalement en turc, s'en prend au président Erdogan, auquel il reproche notamment d'avoir ouvert la base aérienne turque d'Incirlik (Sud) à la coalition internationale antijihadistes menée par les États-Unis, et appelle à « semer la destruction » en Turquie. La mise en scène macabre des images rappelle une autre vidéo, publiée l'année dernière par l'EI, montrant l'immolation par le feu d'un pilote jordanien qui avait été capturé par le groupe jihadiste.
Avant d'être brûlées, les deux victimes se sont présentées, en turc, comme étant Fethi Sahin, né à Konya (centre de la Turquie), et Sefter Tas, âgé de 21 ans et ayant servi à Kilis (Sud-Est). Selon des médias turcs, un militaire du nom de Sefter Tas avait été enlevé par l'EI le 1er septembre 2015, mais le rapt n'avait pas été confirmé par Ankara. Par ailleurs, l'armée turque a affirmé le mois dernier avoir perdu tout contact avec deux de ses soldats en Syrie, dont l'agence de propagande de l'EI, Amaq, avait revendiqué l'enlèvement. Là encore, les autorités turques n'ont pas confirmé.
La police turque a par ailleurs interpellé hier à Istanbul 31 personnes soupçonnées de liens avec l'EI et recherchait activement 10 autres suspects, selon l'agence de presse progouvernementale Anadolu, qui n'a pas précisé si ce coup de filet était lié à la vidéo. Une vingtaine de personnes qui entendaient se rassembler à Istanbul pour dénoncer « la responsabilité du gouvernement dans l'assassinat des deux soldats par l'EI » ont été arrêtées.
La publication de la vidéo ajoute aux traumatismes subis ces derniers mois par la Turquie, secouée par de nombreux attentats – dont plusieurs attribués à l'EI –, une sanglante tentative de coup d'État et, cette semaine, l'assassinat de l'ambassadeur de Russie à Ankara.

Poursuite des combats
Elle survient quelques heures après que le président turc eut affirmé que la Turquie restait « déterminée » à combattre l'EI en dépit des pertes essuyées à al-Bab, bastion jihadiste que des rebelles syriens, appuyés par l'armée turque, tentent de prendre depuis plusieurs semaines. Sans évoquer la vidéo de l'EI, le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé hier que la question d'al-Bab était « sur le point d'être réglée, nos forces armées et l'Armée syrienne libre sont en train de s'en occuper ». L'état-major turc, cité par l'agence progouvernementale Anadolu, a pour sa part affirmé avoir « tué 18 terroristes de Daech, dont des hauts responsables », et « détruit le quartier général de l'EI à al-Bab » hier.
Seize soldats turcs ont été tués mercredi à al-Bab, le bilan le plus meurtrier enregistré par Ankara en une journée depuis le déclenchement, fin août, de son intervention militaire dans le nord de la Syrie. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, au moins 88 civils, dont 24 enfants, ont été tués en 24 heures par des bombardements aériens turcs, toujours à al-Bab. L'aviation d'Ankara y mène régulièrement des frappes, mais assure que tout est fait pour éviter les pertes civiles. Au moins 35 soldats turcs ont été tués depuis le déclenchement, le 24 août, de l'offensive turque en Syrie baptisée « Bouclier de l'Euphrate », selon les autorités.

(Source : AFP)

La diffusion par le groupe État islamique d'une vidéo montrant l'immolation par le feu en Syrie de deux hommes présentés comme des soldats turcs a provoqué l'indignation sur les réseaux sociaux qui tournaient hier au ralenti en Turquie, les autorités gardant le silence.De nombreux internautes turcs rencontraient depuis la diffusion de cette vidéo des difficultés à accéder...

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