Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Alep: la France propose à l'Onu l'envoi d'observateurs

La France a présenté au Conseil de sécurité de l'Onu un projet de résolution qui permettrait l'envoi d'observateurs internationaux pour superviser les évacuations des civils de la ville syrienne d'Alep, selon une copie du texte obtenue par l'AFP.

Le texte circulait déjà vendredi soir parmi les membres et pourrait être soumis au vote dès dimanche malgré l'opposition de la Russie, allié clé du régime syrien de Bachar el-Assad et qui détient un droit de veto au Conseil de sécurité. Selon ce projet de résolution, le Conseil "s'alarme" de la crise humanitaire qui s'aggrave à Alep et du fait que "des dizaines de milliers d'habitants d'Alep assiégés" ont besoin d'aide et d'être évacués.

Sur place samedi, dans un froid glacial, rebelles et civils tenaillés par la faim attendaient la reprise des évacuations de la dernière poche rebelle de la ville. Il resterait environ 40.000 civils dans le réduit que tiennent encore les insurgés à Alep et entre 1.500 et 5.000 combattants avec leurs familles, selon l'émissaire de l'Onu pour la Syrie Staffan de Mistura.

L'ambassadeur français à l'Onu François Delattre a prévenu qu'Alep pourrait devenir un nouveau Srebrenica, du nom de cette ville de Bosnie où fut commis en 1995 le pire massacre en Europe depuis la Seconde guerre mondiale.

La résolution demande que le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon fasse déployer rapidement à Alep le personnel humanitaire de l'Onu déjà présent en Syrie "pour une surveillance adéquate neutre et une observation directe" de "l'évacuation des parties assiégées d'Alep". M. Ban superviserait aussi le déploiement de personnels supplémentaires, selon ce texte qui demande à la Syrie un droit d'accès pour ces observateurs.

Le secrétaire général aurait cinq jours pour revenir vers le Conseil de sécurité et voir si la Syrie a effectivement accordé l'accès à la zone. Le gouvernement Assad a bloqué de manière répétée l'accès à l'Onu depuis le début de la guerre il y a presque six ans. Le projet de résolution demande aussi que les médecins, personnels médicaux, hôpitaux et ambulances soient protégés, après que le régime syrien a bombardé toutes les installations médicales d'Alep.

Le texte mentionne spécifiquement les hôpitaux des cités alentours, où les évacués seront emmenés, et demande que des convois d'aide humanitaires puissent entrer dans Alep rapidement. La ville est assiégée depuis le mois de juillet.

Soulignant que Washington soutenait le projet français, l'ambassadrice américaine à l'Onu Samantha Power avait précisé vendredi: "Nous espérons voter ce week-end, en raison de l'extrême urgence" de ce dossier.
Mais l'ambassadeur russe Vitali Tchourkine s'est montré sceptique, évoquant "des éléments discutables". "Déployer des observateurs prend des semaines, penser qu'on peut le faire en deux ou trois jours n'est pas du tout réaliste", a-t-il souligné.

La France a présenté au Conseil de sécurité de l'Onu un projet de résolution qui permettrait l'envoi d'observateurs internationaux pour superviser les évacuations des civils de la ville syrienne d'Alep, selon une copie du texte obtenue par l'AFP.
Le texte circulait déjà vendredi soir parmi les membres et pourrait être soumis au vote dès dimanche malgré l'opposition de la Russie,...