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Économie - Pétrole

Doutes à l’Opep sur un accord pour limiter la production

Des documents préparés en vue de la réunion d’aujourd’hui proposent une réduction de la production du cartel de 1,2 million de bpj par rapport à ses niveaux d’octobre. Joe Klamar/AFP

L'Iran et l'Irak résistaient toujours hier à la pression de l'Arabie saoudite pour réduire la production de pétrole afin de soutenir les prix, ce qui fait planer un doute sur la possibilité d'un accord lors de la réunion des ministres de l'Opep qui se tient aujourd'hui à Vienne. « Le sentiment est mitigé », a déclaré à la presse le ministre indonésien de l'Énergie, Ignasius Jonan. « Je ne sais pas, nous verrons. »
Les investisseurs sont plutôt pessimistes quand aux chances d'un accord et les cours du brut léger américain comme du Brent ont perdu près de 4 % en clôture à New York, le baril de brut léger (West Texas Intermediate, WTI) se rapprochant de la barre des 45 dollars le baril.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole, qui représente un tiers de la production mondiale, était parvenue en septembre à un accord de principe pour ramener sa production dans une fourchette comprise entre 32,5 et 33 millions de barils par jour (bpj), contre 33,64 millions de bpj actuellement. Riyad est d'accord pour exempter l'Iran de cette réduction mais a suggéré que Téhéran, qui souhaite retrouver ses niveaux d'avant les sanctions, plafonne sa production à 3,8 millions de bpj, soit à peu près le volume actuel. L'Iran, qui a laissé entendre qu'il voulait produire 4,2 millions de bpj, a écrit de son côté à l'Opep que l'Arabie saoudite devait ramener sa propre production de 10,5 à 9,5 millions de bpj, alors que Riyad propose 10 millions, selon une source au sein du cartel.
L'Irak a lui aussi dit souhaiter une diminution limitée de ses pompages, en arguant des besoins financiers liés à la lutte contre l'organisation djihadiste État islamique (EI). Le différend entre Riyad et Bagdad porte sur le chiffrage de la production irakienne, que l'Irak veut établir lui-même sans intervention des experts de l'Opep.
Lundi, après plus de neuf heures de discussions, les experts de l'Opep, qui doivent présenter leurs recommandations aux ministres pour la réunion d'aujourd'hui, n'ont pas réussi à aplanir leurs divergences.

« Toutes les options sont sur la table »
« Toutes les options sont sur la table et vont être discutées » a dit hier à Vienne le ministre de l'Énergie des Émirats arabes unis, Suhail al-Mazroui. « Nous travaillons vraiment dur et continuons à travailler donc ne passez pas de façon prématurée à des conclusions avant que nous nous rencontrions », a ajouté le ministre face à de nombreux journalistes.
Des documents préparés en vue de la réunion d'aujourd'hui proposent une réduction de la production du cartel de 1,2 million de bpj par rapport à ses niveaux d'octobre, a rapporté une source de l'Opep ayant connaissance directe des documents. Ils prévoient également que l'Arabie saoudite ramène sa production à 10,07 millions de bpj contre 10,54 millions en octobre et que l'Iran gèle la sienne à 3,797 millions.
Le contexte reste tendu, non seulement entre membres du cartel mais aussi entre ce dernier et la Russie, qui n'en est pas membre. L'Opep a annulé vendredi des discussions prévues avec des pays extérieurs à l'organisation, l'Arabie saoudite estimant que l'Opep devait d'abord s'accorder sur une réduction de sa propre production.
L'annonce en septembre d'un accord de principe pour encadrer la production avait donné un coup de fouet aux cours, permettant au Brent de repasser la barre des 50 dollars le mois dernier. Mais après avoir nourri des interrogations, au vu de la faible ampleur de la baisse envisagée, sur l'impact réel qu'aurait un tel accord sur un marché saturé, les investisseurs commencent à se demander s'il verra le jour.
L'Arabie saoudite a achevé de semer le doute en disant dimanche que le marché pétrolier se rééquilibrerait de lui-même l'an prochain même sans intervention des pays producteurs. Position sur laquelle M. Mazroui s'est aligné hier, jugeant que le marché allait se rééquilibrer de lui-même d'ici à quelques mois et qu'un éventuel accord n'était souhaitable que pour accélérer ce processus.
Certains analystes, comme ceux de Morgan Stanley et de la banque australienne Macquarie, estiment que les cours du brut pourraient fortement baisser en l'absence de compromis à l'Opep, ce qui pourrait ramener le prix du baril jusqu'à 35 dollars.
Alors que Goldman Sachs, l'une des banques les plus présentes sur le marché du pétrole, a déclaré mardi prévoir un maintien des cours à 45 dollars en moyenne jusqu'à la mi-2017, même sans accord à l'Opep.
(Source : Reuters)

L'Iran et l'Irak résistaient toujours hier à la pression de l'Arabie saoudite pour réduire la production de pétrole afin de soutenir les prix, ce qui fait planer un doute sur la possibilité d'un accord lors de la réunion des ministres de l'Opep qui se tient aujourd'hui à Vienne. « Le sentiment est mitigé », a déclaré à la presse le ministre indonésien de l'Énergie,...

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