Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Crise des réfugiés

Erdogan menace de laisser passer les migrants vers l’Europe

Le président turc réaffirme sa volonté de rétablir la peine de mort.

Photo du 16 décembre 2015 montrant des réfugiés syriens du camp turc d’Osmaniye. Adem Altan/AFP

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé hier d'ouvrir les frontières de la Turquie pour laisser passer les migrants vers l'Europe, au lendemain d'un vote du Parlement européen demandant le gel des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE. « Lorsque 50 000 migrants se sont amassés au poste-frontière de Kapikule (à la frontière turco-bulgare), vous avez crié à l'aide. Vous avez commencé à vous demander : Que ferons-nous si la Turquie ouvre ses frontières ?  » a déclaré hier le président Erdogan. « Écoutez-moi bien. Si vous allez plus loin, ces frontières s'ouvriront, mettez-vous ça dans la tête », a lancé le chef de l'État turc lors d'un discours à Istanbul.
L'Allemagne a répliqué en affirmant que « menacer » le pacte UE-Turquie sur les migrants « n'avance à rien ». La France a quant à elle déclaré que « les surenchères et polémiques sont tout à fait contre-productives ».
Les déclarations de M. Erdogan surviennent après des semaines d'échanges acerbes entre Ankara et Bruxelles, qui accuse les autorités turques de matraquer l'opposition depuis la tentative de coup d'État en juillet. Cette tempête diplomatique fait tanguer un pacte conclu en mars entre le gouvernement turc et l'UE, qui a permis d'assécher le flux de passages clandestins vers l'Europe via les îles grecques en mer Égée. La Grèce a rapidement exprimé son inquiétude. L'instrumentalisation des réfugiés équivaudrait à un « acte d'agression », a déclaré le vice-ministre de la Défense Dimitris Vitsas.
La Commission européenne reste « pleinement engagée à l'application de l'accord UE-Turquie », a également réagi son porte-parole, Margaritis Schinas. En contrepartie de l'accord sur les migrants, Ankara a notamment demandé une exemption des visas Schengen pour ses ressortissants, l'ouverture de nouveaux chapitres du processus d'adhésion et une aide financière pour l'accueil des réfugiés sur son sol. Mais l'accord sur les visas est embourbé, l'UE reprochant à la Turquie de n'avoir pas rempli tous les critères. La Turquie, qui abrite quelque 3 millions de réfugiés, essentiellement syriens, accuse par ailleurs les pays européens de ne pas envoyer l'aide financière promise pour leur accueil, ce que Bruxelles dément.

« Cela dérange des messieurs »
Très remonté après le vote du Parlement européen sur les négociations d'adhésion à l'UE, bien qu'il soit non contraignant, M. Erdogan a en outre répété qu'il promulguerait le rétablissement de la peine capitale abolie en 2004 si les députés le votaient, en dépit des mises en garde des dirigeants européens qui jugent cette mesure incompatible avec une adhésion à l'UE. En réponse à une foule qui scandait à Istanbul « Nous voulons la peine de mort », M. Erdogan a déclaré : « Lorsque vous la demandez, cela dérange ces messieurs. » « Qu'ai-je dit ? Que je validerais cette décision si elle passait par le Parlement », a ajouté le chef de l'État turc à Istanbul.
La résolution votée jeudi par le Parlement européen appelle au « gel provisoire » des négociations d'adhésion de la Turquie, estimant « disproportionnées » les « mesures répressives prises par le gouvernement turc » après le putsch manqué. En outre, les eurodéputés ont averti que « le rétablissement de la peine capitale » en Turquie « devrait entraîner une suspension officielle du processus d'adhésion ».
Après la tentative de coup d'État imputée par le pouvoir turc au prédicateur Fethullah Gülen qui vit aux États-Unis, plus de 100 000 personnes, notamment des professeurs, militaires et magistrats, ont été arrêtées, limogées ou suspendues. Dans une mesure sans précédent depuis le début des purges, les autorités ont annoncé hier la réintégration de plus de 6 000 enseignants qui avaient été suspendus après le putsch manqué. Les enquêtes ouvertes contre ces enseignants « sont toujours en cours », a toutefois précisé le ministère de l'Éducation.
(Source : AFP)

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé hier d'ouvrir les frontières de la Turquie pour laisser passer les migrants vers l'Europe, au lendemain d'un vote du Parlement européen demandant le gel des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE. « Lorsque 50 000 migrants se sont amassés au poste-frontière de Kapikule (à la frontière turco-bulgare), vous avez crié à l'aide....

commentaires (2)

En vérité vraie de vrai de vrai , j'aimerai bien voir ça de mon vivant . Juste retour des bacteries wahabites à l'envoyeur européen, car pour s'imuniser contre ces bactéries il faudra se vacciner contre la rage ottomanite.

FRIK-A-FRAK

16 h 36, le 26 novembre 2016

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • En vérité vraie de vrai de vrai , j'aimerai bien voir ça de mon vivant . Juste retour des bacteries wahabites à l'envoyeur européen, car pour s'imuniser contre ces bactéries il faudra se vacciner contre la rage ottomanite.

    FRIK-A-FRAK

    16 h 36, le 26 novembre 2016

  • Erdogan fait du Erdogan c'est-à-dire le chantage classique: la Turquie ou le chaos. Quant à la photo qui illustre l'article, on dirait une publicité pour le Club Med : des "cases" flambant neuf, des gamins à vélo, d'autres portant de beaux sacs à dos flashy. Ah, la belle vie de migrant en Turquie !

    Marionet

    10 h 53, le 26 novembre 2016

Retour en haut