Washington accuse nommément des généraux syriens d’exactions

L'ambassadrice américaine Samantha Power a égrené hier devant le Conseil de sécurité les noms d'une douzaine de généraux et colonels syriens accusés d'avoir ordonné d'attaquer des cibles civiles ou de torturer des opposants. Parmi les noms cités par Mme Power figurent cinq généraux de division, Adib Salameh, Jawdat Salbi Mawas, Tahir Hamid Khalil, Jamil Hassan et Rafiq Shihadeh, ainsi que cinq généraux de brigade et deux colonels. Ces officiers, a-t-elle précisé, sont des commandants d'unités militaires qui ont bombardé ou attaqué au sol des cibles civiles, ou des commandants de centres de détention de l'armée syrienne où des opposants sont systématiquement torturés. Ces officiers se croient à l'abri de poursuites, mais « c'était aussi le cas de Slobodan Milosevic, Charles Taylor et d'innombrables autres criminels de guerre », a-t-elle lancé. Le dirigeant serbe et le chef de guerre du Liberia ont été rattrapés par la justice internationale et condamnés par la Cour pénale internationale.
Mme Power a reconnu que certains groupes armés d'opposition opérant en Syrie commettaient aussi des atrocités, mais sans donner de noms. « Où sont les noms des terroristes ? » lui a lancé le représentant permanent adjoint russe Vladimir Safronkov. « Ne soyons pas hypocrites », a-t-il ajouté en appelant à Mme Power à « se montrer impartiale ».