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Colombie: plus de 60.000 disparus victimes du conflit armé

La Colombie compte à ce jour 60.630 disparus, victimes du conflit armé entre 1970 et 2015, soit presque deux fois plus que les dictatures chilienne et argentine réunies, selon un rapport du Centre national de la mémoire historique (CNMH).

"Les dimensions de ce crime font froid dans le dos", estime le CNMH dans ce rapport intitulé "Jusqu'à les retrouver. Le drame de la disparition forcée en Colombie", qui sera présenté publiquement la semaine prochaine à Bogota et à Medellin, deuxième ville de Colombie très affectée par plus d'un demi-siècle d'une guerre fratricide.

Tous les responsables des disparitions -estimées jusque là à plus de 45.000- n'ont pas été identifiés. Mais les milices paramilitaires d'extrême droite sont à l'origine de 13.500 d'entre elles, les guérillas d'extrême gauche de 5.900, les gangs criminels de 2.600 et l'Etat de 2.300, selon le rapport.

La dictature militaire au Chili (1973-1990) a fait quelque 3.200 disparus selon la Commission de la vérité, et le régime militaire argentin (1976-1983) environ 30.000 selon des organismes humanitaires.

Le CNMH souligne que la disparition forcée est l'une des pratiques les "plus atroces" utilisées par les régimes politiques et les groupes armés pour imposer leur pouvoir. "C'est une forme de violence capable de susciter la terreur, d'imposer une souffrance prolongée, d'altérer la vie des familles sur des générations, de paralyser des communautés et des sociétés entières."

Cet organisme public estime que l'Etat colombien "n'a pas su répondre" aux demandes des familles, ni remplir son devoir de protection des citoyens. "Le manque de réponse étatique, décidée et efficace, dans la recherche des personnes disparues, l'identification et la sanction des responsables matériels et intellectuels, a permis (...) le triomphe de l'intention criminelle", dénonce-t-il.

La Colombie est déchirée depuis plus de 50 ans par un conflit qui a, au fil des décennies, impliqué des milices paramilitaires, plus d'une trentaine de guérillas et l'armée, faisant plus de 260.000 morts et 6,9 millions de déplacés, outre les disparus.

Le gouvernement et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), la plus importante guérilla avec quelque 5.700 combattants, ont signé samedi à Cuba un nouvel accord, après le rejet du précédent le 2 octobre lors d'un référendum marqué par une abstention record de plus de 62%.
Le président Juan Manuel Santos, auquel a été décerné en octobre le prix Nobel de la paix, tente par ailleurs d'entamer des pourparlers avec l'Armée de libération nationale (ELN), l'autre guérilla encore active en Colombie.

La Colombie compte à ce jour 60.630 disparus, victimes du conflit armé entre 1970 et 2015, soit presque deux fois plus que les dictatures chilienne et argentine réunies, selon un rapport du Centre national de la mémoire historique (CNMH).
"Les dimensions de ce crime font froid dans le dos", estime le CNMH dans ce rapport intitulé "Jusqu'à les retrouver. Le drame de la disparition forcée...